vendredi 18 mai 2018

Sur mes pas en danse: Retour sur un rituel en fin de saison à Tangente avec "Empathie kinesthésique"

Ma présence à cette dernière proposition de Tangente qui conclu pour moi ma saison danse, Empathie kinesthésique" tenait à différents éléments. D'abord la présence d'Annie Gagnon, chorégraphe d'abord et interprète que je suis avec attention, ensuite pour la nature des deux œuvres au programme et aussi pour ma curiosité pour la kinesthésie (qui concerne la sensation de mouvement des parties du corps), un "univers" assez inconnu pour moi. Je dois quand même admettre que "Night owls" du Collectif CHA (David-Alexandre Chabot et Paul Chambers), j'en avais vu, ravi aussi, une première mouture, il y a un certain temps au Studio 303 et de son évolution, j'étais bien curieux et intéressé.

Photo de Marjorie Guindon tirée su site de "Le Devoir"

C'est donc, à l'entrée de l'Espace Bleu du Wilder qui se remplit fort bien ( la salle sera pleine avec une liste d'attente) que j'attend sagement pour entrer pour prendre ma "place" dans la salle. Cette attente me fait constater que mon intérêt est partagé par une bonne partie de la communauté de la danse, ce qui me rassure, sans que, néanmoins, cela ne soit nécessaire.

Arrive le moment de "scanner" mon billet et de prendre place sur "mon" siège en première rangée. Dès que je prend ma place, je découvre sur un octogone sur le sol deux interprètes qui interagissent sous ce prisme à base carré. La salle se remplit, mais moi mon attention porte sur ces corps (lui et elle) qui se déplacent lentement en se rapprochant de nous, jusqu'au moment que les lumières s'éteignent et que le prisme (bipyramidale à base hexagonale, pour être précis) laisse place à un quatuor d'interprètes (Geneviève Boulet, Sonia Montminy, Arielle Warnke St-Pierre et David Rancourt). Dans ce "Rituel géométrique" qui se met en mouvement j'en sens la figure géométrique au service du mouvement et du message. Les formes géométriques amenées et portées par les interprètes deviennent les cristallites d'une suite de mouvements qui tient, de ma perspective, du rituel. Je suis amené ailleurs en moi, mais impossible de mettre en mots comment la forme des mouvements déforme ma perception de leurs déplacements, là, juste devant moi. Ces objets géométriques captent et déjouent peut-être notre perception de l'oeuvre, mais en restent la pierre d'assise. Ces objets, encore, permettent de devenir la source de notre interprétation lorsqu'ils sont intégrés aux mouvements. Pour ma part, formes et mouvements présentés me ramènent aux sources de ma propre existence en cours. Ce qui me laisse une part de réflexion pour la pause de cette soirée.

Après la pause, je reviens dans les lieux, guidé dans ces lieux devenus sombres pour découvrir "Night Owls". Une fois, l'endroit, soit le plancher du lieu de prestation, bien rempli et la foule devenue silencieuse avec la complète noirceur en place, la rencontre a lieu et elle se décline en trois temps, d'abord l'apparition, ensuite la conversion et en fin de parcours, la révélation tout en haut. Le tout tient du solennel qui sur fond sonore enveloppant débute avec cette être, qui de dos,  nous montre que son reflet lumineux. Et ce reflet se modifie et captive par ses modulations lumineuses et spatiales, dues aux mouvements de cet être (Annie Gagnon). Et arrive le moment de la rencontre. Elle se déplace avec son masque lumineux à la rencontre des heureux élu.e.s. qui adopte la position couchée. La marche s'effectue de façon aléatoire parmi la foule, entrecoupée de conversion. Une fois le nombre suffisant de conversion atteint, elle laisse place à la révélation que couché ou assis nous découvrirons tout en haut. Le spectacle est esthétiquement fascinant.

                                 Photo de David Wong tirée du site de "Le Devoir"

Une soirée qui m'a amené dans un endroit peu exploré de moi même. Une soirée qui clôture fort bien cette saison danse.


Aucun commentaire:

Publier un commentaire