Les tous premiers et lointains pas de cette rencontre, "Jour_well_well" débutent lors de la dernière soirée "danse" de l'Agora de la danse dans ses locaux de la rue Cherrier, il y a plus de trois ans. Cette soirée fort belle et touchante, "Nous (ne) sommes pas (tous) des danseurs", était forte de par les témoignages parlés et dansés, colorée en toute fin d'une certaine nostalgie. Nous avions aussi appris que Sophie Corriveau, artiste interprète en résidence à l'Agora passait le relais à Marie-Claire Forté pour les deux prochaines années dans les nouveaux locaux du Wilder. Je me souviens encore fort bien de l'émotion enrobant les mots de cette interprète. Mais aussi ceux sur la liberté artistique et de la confiance qu'on lui accordait et qu'elle accueillait fort solennellement !
Depuis, beaucoup d'eau a passé sous les ponts et aussi, tombé sur notre tête. Je me souviens d'une occasion, celle d'une courte rencontre avec elle. durant laquelle je lui avais indiqué que j'étais bien curieux de connaître ce que voulais dire être "une interprète en résidence". Ma patience a été récompensée, parce que la programmation de l'Agora de la Danse nous invitait à une présentation "formelle" portant sur les "sujets et les objets d'une interprète en résidence". Invitation que j'ai rapidement inscrite dans mon agenda de sortie.
C'est d'abord à la porte de l'Espace Paul-André Fortier du Wilder que m acuriosité et mes pas m'ont amené. Et moi devant cette porte, je prends le temps de lire le mot de Marie-Claire, "J'ai voulu conclure ma résidence dans l'esprit de son déroulement, c'est-à-dire en célébrant la multiplicité. Ces propositions révèlent quelques-uns des nombreux parcours de création que j'ai explorés". Il semble que donc que ma curiosité sera satisfaite. Yeah !!!
Au programme, cinq parties composées de "paroles", d'images, de photos et de danse. Et devant cette porte, il y a du monde avec moi, qui une fois ouverte investiront tous les sièges de ce beau studio et "bureau de travail" des dernières années de l'interprète.
Une fois tout le monde à sa place, Marie-Claire prend la parole pour nous présenter en ses mots, ce qui sera présenté, accompagnés de précisions logistiques (nous devrons nous déplacer entre certaines parties) et nous demander de rester "zen comme elle", parce que tout à côté, les fortes ondes musicales de la générale de la soirée du lendemain se rendront jusqu'à nous !
Nous débutons donc avec "Today and Today and Today", durant lequel elle nous lit, pour 10 minutes chrono en main, des extraits de la deuxième ébauche de son livre, écrit dans ce même studio (fort lumineux !) écrit avec son mentor Peter Boneham et des invités sur la pratique d'enseignement. L'ex-prof de science que je suis a découvert une perspective différente et fort intéressante sur les questions de l'exploration et de la passation!
Ensuite deux autres "chapitres" de cette soirée, soit la "Lecture horizontale" et "Recherche en duo". "Lecture horizontale", qui consiste en un compte rendu de sa résidence par Katya Montaignac, à qui elle a laissé carte blanche pour trouver les extraits et les commenter aussi. C'est mon moment préféré par cette perspective externe d'une personne avisée à la vision affinée.
Et aussi, "Recherche en duo" (Mairéad Filgate et elle) des gestes et des mouvements, travaillés dans le temps depuis 2017. Face à leurs mouvements, impossible de ne pas constater la complicité et les heures passées ensemble !
Petite pause, le temps pour certains de se rendre et de revenir de la salle de bain et pour tous de déplacer leurs chaises face au grand écran pour la prochaine partie "Le seuil et la pratique". Cette partie de la soirée qui en est la plus longue nous présente la "trace de ces rencontres de mon travail et de la construction matérielle d'un espace consacré : le studio". Et de ses nombreuses rencontres avec les visiteurs et des photos prises par elle et eux, il y en a eu un bon nombre, commentées par Marie-Claire. Nous avons droit à un passage du temps et à un saut aussi, "because le passage de la cigogne" qui a aussi amené une pause de sa résidence et sa reprise. Difficile de rester insensible à la façon et au ton de la voie "Forté" et nostalgique face au passage du temps durant son séjour dans ce lieu !
Le tout se termine par un dernier déplacement de certains sièges pour placer les spectateurs de part et d'autre du lieu qui sera occupé par de la danse dans "Chansons simultanées" avec l’hôtesse de la soirée accompagnées par Stacey Désilier, Claudia Fancello, Mairéad Filgate, Alanna Kraaijeveld et James Phillips. Son objectif pour ce que nous découvrirons est de trouver "comment mettre la chorégraphie au service de la danse ?" sur la trame son d'Andrew Tay. Ce que nous découvrirons a toutes les allures d'une danse de libération et de festivité durant laquelle la joie et la liberté de mouvement transcendent. Comme un papillon qui quitte le cocon !
Photo tirée du site de l'Agora de la danse
Une belle et intéressante soirée, fort diversifiée qui m'a permis de mieux connaître les différentes facettes de la personnalité artistique de cette femme fort fascinante. Une soirée qui montre aussi que même, au préalable, sans plan de travail formel, sans obligation de résultats, qu'il est possible de faire en toute liberté de belles réalisations. Et moi, j'en reviens fort content, d'avoir pu satisfaire ma curiosité. Et en me posant aussi "la" prochaine question, soit qui sera le prochain ou la prochaine de pouvoir bénéficier de l'hospitalité de Francine Bernier et de son équipe ?
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