jeudi 20 décembre 2018

Sur mes pas en danse: À la rencontre des fées de la terre d'accueil

La saison culturelle est à toute fin terminée comme l'année d'ailleurs, mais une dernière proposition chorégraphique était proposée. Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont amené jusqu'à la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal pour découvrir une ébauche assez avancée de "La possibilité d'une tragédie" d'Amélie Rajotte. Chemin faisant, je me demandais si la proximité du long congé du temps des Fêtes allait refroidir l'ardeur des spectateurs. Et bien non ! C'est une foule fort nombreuse qui a pris place autour de l'espace de prestation et dans les estrades un peu plus loin, déjouant les prévisions des responsables.

Mais, ouf !, moi, j'ai eu droit à une super belle place tout proche, comme quoi, arriver tôt a des avantages certains. Et de ma place, près de cet espace blanc rectangulaire, il y avait un module hexagonale rempli de terre, avec sur sa bordure, un certain nombres de plantes en pot. Aux extrémités de ce même espace, d'autres plantes, pleins de plantes dont plusieurs dans des piscines de plastiques circulaires. À notre entrée dans la salle, deux femmes (Angie Cheng et Jessica Serli) sont déjà en plein travail, dont une, "branchée"  avec des électrodes. Une autre (Nelly-Ève Rajotte), en retrait, s'active devant une console juste devant elle, génératrice de sons et de musique.

                               Photo de Angie Cheng par Nelly-Ève Rajotte tirée du site de L'Organisme

Le temps que tous les spectateurs prennent place, cela me laisse le temps de prendre mes repères et tenter d'évaluer le lieu de "La possibilité d'une tragédie". Premier constat, autour de cet espace de terre, c'est tout blanc immaculé ou tout vert végétal. J'apprendrai aussi, avant le représentation, que comme les plantes dans l'espace, l'oeuvre est mature mais toujours en évolution (le produit final, telle une récolte, sera présentée à la fin du mois de janvier de la prochaine année par Tangente dans l'Espace Vert, et oui, rien n'est laissé au hasard !!! du Wilder).

Les portes de la salle se ferment derrière les derniers arrivants et débute les pérégrinations des "fées de la terre d’accueil", une fois que la porteuse d'électrodes les a transmises à des plantes suspendues toutes proches. Nous pourrons donc suivre les gestes déterminés de ces deux femmes qui travaillent la terre, sortent les plantes de leur pot pour les mettre dans la terre du module blanc, non sans les avoir caressé ! Le tout se fait lentement, comme un pied de nez aux gens pressés par le temps. Telles des fées qui accueillent ces émigrants qui deviennent immigrants dans leur nouvelle terre d'accueil. Le tout, ne se fera pas dans laisser des traces et même une fracture de la terre d'accueil. Mais, c'est toujours aussi calmement qu'elles poursuivent leur oeuvre. Elles ont peut-être le regard absent, mais leurs gestes, eux, sont affirmés et déterminés et nous captivent, faisant grand bien.

Durant ces moments, chacun.e pourra trouver la signification. Pour peu que l'on accepte cette proposition toute poétique (dira fort justement une des personnes présentes durant la discussion d'après-représentation), notre capacité d'évocation nous amènera vers des horizons surprenants.

Et pour découvrir de votre propre point de vue, quatre moments ( du jeudi 24 janvier au dimanche 27 janvier 2019), soit l'an prochain dans un peu plus d'un mois.


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