lundi 9 avril 2018

Sur mes pas en danse: "Again" parce que la nature humaine n'apprend pas ?

Pour la première de l'oeuvre d'ouverture au programme du festival "Printemps nordique" de la Place des Arts (co-présentée par Danse Danse), même mère Nature y a mis du sien. En effet, elle nous proposait un  -7 degré Celsius qui enveloppait toute la ville en ce début d'avril. Au programme de cette soirée, nous avons eu droit à "Again" de la norvégienne Ina Christel Johannessen ( Danse zero visibility corp.).

                               Photo de la Place des Arts

Avec cette première soirée, vient le discours d'ouverture de l’ambassadrice de Norvège qui s'adresse à nous en français et très beau de surcroît. Merci madame l'ambassadrice !

Le feuillet de la soirée nous indique que "Again parle de la répétition des mêmes gestes, des mêmes émotions pour, au final, créer une oeuvre unique". À cette présentation, j'adhère mais en y additionnant une perspective toute personnelle et qui sait peut-être partagée. Dans cette oeuvre, j'y ai vu de proche ou de loin, des épisodes de guerre, "again et again" !

Dans l'oeuvre présentée, en entrée de jeu, nous sommes protégés de ce que le paravent de carton plié nous cache. Il y a la vie devant, mais dans un espace ne laissant pas beaucoup de marge de manœuvre à la paix qui y règne, avec derrière l'incertitude. Moi, dans la première rangée, l'effet me rejoint. Arrive le joueur d'accordéon (symbole, pour moi, des Années folles entre les deux grandes guerres) et son accompagnatrice, juste devant moi, en première rangée excentré vers la gauche.

Et les choses évoluent, la scène se fait plus grande, le paravent reculant, et les interprètes prennent possession de la place. Les relations se font mouvementées, les mouvements dansés différemment déclinés comme il est possible d'imaginer une population face à la guerre. Le panneau, comme le front, se déplace, se module et engloutit nos illusions et les humains qu'il rencontre. Moi, de ma place, j'ai une frayeur, parce que se retrouve soudain, sur le devant de la scène, un meuble sur lequel, des interprètes empile des cartons ce qui me cache une partie de la scène. Aucune action sera présentée derrière, mais ce sont plutôt les cartons qui seront mis en action, juste devant moi, passant du meuble au plancher. Et le meuble sera déplacé vers l'arrière. "Ouf", plus de peur que de mal !

Comment vivre quand rien n'est certain pour le lendemain ?  Voilà ce que je vois en mouvements sur scène. Et pour en ajouter une couche dramatique, une bizarre de machine vient prendre place, encore une fois, juste devant moi, une machine qui s'avère sonore, sinon musicale entre les mains de lui et d'elle. Lui utilise un archet ou un marteau, elle s'y met à taper de grands coups de pieds ou utiliser des cordes effilochés pour produire des sons fort grinçants. La musicalité de la violence sur le front de guerre se perçoit fort bien. Et ne me demandez pas ce qui se passait ailleurs sur la scène, mon attention y est restée tout accrochée. J'y entend la guerre et les combats, avec le métal qui se déchire, se tord, mélangé avec la chair humaine. Le mur mobile devient colonnes et chacun y trouve son abri, avant le dénouement final. Attendant que "Again", la violence guerrière reprenne ses quartiers.

Sept danseurs dont Anne Plamondon qui, sans que je le réalise durant, a capté mon attention par sa prestation fort solide. Intéressant aussi, l'utilisation des bottes portées par eux, mais qui parfois sont retirées, nous indiquant des changements de leur état d'esprit.

Une soirée riche qui m'a permis de découvrir une chorégraphe qui vient de loin, mais dont le message m'est proche.

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