Admettez, il arrive que les circonstances méritent que l'on s'y attarde et cette fois, et bien, c'en est une. Aller assister à une oeuvre de danse le 8 mars, Journée internationale des femmes, une oeuvre d'une chorégraphe-interprète, Louise Lecavalier, qui a tout d'une battante et qui a pour titre "Mille batailles". De ces batailles déjà faites et surtout celles encore à faire pour que les femmes puissent prendre toute la place qui leurs reviennent.
Ainsi donc, aller assister à une prestation de Louise Lecavalier, assis première rangée dans la grande salle de l'Usine C, ne m'a pas seulement permis d'avoir une perspective incomparable sur ses gestes et ses mouvements, mais aussi sur la physionomie, toute déterminée, de l'interprète.
Photo André Cornellier
Le tout débute sur un tableau solo de la danseuse qui habillée tout de noir, capuchon sur la tête, qui met de l'avant des mouvements de bras vifs finement ciselés. Le tout est frénétique, mais pour peu que l'on soit attentif, le contrôle est total aussi. Comme il l'était indiqué dans le feuillet de la soirée: "La scène est un ring, un territoire clos et ludique, où se livrent mille batailles extrèmes et éphémères". Et ce ring, il est investi totalement dès le départ et la danseuse, de ses mouvements, "belle" à voir dans sa mission. Ce ring, elle en fera le tour pour l'investir le conquérir et en confirmer son appropriation.
Arrivera son compagnon de danse (Robert Abubo) et ensemble, leurs gestes électriques deviendront électrisants. Impossible de ne pas apprécier ce tableau durant lequel, appuyés tous les deux, tout à l'envers sur le mur arrière tout en bois, et d'y donner son interprétation sur le sens "ni queue, ni tête" de certains combats. Il arrivera un moment durant lequel le capuchon tombera pour dévoiler sa chevelure et la nature toute féminine de la combattante, et même remise, une partie de la chevelure blonde restera sortie et contrastera énergiquement avec le noir affirmé du vêtement. Le tout se terminera simplement par le repos des deux guerriers sans que la victoire finale ne soit acquise. Il faudra certainement un prochain round et la danseuse nous a montré que de l'énergie, elle n'en manquait pas et qu'une suite est possible.
Si cette pièce de joailllerie, composée de plusieurs pièces toute en danse, produit autant d'effet, c'est aussi grâce à l'écrin musical d'Antoine Berthiaume et de son illumination par les éclairages d'Alain Lortie. Quelle belle façon de souligner ce 8 mars que d'aller apprécier une oeuvre d'une de nos plus grandes danseuses, merci madame Louise Lecavalier.
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