jeudi 22 avril 2021

Sur mes pas (bien réels) en danse: Une rencontre marquante que celle avec "Punch Line" de Jacques Poulin-Denis

 Je revenais de ma première sortie à l'Agora de la danse et je resassais dans ma tête la rencontre à laquelle j'avais assistée. Une rencontre "Punch Line" qui m'a déstabilisé d'abord, mais avant d'aller plus loin, commençons par le début, soit le avant !

                  Photo de Jacques Poulin-Denis par Dominique Skoltz tirée du site de l'Agora de la danse

Je me souviens encore très bien de la fébrilité devant mon écran, mes doigts "en garde" sur le clavier juste avant la mise en vente des billets avec place assignée des propositions de l'Agora. Et lorsque j'ai pu dire, "yeah, j'ai tous mes billets !", jamais je n'aurais imaginé que je serais l'heureux "locataire" du siège VIP pour ma première visite. Bon OK, vous vous direz que j'ai le terme facile, mais je vous l'assure, il n'est pas de moi, mais des personnes fort gentilles et accueillantes qui m'ont accueilli en salle en m'informant de ma place. Je vous sent titillé.e, mais sachez que ce n'était pas "mon" siège première rangée, mais dans cette salle toute intime, sur ce siège, je peux vous dire que j'avais une vue imprenable sur ce que je découvrirai plus tard.

Une fois les mots d'usage dissipés dans le lieu tout attentif, nous sommes invités à applaudir l'arrivée de la vedette de la soirée, ce que les trop peu nombreux spectateurs (because les mesures sanitaires !) ont fait avec enthousiasme. 

Pause

L'image qui me reste le plus en tête lorsqu'il est question de Jacques Poulin-Denis est celle sur l'affiche de "Junkyard/Paradis" (de Mélanie Demers), derrière un micro, le bras brandi en haut, tel une rock star, représentative de sa forte présence en scène.

Fin de la pause

C'est donc tel un performeur qu'il se présente à nous, sous nos applaudissements pour se diriger vers un micro sur pied et un tabouret. Premier jab tout gentil au spectateur que je suis parce que ce n'est pas la manière de débuter un spectacle de danse ! En rétrospective, ce n'est pas un simple spectacle de danse que je découvrirai dans ce qui suivra. Ça sera exactement ce que le programme de la soirée annonçait si bien, "Marchant sur la ligne ténue qui sépare la réalité de la fiction, il matérialise les discours intérieurs dans une expérience sensorielle, à la fois subtile et intense. Il est passeur de mots, de pensées et de gestes." 

Tout au long de cette rencontre loin des oeuvres classiques en danse, j'ai droit, entre autres, à des moments "plein de rebondissements", des retours dans le passé et des confidences. Je serais tenté de les décrire avec des termes de coups de poing en boxe, tels que "direct sous la ceinture", lors de sa rencontre avec un véhicule immobile, le "contre" face à l'adversité de la vie. J'étais aux aguets aussi lorsque mon prénom est sorti de sa bouche en cours de représentation, attentif à ce qui suivrait. J'étais flatté aussi de ses propos sur les gens à lunettes, moi le grand myope !

Jacques Poulin-Denis est aussi efficace lors des moments parlés (même avec ses gags dignes de ceux d'une autre époque, celle des cabarets !) que ceux dansés qui sont ceux que j'ai préférés et plus particulièrement le tableau final. Celui qui seulement avec ses mouvements fort éloquents, nous raconte comment il est possible de réaliser ses aspirations malgré un évènement tragique. 

Je m'en voudrais de ne pas mentionner les aspects techniques relatifs aux effets sonores et vocaux qui appuient la prestation de Jacques Poulin-Denis qui a sur scène une présence rayonnante, que cette scène soit éclairée ou toute sombre.

Au final, c'est une rencontre avec un homme qui s'est ouvert à nous et qui laissera des traces avec les pas du spectateur que je suis.



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