samedi 26 mai 2018

Sur mes pas en danse: Une sortie "particulièrement" exigeante, mais intéressante au FTA avec "6 & 9".

La première proposition danse du FTA, pas question de rater cela. De la grande visite,"En provenance de Pékin, le Tao Dance Theater (et son chorégraphe Tao Ye) amène son esthétique sobre, chic et raffinée lors de l’ouverture du festival TransAmériques." écrivait, fort justement, Mélanie Carpentier en début de sa critique (Le Devoir 24 mai 2018). Un programme double avec deux parties opposées aux allures du ying et du yang (tel qu'indiqué par le chorégraphe dans le feuillet de présentation) avec son titre "6 & 9" qui s'est avéré comme tel, avec une première partie présentée dans la pénombre et une deuxième dans une lumière crue. 


                                 Photo de "9" par Fan Xi tirée du site de "Le Devoir"

Deux parties dont les oppositions tenaient aussi aux propos chorégraphiques présentés. "6" avec ses six interprètes se présente à nous provenant de l'ombre et y restera tapis avec de légères modulations des éclairages. Les mouvements présentés par les six interprètes en lignes (droite ou courbe ou diagonale) sont ondulatoires avec des pieds bien ancrés au sol et des bras occupés à tenir le vêtement. De ces mouvements, il a fallu que je me force à rester attentif et, je le concède, ils  m'ont presque amené dans les bras de Morphée. La simplicité apparente du propos chorégraphique et de ses répétitions, enrobée d'une trame musicale ondulatoire, avec sa rigueur m'a amené ailleurs dans mes pensées. 

C'est finalement, une fois le tout terminé et après avoir échangé avec ma voisine du siège voisin que le ou les sens de l'oeuvre me sont apparus. Pour elle, ce fut de longues plantes qui ondulaient dans les airs au gré du vent, défiant la gravité et moi, après, j'y ai vu des algues dans un cours d'eau au gré des courants marins. Tous deux, cependant étions d'accord sur la beauté de l'oeuvre et de la qualité de la prestation.

Petite devinette pendant la pause. Si "6" mettait sur scène six interprètes, "9" devrait avoir combien d'interprètes ? La réponse nous est apparue rapidement à l'ouverture des rideaux sur un plancher tout blanc et fortement éclairé. Et oui, ils étaient neuf. Et la suite, m'a, cette fois, captivé et fasciné jusqu'à la toute fin. Sous cette lumière crue et une trame musicale fort "colorée", les mouvements sont beaux et circulaires, en apparence aléatoires, mais subissent la loi de la gravité par leurs chutes fréquentes. Les interprètes se déplacent, sans qu'ils aient d'interactions avec les autres, mais pour peu que l'on soit attentif, les rencontres produisent de subtiles et rapides interactions. Comme pour ces molécules dans un contenant aux déplacements en apparence chaotique, mais qui par des interactions toutes subtiles s'influencent (les interactions de van der Waals, pour mes lecteurs scientifiques). Ou aussi, comme nos propres comportements individuels avec les aléas de la vie qui nous font chuter et exige que nous nous relevions dans une société en apparence indifférente. Pour cette partie, le sens je l'ai vu là, en direct et je m'y suis intéressé jusqu'à la toute fin. 

Une deuxième sortie au FTA 2018 qui s'avère au final assez bien réussie pour son côté cérébral et de la beauté des gestes qui émergent de leur simplicité, autant du côté ombre que du côté lumineux.

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