mardi 13 septembre 2016

Sur mes pas en danse au Festival Quartiers danses; le spectateur est satisfait de la diversité présentée

Un peu plus disponible pour le festival "Quartiers danses" cette année, mes pas devaient choisir entre deux destinations qu'on leurs proposait en ce lundi soir. D'une part, des projections de courts-métrages sur la danse à "mon" Cinéma Beaubien et d'autre part, un programme triple de danse, en chair et en os, sur la scène de la Cinquième Salle de la Place des Arts. Mes pas ont hésité, ma tête, elle aussi, mais vers la Place des Arts, je me suis dirigé. Peut-être, et je l'espère, les courts sur support physique seront peut-être représentés une autre fois.

Ainsi donc, dans cette belle petite salle, appropriée aux prestations intimes, j'ai eu l'occasion de découvrir trois prestations, sous le vocable "Relève d'ici I" qui nous présentaient chacune à sa façon des univers très personnels devant lesquels il était impossible de rester indifférent.

En début de soirée, "UnCOVERED woMAN" de et avec Julia B. Laperrière dont j'avais apprécié la prestation dans sa toute récente création , "Box.in" avec Sébastien Provencher dans la Zone Homa. Cette artiste semble s'intéresser à la question d'identité et cette fois, la description s'ouvre avec "Parlons de Femme, de Religion et de Résistance, trois enjeux, ..." Il sera effectivement question de la femme et pour nous la présenter dans un vingt, mais intense minutes, elle le fait dans trois tableaux captivants. D'abord, tout son corps est dans un cocon de tissu, mais l'oeil ouvert pourra découvrir sur l'écran derrière, la projection de deux ailes qui sont déployées. Comme quoi, soit qu'il ne faut pas se fier aux apparences ou que l'esprit peut avoir des libertés que le corps ne peut avoir. Pour moi, un des tableaux forts de la soirée et ça ne fait que commencer. Par la suite le corps se libère, se dénude, sans toutefois permettre au visage de se présenter à nous. Vous dicterez bien vos lois, prendrez possession de mon corps, mais moi, ma pensée, mes yeux, mon sourire, vous resteront inaccessibles, protégés par mes cheveux ou par un sac. La démonstration est rehaussée par le silence ou par deux plutôt qu'un "Ave Maria" fort habilement utilisé. Ouf !!!! La leçon est forte et le questionnement annoncé fort bien amené. Je m'en voudrais de ne pas souligner la beauté du titre qui selon que l'on regarde les majuscules du titre ou le tout, montre les contradictions que la vie moderne nous présente. Merci Julia.

                                          Photo:  Nuphar Blechne

Petite, mais essentielle pause, avant que les rideaux et les lumières s'ouvrent sur un homme, là dans le coin de la scène, tout de beaux habits vêtus. Ainsi débute "Titanomachie" de et avec Louis-Elyan Martin qui nous propose une "transposition de la thématique et de l'imagerie du mythe de Prométhée dans notre société postmoderne". Dans le propos chorégraphique, on ressent l'audace de ce titan grec qui osa affronter Zeus et provoquer son courroux. Si l'histoire est un éternel recommencement, il faut parfois se laisser aller à espérer, parce que Prométhée  n'est pas Sisyphe. Par cette quête, tout en gestes de grandes éloquences et sa conclusion, le spectateur pourra se permettre à espérer en des jours meilleurs. À toi aussi merci Louis-Elyan !

                                          Photo: Romain Lorraine

Autre et dernière courte pause, avant que la scène toute vide, soit remplie de bouchons de bouteille de bière, gracieuseté de Marie-Ève Dion, Myriam Foisy et Jean-Benoît Labrecque Gilbert, du Collectif S'Enfarger. Ce collectif qui se qualifie de garage nous propose "Tabouteillé" qui en fin de programme se veut sur un ton absurde, avec une touche ludique. Si de façon fort évidente, nous sommes ailleurs, dans un garage, la suite des gestes, parfois proches du quotidien, méritent amplement leurs présences sur cette scène. Le tout est harmonieux et captivant et les jeux de mains ne sont pas toujours des jeux de vilains. Une belle façon de finir une soirée danse.

                                          Photo: Aurore B. Picture

Une première de deux soirées en salle à ce Festival qu me fait désespérer sur l'engorgement de mon agenda, parce bien d'autres propositions prometteuses resteront en plan. Prochaine fois, au même endroit avec deux oeuvres dont celle de Mélanie Demers qui se présente par une question simple, "Qui sommes-nous ?". Je souçonne que la réponse sera un peu plus de gestes compliquée. À suivre donc !

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