dimanche 12 août 2018

Sur mes pas en danse: une visite très intéressante en studio avec Karine Ledoyen et sa gang.

Toute histoire à un début, avec parfois des incertitudes et des revirements inattendus pour, tous le souhaitent, bien finir. Et ce fût le cas pour celle qui a précédé ma visite en studio durant la création de "La glorieuse fragilité" de Karine Ledoyen qui sera présentée à la fin du mois de novembre à l'Agora de la danse.

                                         Tirée du site de l'Agora de la danse

Le tout commence par une invitation envoyée sur les réseaux sociaux pour assister à une représentation publique en cours de création et d'une hésitation de ma part, donc trop tard ! Un peu plus tard, une deuxième opportunité, répondue rapidement, mais pas encore assez vite. Dommage, mais c'est la vie, dirait mon petit-fils fort sagement ! L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais non ! Je reçois un message personnel de la chorégraphe pour me proposer une invitation à un autre moment pour une présentation plus intime, à la fin d'une semaine de création. Là, aucune hésitation, ma demie-journée a été, "to the go", réservée. Le spectateur est aux oiseaux !

Mes pas m'amènent donc rue St-André. À l'heure prévue, je suis accueilli par l'assistante de la chorégraphe à la porte de l'édifice pour entrer et par la suite, grimper jusqu'à tout en haut dans un studio. Déjà présents, la chorégraphe qui m'accueille et le reste de sa gang.

Après les remerciements de ma part, elle m'apprend qu'une blessure (pas trop importante, heureusement !) fera en sorte que la suite se fera à trois interprètes (Elinor Fueter, Ariane Voineau et Simon Renaud), Jason Martin devant récupérer d'une mauvaise rencontre de son pied lors d'une prestation de la veille. Ce qui m'a permis de constater, une fois de plus, la grande capacité que doivent avoir les créateurs en danse pour s'adapter aux imprévus sans empêcher la préparation de l'oeuvre jusqu'au moment annoncé de sa présentation publique.

Une fois l'arrivée de la deuxième et dernière spectatrice, oui ! nous serons deux !, les présentations de tous se font. Nous apprenons le point de départ de la création (le départ de l'interprète du monde de la danse), le cristallite d'inspiration, la démarche et les intentions. À partir de témoignages recueillis qu'elle a recueillis, la chorégraphe nous indique aussi que sa perspective initiale de sa création a depuis évolué vers de nouveaux horizons. À nous de voir, maintenant.

Nous prenons place, entre la chorégraphe, son assistante et sa consultante artistique et répétitrice (Ginelle Chagnon). Nous aurons donc droit à une présentation, sans éclairage, ni projections, ni textes, avec un interprète en moins, le "squelette" de l'oeuvre, dixit la chorégraphe. Essentiellement, des mouvements pour montrer, quelques indications et notre imagination pour compléter, exercice fort intéressant pour le spectateur que je suis.

Sans trahir trop de "secrets" pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, je peux néanmoins dire que l'oeuvre ne s'avère pas lourde, ni triste, malgré la thématique du départ proposée, au contraire. En plus, de façon surprenante et inattendue, ce que j'y ai vu, m'a rejoint, moi le prof devenu depuis peu retraité et ayant laissé le plaisir d'être devant une classe. J'y ai vu aussi des moments de complicité, de jeu, d'intimité, mais aussi de déséquilibre et de fragilité. Une incursion fort intéressante dans le monde de la danse, dans l'intimité du vécu et du ressentir personnel. Un complément approprié à ma lecture récente de "Ob-scène" d'Énora Rivière (http://surlespasduspectateur.blogspot.com/2018/06/sur-mes-pas-de-lecteur-spectateur-en.html).

L'oeuvre me semble tout avoir pour rejoindre différents types de spectateurs. Elle recèle des moments forts, dont un, (un des duos féminins) qui m'a ému plus particulièrement et un autre qui montrait un solo qui aurait dû être un duo, comme je l'appris à la fin. Cet être absent, il était là dans les bras de l'autre, oh oui !

Il s'en est suivi une intéressante discussion qui m'a permis de me rappeler les différences facettes de la vie professionnelle d'un interprète qui ne sont pas que sur scène. Son départ implique bien d'autres aspects et la variété des tableaux l'illustre bien.

Autre observation fort intéressante pour moi, est la réaction de la chorégraphe, suite aux possibilités amenées par cette présentation avec un absent, de suites possibles. À l'écoute,  mais qui a dit avec tact et aplomb que pour la suite, c'est elle qui verra. Après avoir encore une fois remercié tout le monde  et Karine Ledoyen, plus spécialement, pour ces moments privilégiés et très appréciés, je quitte porté de réflexions sur les situations de passage et de transition dans la vie, alimentées par les mouvements et les échanges récents. Je serais aussi tenté d'ajouter, que j'en retiens aussi qu'un interprète peut "sortir"du monde de la danse, mais que l'on ne peut pas sortir la danse de l'interprète, comme c'est le cas de bien d'autres personnes dont l'enseignant que je suis. J'ai, donc, bien hâte pour le rendez-vous officiel pour en découvrir le chemin parcouru vers le résultat final.

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