Parmi tous les bons coups que la gang de Tangente nous présente, je m'en voudrais de ne pas mentionner celui des titres des soirées qu'elle nous propose. Des titres fort évocateurs qui traduisent bien en un mot ou une courte expression le fil commun des oeuvres au programme. Après les récentes "Idéations ludiques", titre décrivant très bien les trois oeuvres qui nous ont été présentées, nous avions droit à une soirée toute "Sensorialités". Trois oeuvres qui nous ont proposé de nous laisser aller à découvrir des réalités sensorielles variées.
En entrée de jeu, "Aisthesis" de Josiane Fortin avec Myriam Tremblay-Quévillon et Antoine Turmine nous entraîme dans une oeuvre essentiellement intérieure. Nous sommes proches, tout autour des interprètes, les enfermant dans notre monde perceptuel dans lequel ils évoluent tout en douceur dans une ombre veloutée. Pour ma part, j'ai laissé ma rationalité de côté assez rapidement pour me laisser porter par leurs mouvements. Ce qui au final, s'est avéré très agréable.
Pause et sortie de la salle.
Au retour, nous prenons place dans les estrades, pour la deuxième partie "Viscosité", principale raison de ma présence à cette soirée. Oeuvre de Anne-Flore De Rochambeau, interprétée par Liane Thériault, Marijoe Foucher, Keven Lee, Marine Rixhon et Gabriel Painchaud que j'avais vue précédemment dans ma maison de la Culture et qui avait remporté un prix "Parcours Scène".
Une oeuvre qui de mes souvenirs a quelque peu évolué tout en gardant sa texture initiale. Une oeuvre en trois temps qui pour le prof de chimie que je suis, illustre bien différents états de fluidité et d'adhésion d'un liquide et la viscosité qui les caractérise. Une oeuvre en trois temps qui montrent tout aussi bien l'interaction entre les interprètes que celles avec la surface sur laquelle ils évoluent. Je suis d'avis et je ne suis pas le seul que la principale qualité de cette oeuvre sans en être la seule est l'utilisation des mouvements au sol. Mouvements captivants et fascinants qui montrent une évolution de la matière corporelle utilisée, tout cela par sous les éclairages "fort éclairants" de Hugo Dalphond. Si la première oeuvre de la soirée était essentiellement intérieure, "Viscosité" autant par son titre que par son propos est, elle, portée vers l'extérieur, vers nous.
Photo : Denis Martin
Autre pause et nouvelle sortie de la salle.
Au retour, nous sommes invités sur la scène pour "Sand Body" de et par Meryem Alaoui. Oeuvre que le feuillet de la soirée décrit comme "à mi-chemin entre la performance et la danse" m'aura laissé quelque peu dubitatif sur les intentions de la créatrice qui nous propose de savourer le moment présent. Elle nous demande un abandon de nos sens, jusqu'à nous demander régulièrement de nous fermer les yeux. Sa démarche ne m'est pas apparue évidente, même avec les yeux bien ouverts et avoir lu le but de sa démarche. Et lorsqu'elle quitte la scène, nous avons les yeux fermés et après un ceertain temps d'incertitude, j'ouvre les miens. Je me retrouve sur une scène qui se dégarnit peu à peu et discrètement de ses spectateurs qui m'induisent dans leurs mouvements vers la sortie, tout en laissant derrière moi, des volutes de mystères sur la fin de cette oeuvre.
Une sortie danse qui confirme que Tangente est un laboratoire de mouvements qui nous permet de faire toutes sortes de découvertes.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire