Photo de Marjorie Guindon tirée su site de "Le Devoir"
Arrive le moment de "scanner" mon billet et de prendre place sur "mon" siège en première rangée. Dès que je prend ma place, je découvre sur un octogone sur le sol deux interprètes qui interagissent sous ce prisme à base carré. La salle se remplit, mais moi mon attention porte sur ces corps (lui et elle) qui se déplacent lentement en se rapprochant de nous, jusqu'au moment que les lumières s'éteignent et que le prisme (bipyramidale à base hexagonale, pour être précis) laisse place à un quatuor d'interprètes (Geneviève Boulet, Sonia Montminy, Arielle Warnke St-Pierre et David Rancourt). Dans ce "Rituel géométrique" qui se met en mouvement j'en sens la figure géométrique au service du mouvement et du message. Les formes géométriques amenées et portées par les interprètes deviennent les cristallites d'une suite de mouvements qui tient, de ma perspective, du rituel. Je suis amené ailleurs en moi, mais impossible de mettre en mots comment la forme des mouvements déforme ma perception de leurs déplacements, là, juste devant moi. Ces objets géométriques captent et déjouent peut-être notre perception de l'oeuvre, mais en restent la pierre d'assise. Ces objets, encore, permettent de devenir la source de notre interprétation lorsqu'ils sont intégrés aux mouvements. Pour ma part, formes et mouvements présentés me ramènent aux sources de ma propre existence en cours. Ce qui me laisse une part de réflexion pour la pause de cette soirée.
Après la pause, je reviens dans les lieux, guidé dans ces lieux devenus sombres pour découvrir "Night Owls". Une fois, l'endroit, soit le plancher du lieu de prestation, bien rempli et la foule devenue silencieuse avec la complète noirceur en place, la rencontre a lieu et elle se décline en trois temps, d'abord l'apparition, ensuite la conversion et en fin de parcours, la révélation tout en haut. Le tout tient du solennel qui sur fond sonore enveloppant débute avec cette être, qui de dos, nous montre que son reflet lumineux. Et ce reflet se modifie et captive par ses modulations lumineuses et spatiales, dues aux mouvements de cet être (Annie Gagnon). Et arrive le moment de la rencontre. Elle se déplace avec son masque lumineux à la rencontre des heureux élu.e.s. qui adopte la position couchée. La marche s'effectue de façon aléatoire parmi la foule, entrecoupée de conversion. Une fois le nombre suffisant de conversion atteint, elle laisse place à la révélation que couché ou assis nous découvrirons tout en haut. Le spectacle est esthétiquement fascinant.
Photo de David Wong tirée du site de "Le Devoir"
Une soirée qui m'a amené dans un endroit peu exploré de moi même. Une soirée qui clôture fort bien cette saison danse.
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