dimanche 23 mai 2021

Sur mes pas (virtuels) en danse: Une première rencontre fort riche avec les étudiant.es de 1ere et 2e année de l'École de danse contemporaine de Montréal !

À ce rendez-vous annuel de fin d'année avec les étudiant.es de l'École de danse contemporaine de Montréal, j'étais présent (en ligne) et bien heureux aussi. Il faut dire qu'en ces temps de pandémie, pouvoir découvrir des propositions avec de nombreux interprètes n'est pas fréquent et cela fait parti de ma diète souhaitée de spectateur de danse ! C'est donc d'abord avec la présentation en "direct" et ensuite avec la webdiffusion en différé que deux fois plutôt qu'une j'ai exploré les univers fort différents mais convergents de Manuel Roque, Hélène Remoué et Jessica Serli portés avec brio par ces élèves.

Après la présentation fort juste en ces temps difficiles de la directrice Lucie Boissinot, je suis entraîné dans "Grand Canyon" (de Manuel Roque) avec Meihan Carrier-Brisson, Maéva Cochin, Clémence Dinard, Nolwenn Duhaut, Aurélie-Ann Figaro, Benjamin Harvey, Nils Levazeux, Marianne Murphy, Isabelle Sue Pilette, Valentine Rousseau, Jérôme Zerges. 

                        Crédit: Maxime Côté

Sur cet espace scénique quadrillé de douze carrés, chacun.e des onze interprètes y trouve et y garde sa place avec cet espace vide qui capte aussi mon attention . Un gouffre invisible les sépare. Sur un rythme constant du tic-tac du temps qui passe, les corps évoluent chacun de leur côté sans interaction apparente, mais cela n'est-il qu'une impression ! Et puis, j'y découvre cette évolution subtile du "monde" qui garde le "pas vivant" et qui aussi l'induit et le propage à l'autre. Tout au long de la présentation, l'abstraction des mouvements individuels se transforme en une présentation concrète de l'échiquier de la vie, sur lequel le mouvement de l'un.e provoque celui de l'autre. 

Il s'en suit "Loch Ness" de Hélène Remoué qui nous entraîne dans "l’exploration de l’univers des abysses." avec  Méanne Belisle, Gabrielle Boudreau, Laura Brisson, Alec Charbonneau, Sphynx Church, Meggie Cloutier-Hamel, Émile De Vasconcelos Taillefer, Coralie Fortier, Camille Huang, Sara Kurz-Martin, Mya Métellus. 

                           Crédit Maxime Côté

Les corps émergent du noir dans des va et viens sur fond bleu. Je suis captif, en apnée, en découvrant ces mouvements de groupe qui sont pour moi, les pulsations des algues au fond de la mer. J'y découvrirai aussi les tourbillons dans ces profondeurs toutes intenses. Au final, je ferai la rencontre de créatures polymorphiques dont l'individualité et la détermination face à l'adversité est toute bienvenue  pour moi! 

Le tout se termine avec "La Scala" de Jessica Serli dont la présentation se conclue par cette phrase qui résonne en moi, "Aujourd’hui, ensemble, nous nous sommes dit : «Ne gardons pas nos voix dans le silence, notre couleur dans l’ombre. Le monde en a besoin. ». Et ceux et celles qui s'exprimeront, André Abat-Roy, Chanel Cheiban, Mara Dupas, Anna Duverne, Rony Joaquin Figueroa, Débora Huynh, Nûr Khatir, Marianne Lataillade, Carlos-Alexis Mendoza, Jérôme Tremblay-Lanthier, Zoé Uliana, le feront avec grand éclat et de façon éclatée !

                             Crédit Maxime Côté


Le tout débute dans l'ombre, laissant d'abord émerger des silhouettes d'un univers mystérieux. J'y découvre à la lumière émergeante des personnages d'une autre époque. Et puis tout s'éclaire et je suis entraîné dans le ailleurs et le différent. Une incursion dans l'intime et dans le public en aller-retour ! Une incursion fort agréable dans le désordre, sinon l'anarchie jusqu'au "reset". Je me suis aussi retrouvé en plein visionnement de "La grande beauté" (ou "La grande bellezza") de Paolo Sorrentino. Et dans ces moments de "lets go dancing", j'y vois l'appel d'aller vers l'avant en prenant appui sur le passé. Ce qui en début de saison estival presque post pandémique devient pour moi un baume sur mon moral fragile !

Une rencontre fort réussie avec des jeunes qui, malgré leur masque sur scène, nous montrent qu'il est possible de s'exprimer et d'aller de l'avant ensemble ! À une époque qui nous présente ses côtés très incertains, le "vieux" que je suis ne peux qu'apprécier de découvrir que de l'ombre puisse émerger un espoir en l'avenir éclairant ! Pour cela, un merci tout sincère à vous toutes et tous. 


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