Après ma première sortie danse dans le Wilder avec les gens de l'Agora de la Danse, était venu le temps de refranchir les portes de cet édifice pour une première proposition de Tangente. Un peu plus familier que lors de ma première visite, il en reste que j'ai bien apprécié être guidé, avec indications et sourires fort efficaces jusqu'à l'entrée de la salle. S'y retrouve déjà quelques spectateurs et tout sourire, quelques responsables de Tangente.
Alesandra Seutin. Photo de Camilla Greenwell
Au programme, trois solos dont l'objectif est de "Re-Conter l'Afrique" par trois femmes dont les racines familiales africaines sont encore bien ancrées en elles, bien qu'elles n'y résident plus. Le message est clair, si nous ne sommes plus en Afrique, l'Afrique reste en nous. Et leurs racines leurs sont utiles, parce que d'être une femme noire en territoire "blanc" demande d'être "strong" pour garder le "smile". Trois oeuvres dansées et contées (presqu'exclusivment en anglais, raison pour laquelle le "strong" et le "smile" prennent place dans ce texte.) qui nous mettent en présence de trois interprètes dont la présence sur scène est dominante.
Au final, de ce que je retiens de Ghislaine Doté avec "Skin box", "The Sleepwalker" de 'Funmi Adewole et "Ceci n'est pas noire" d'Alesandra Seutin est la claire détermination d'aller de l'avant, tout sourire et les gestes fort éloquents, malgré les difficultés. Moi l'homme blanc "dominant" a pu comprendre la position de ces femmes noires dont les rêves et la détermination se sont incarnés en gestes. De cette soirée, j'y a compris l'importance de l'audace (The Lion King pour G. Doté), de où est mon chez moi (Lagos ou Londres) pour 'Funmi Adewole et de l'identité ("yes or no") pour Alesandra Seutin.
Ces femmes se sont exprimées, tout autant en paroles qu'en gestes tout aussi éloquents, avec peu d'accessoires, mais fort en sens. Elles m'ont présentées leur situation complexe et difficile avec un sourire à faire fondre la banquise. Loin du réquisitoire hargneux, elles m'ont montré que la résillence était un levier pour soulever les obstacles et ouvrir vers l'avenir "ailleurs". Le chemin du retour s'est donc fait pour moi, le pas léger.
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