lundi 19 avril 2021

Sur mes pas (virtuels et réels) en danse : Question de perceptions (doubles) grâce à Tangente et ses deux propositions !

 La proposition de Hélène Messier, "Soie", Tangente nous proposait de la découvrir en présence, mais aussi en webdiffusion. J'ai donc profité de cette opportunité pour la découvrir des deux façons. Et lors de cette visite dans ces lieux si familiers, dans le Wilder, pour moi en des temps pré pandémiques, je pouvais aussi découvrir la proposition d'Hugo Dalphond. 

Mais reprenons par le début ! Habitué à arriver assez tôt et prendre place à la porte de la salle, Hélène Messier a été un bon nombre de fois là en service. Et moi le bavard-curieux, dans la limite du raisonnable, je vous rassure, j'ai pu en apprendre sur cette oeuvre en création en lien avec son mémoire de maîtrise en préparation aussi. J'étais donc très curieux de découvrir le résultat de son travail. Et je l'ai fait en trois temps, d'abord via le web, ensuite en présence et une troisième fois en web encore, question de vérifier un petit détail qui me turlupinait durant la prestation en direct !

                            Photo d'Hélène Messier prise par David Wong fournie par Tangente

Je débuterai ce retour avec ma visite dans l'Espace Orange. Accueilli.es dans la salle un.e à la fois, nous sommes dirigé.es vers un des sièges disponibles tout autour d'un espace central. C'est donc sur le périmètre de ce cercle que la vingtaine de spectateurs, spectatrices découvriront ce "modèle vivant" comme il peut être possible lors d'un atelier de peinture. Le lieu est sombre, respire le calme et prédispose parfaitement à l'arrivée de l'artiste. Comme l'indique le programme de la soirée, elle nous propose une illustration de "Comment habiter une pose? Invoquant le butō et le modèle vivant, Hélène cherche à entrer dans un mode méditatif qu’elle partage avec le public." 

Et de ma perspective, elle réussit bien. Mon laisser-aller, déstabilisé par la proposition précédente d'Hugo Dalphond (sur ce point, je reviendrai). reprend tous ses droits. Elle débute sa prestation immobile, sur son petit carré illuminé, dos à moi et peu à peu tournant sur elle même, elle se présente de face à moi. Tout aussi calmement, elle évolue. Elle laisse le temps aux gestes de se déployer et de notre attention de la rejoindre ! Mon moment fort est le passage à terre où elle entreprend des rotations de façon tellement naturelle que je cherche ce plancher tournant qui évidemment n'existe pas. J'y ressent la rotation du corps apprivoisée, tout en douceur et maîtrisée. La rotation de ce corps qui veut calmer, me calme aussi. Je suis aussi attentif aux détails, comme cette main qui semble sortir du cadre ou du sens de la rotation qui il me semble passe du sens horaire au sens anti-horaire en fin de prestation. Et comme une fleur que j'ai vu éclore, chercher le soleil et le regard des autres, elle se refait discrète une fois la nuit arrivée tout en laissant une trace dans nos pupilles. Je m'en voudrais de ne pas mentionner la contribution de Vincent Gagnon à la musique qui enrobe le tout de façon fort douce et pertinente. Au final, des moments qui permettent de se détacher du moment présent et de se rendre dans un espace temps tout en douceur et en calme. 

Et pour ceux et celles qui sont curieux de connaître la raison de mon visionnement web après, la raison est bien simple. Bien attentif à la proposition, il m'avait semblé que le sens de la rotation avait changé vers la fin. Et c'est en le revisionnant que j'ai pu constater que je ne m'étais pas trompé, confirmant que j'étais bien attentif. (La web diffusion a certains avantages !)

Un aspect qui, selon moi, amenait une plus-value fort intéressante à la captation présentée en web-diffusion est définitivement la perspective "tout en haut". Perspective que jamais il ne serait possible de découvrir en "live" !

En début de séance, comme je l'indiquais précédemment, m'était présenté, "Étude sur la pénombre" d'Hugo Dalphond que je connaissais par ses nombreuses contributions aux éclairages de propositions chorégraphiques dont celle d'Hélène Messier que j'ai vue juste après. Malgré le titre, nous étions informés, c'est dans un "contexte d'obscurité" que l'interprète François Richard évoluerait ! Il en reste que j'étais muni de mon attention de chat, à défaut de ses yeux pour découvrir cette proposition. Et, une fois la musique fort envoutante (de Mathieu Seulement) tout en contrôle de ce lieu, mes yeux et mon cerveau ont échappé à mon contrôle. Dans cette pénombre, j'ai vu ou imaginé, je ne saurais dire ce corps apparaître, pour disparaître tout aussi rapidement. Pendant toute la représentation, il y a eu en moi, un combat constant, rien de reposant ! Comme si les projecteurs de ce créateur s'étaient déplacés de la scène jusque dans ma tête ! Une proposition qui déstabilise, ce qui en soit mérite le déplacement !

Soyez rassuré.es, durant mon retour à la maison, la paix s'est faite en moi ! Juste impatient de retourner en salle. La prochaine fois, c'est une proposition de l'Agora de la danse qui sera ma destination. À suivre !!!!

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