Répondant à l'invitation des gens de l'Agora de la Danse, je me suis rendu à l'espace Paul-André-Fortier de l'Édifice Wilder pour découvrir les derniers pas en résidence de la compagnie française L'Anthracite d'Emmanuel Eggermont. Au programme, des extraits de son oeuvre en création "Polis". Cette oeuvre, comme une boule neige s'est enrichie couches après couches, lors de résidence dans un grand nombre de villes européennes et qui a terminée sa route ici à Montréal. La première de cette oeuvre sera présentée à Roubaix (France), le 30 mars prochain, soit presque tout de suite. C'est donc une oeuvre rendue à maturité que j'ai pu appréciée avec une vingtaine de personnes dans cet espace lumineux. Pour peu que l'on soit perspicace, vous ne serez pas surpris de savoir que le noir est la couleur (si couleur elle est !) de prédilection de cette compagnie. Cela s'est donc traduit par des vêtements noirs et des accessoires noirs avec un mur noir tout en arrière. Il y aura bien le plancher de bois clair et les autres murs, sans oublier les fenêtres partiellement obstruées de vert, mais en présentation, nous l'avons su plus tard, le noir sera totalement dominant.
Ji-hyé Jung dans Πόλις (Polis) © L’Anthracite
Une fois assis, sur un fond musical atmosphérique, les interprètes, tout de noir vêtus, arrivent à tour de rôle suivant une bande noire qui deviendra la leur. L'urbanité, inspiration de cette oeuvre, est déjà fort évidente. Par la suite, les différents personnages évolueront dans l'espace dans trois parties, la première individuellement, dans la deuxième collectivement et enfin dans la troisième individuellement. Leurs gestes sont parfois mécaniques, d'autres fois plus libres. Ils modifieront leurs gestes et leurs habillements tout au long avec des gestes qui dénotent la personnalité des personnages. Comme il arrive parfois, les circonstances ont produit un effet fort réussi. Pendant la représentation, les rayons de soleil à travers les vitres, produisaient à certains moments des effets lumineux qui avaient tout des codes barres sur le plancher et sur lesquels les interprètes (Laura Dufour, Emmanuel Eggermont, Jihyé Jung, Manuel Rodriguez et Nina Santes) se promenaient. Effets d'éclairage naturel qui mériteraient qu'on les reproduise dans l'oeuvre complète dont une des significations possibles que j'y ai vue, est le codage de nos comportements urbains.
Une sortie danse qui exigeait un effort pour se rendre en cette fin d'après-midi , mais qui en échange produisait un effet apaisant par l'observation de "tous les acteurs de cette cité chorégraphique en construction comme autant de microcosmes à examiner", dixit, fort justement, le feuillet.
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