Il y a de ces propositions "danse" que s'annoncent fort intéressante, autant par ceux et celles qui seront sur scène que par ceux et celles qui "mettront la table". Et "le renoncement à la sauce" d'Enora Rivière n'a pas fait exception ! Pour leur spectacle de fin de session les vingt-quatre élèves (vingt-trois jeunes femmes et un jeune homme) de l'UQAM nous ont proposé encore cette année, une oeuvre intéressante et particulière qui leur a demandé une grande part de retenue. (Question à moi-même: D'où viennent les interprètes masculins que je vois sur nos différentes scènes ???)
Affiche de Jeanne Maugenest
Une fois que mes pas m'aient amené à mon siège et que les lumières se soient éteintes, apparaît graduellement une troupe de jeunes qui courent autour de la scène, à l'image de notre vie actuelle. À ce rythme "fou", la nombre se gonfle, malgré le départ de certains. On le ressent, il faut suivre le rythme et l'effort individuel y est mis pour rester avec le groupe. Le rythme même infernal se doit d'être suivi, même si cela demande que l'on fasse le pas (plus vite) de plus. Une entrée en la matière à la symbolique fort moderne malgré l'inspiration du début du siècle précédent, "Nijinskienne". De cette entrée en la matière endiablée, il s'en suit une suite qui sédimente les formes jusqu'à obtenir un tableau tout riche de son immobilité. Immobilité qui dure sans toutefois nous faire souffrir. Il y a dans ce contraste et le moment qui se présente, l'occasion de prendre conscience. De plonger dans notre intériorité, pour prolonger l'oeuvre en nous.
Et puis tout à coup, les formes vacillent, des mouvements s'ébauchent et l'action qui reprend. Nous aurons droit par la suite, comme pour ce qui a précédé à une suite de tableaux, aux rythmes brisés qui illustrent bien, selon moi, ce que veut dire vivre aujourd'hui, lorsqu'on est jeune. Le tout parfois déstabilise, interroge nos certitudes et notre confort de spectateur, mais au final, crée le terreau fertile pour une prise de conscience. Et comme elle l'avait fait avec sa création chorégraphique "Moteur" et son livre "ob.scène", Enora Rivière propose, à la toute fin, une introspection dans celles et ceux qui se sont proposés en gestes devant nous.
Une belle soirée durant laquelle, Fannie Arsenault, Marianne Beaulieu, Stéphanie Burke, Camille Demers-Paquin, Joanie Deschatelets, Marjolaine Fontaine, Flavie Gaudreau-Majeau, Valérie Huard, Pierre-Rodrigue Kwemi, Catherine Laroche, Roxanne Larochelle-Mosseau, Kyeve Leblanc, Stéphanie Leclair, Sarah Mugglebee, Lysia Paquin, Marie-Christine Paré, Catherine Pelletier-Voyer, Carol-Anne Roy, Chloé Saintesprit, Emilie-Claude St-Amour Maillé, Zoé-Claude St-Jean-McManus, Manon Terres et Camille Turcot-Riel ont renoncé à la sauce (et aux artifices) pour nous présenter une oeuvre riche de son essentiel. Merci à vous pour ces beaux moments.
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