mardi 17 avril 2018

Sur mes pas en danse: "L'art d'être seul.es" mais en bonne compagnie (!) selon Claudia Chan Tak

Avril est le mois de la danse qui culminera avec la journée internationale de la danse le 29 avril prochain. Que ce soit dans les salles habituelles de diffusion ou non, de la danse, il y en a plein et mes pieds ont peine à faire des choix, parfois déchirants. Mais en ce jeudi soir, ils se sont dirigés jusqu'au Studio-Théâtre Alfred-Laliberté (au Pavillon Judith-Jasmin de l'UQAM) pour apprécier le travail d'une de mes chorégraphes "chou-chou" Claudia Chan Tak.

C'était une première, tout comme pour la troupe à l'affiche, La Troupe de danse contemporaine de l'UQAM. Évitons toute confusion, ce sont dix-sept étudiant.es de différents programmes universitaires, dont droit, marketing, sexologie, sauf celui du programme de danse. Pour eux, de programmes différents, la danse a été un point de rencontre et un passe-temps pour lequel, ils ont consacré leurs dimanches soir depuis septembre (et nous sommes mi-avril !).

Une fois rendu dans la salle et à notre place, nous découvrons des chaises vides au fond et sur les côtés de la scène autrement vide. Et ces chaises d'abord seules, viendront s'y asseoir sur ou à côté, à tour de rôle, les interprètes et la chorégraphe. Le temps passe et eux nous regardent, comme si la représentation était inversée, impression particulière (mais pas désagréable) de ma première rangée ! Arrive le moment et la chorégraphe, aussi présentatrice pour l'occasion, se lève et nous fait une brève présentation de son travail avec eux et aussi de l'artiste invitée en première partie, Elise Daubié qui nous présentera "Mon printemps".

La présentatrice quitte la scène et les lumières s'éteignent. Et lorsqu'elles se rallument dans une semi pénombre, Élise Daubié se met en mouvements. Sa courte prestation (une dizaine de minutes) est colorée d'états de grâce et d’apesanteur qui se ressentent bien. Cela en accord avec une phrase de la description, soit "Mon printemps expose un perpétuel renouvellement qui tend vers de nouvelles aspirations ainsi qu'une certaine authenticité." Court moment qui me fait regretter mon impossibilité à me rendre, depuis un certain temps, aux représentations de la "Passerelle 840" du Département de danse de l'UQAM.

La pause est courte, puisque les interprètes étaient restés sur scène. Et graduellement, ils viendront danser et mettre ne mouvement la vision de la chorégraphe, "celle que l'on vit à 17, celle que l'on ressent, que l'on fuit, que l'on maudit, que l'on recherche, que l'on chérit et enfin, celle que l'on danse seul ou ensemble." Les différentes déclinaisons de "L'Art d'être seul.es" avec des solos, des duos, des mouvements de groupes nous permettent de constater que être seul.e peut être mis en évidence et rehaussé avec du monde autour. Et, aussi, avec un nombre impair d'interprètes, le moment tellement éloquent de se retrouver seul.e après la formation de duo. Certains tableaux l'illustrent bien et ces jeunes montrent une intensité et un plaisir à nous les présenter. Ils occupent toute la scène et, juste à être un peu observateur, pour constater l'effet sur leurs visages, dont certains sont totalement irradiants. L'oeuvre permet à des amateurs de goûter aux plaisirs du mouvements avec une oeuvre relativement complexe et nous le constatons aisément dans un des derniers tableaux qui demande une bonne cohésion.

Mes pas me ramenant à la maison, je cogite sur l'apparente contradiction de "L'art d'être seul.es" en bonne compagnie et, un peu aussi, sur le regret de tenir mordicus à ma position de spectateur.

Félicitations, Adrien Poujade, Catherine Fournier, Maude Roussin, Andréanne Bourgeois, Eugénie Pigeonnier, Simon Bilodeau-Colbert, Anne-Marie Vaillancourt, Geneviève Boyer, Thibault Ayrinhac, Camille Vannobel, Inès Amade, Virginie Mikaelian, Candice Zogo Mvoa, Karianne Leclerc-Hallé, Zoé Arena Cosandey, Catherine Descoteaux et Léa Blouin-Rodrigue.

Et bonne poursuite sur d'autres scènes.

                                 Photo du Centre Sportif de la gang sur le site de l'UQAM



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