jeudi 9 août 2018

Sur mes pas au théâtre: Des "Fragments d'Ana" au propre comme au figuré

Bon OK, le titre est quelque peu nébuleux, sinon obscur, mais promis je vais dégager le ciel de vos nuages interrogatifs. Mais il faudra être patient et la patience est une vertu qui se "cultive" ! Tout comme les proches d'Ana devront la cultiver aussi.

                                          Tirée du site de ZH Festival

Mais commençons par le début. À cette proposition théâtrale du ZH Festival, j'ai décidé de me rendre parce que Patricia (Rivas), y était et que le sujet intéressait ma blonde. Cette proposition était un laboratoire (ça, j'aime ça beaucoup, mais pas parce que l'ex-prof de chimie que j'étais, appréciait les laboratoires !) et c'était "hors les murs", soit quelque part, sans être dans une salle de présentation habituelle. Donc, une fois rendus rue Ontario, nous recevons "l'invitation" officielle pour assister à une fête d'anniversaire chez Ana dans une maison du quartier. Le temps que la vingtaine de spectateurs arrivent au point de départ, nous entreprenons notre marche, mettant les pas du spectateur en pleine action, pour une dizaine de minutes jusqu'à une adresse, rez-de-chaussée, rue de Chambly. Cette marche nous permet d'avoir un échange avec Ligia Borges (metteure en scène, guide et fort bonne accompagnatrice aussi)

Une fois, tous rendus, nous sommes accueillis à la porte par Ana ((Isabel Dos Santos) en robe de chambre, surprise par notre arrivée, elle avait oublié ! Et c'est au rez-de-chaussée d'une maison du quartier que nous rentrons pour devenir spectateur-participant d'une fête, croustilles en soutien, pour sa fille (Patricia Rivas). Mais la fille n'est pas là, sûrement à cause d'une panne de métro ! et la mère est bien embêtée de son retard, tandis que la fille est à quelques heures de vol de la maison. Dans ce salon, nous découvrirons cette femme qui nous entretient une fois ou deux de ses fragments de vie et qui nous interpelle gentiment aussi. Si sa solitude intérieure frappe d'abord, c'est son isolement qui nous touche surtout.

Sous la surface, rapidement, nous sentons que quelque chose cloche et nous le ressentons bien. À preuve, lorsqu'elle demande à une des spectatrices si elle lui a déjà parlé du sauvetage du dauphin, celle-ci lui répond non, malgré que quelques minutes à peine avant, nous avions eu droit à cette histoire. Cette femme, nous devons la ménager et le message a bien passé.

Arrive la fin de la "fête", sans la fille ! Après les applaudissements, nous sommes conviés dans la cour arrière pour un échange avec les artisans. C'est donc dans une cour arrière de Hochelaga-Maisonneuve que les spectateurs ont pu donner leurs impressions et exprimer leurs souhaits pour cette oeuvre qui sera présentée en 2019. Moments forts intéressants pour tous dont moi, parce qu'ils m'ont permis de découvrir le spectre des perceptions face aux mêmes moments. En cette soirée chaude du mois d'août, nous avions eu droit à des fragments (fort prometteurs) de la pièce en création, d'une femme qui nous revit des fragments de sa vie avec sa tête qui peu à peu dérape et lui échappe. Merci aux lecteurs et lectrices patient.e.s !

De ce laboratoire, j'en retiens que le sujet est prometteur et pertinent et que les ingrédients sont là. La proposition, une fois peaufinée et certains enjeux dramatiques résolus, nous aurons droit à une rencontre tout aussi mémorable que touchante. Rencontre que je promets d'avoir avec cette femme attachante.


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