samedi 25 janvier 2020

Sur mes pas en danse: "D'os et d'écorce" mais aussi de grande beauté avec Sinha Danse.

Chacun leur tour les lieux de diffusion présentent leur première proposition de cette année et c'était au tour de l'Agora de la danse de nous la proposer. Au programme "D'os et d'écorce" de et avec Roger Sinha, accompagné sur scène par David Campbell, Sébastien Cossette-Masse, Marie-Ève Lafontaine, Benoit Leduc, Erin O'Loughlin et François Richard à la "danse" ainsi que Bertil Schulrabe aux percussions.

                                 Photo de Vitor Munhoz tirée du site de l'Agora de la Danse

Assister à une création de Roger Sinha, me ramène dans le temps, d'il y a un "certain" temps (soit une quinzaine d'années !) à mes premiers pas "sérieux" de spectateur en danse. C'était un programme double à "ma" Maison de la Culture, avec "Loha" et "Thok". J'avais été séduit par ses deux oeuvres marquantes pour moi et qui amalgamait musique et danse de façon fort esthétique. Comme il est possible de lire sur le site du chorégraphe, "Avec Thok, Roger Sinha approfondit son travail gestuel, en explorant la dynamique du quatuor, et poursuit sa recherche d’intégration de la musique à l’écriture chorégraphique." Et cela avait bien fonctionné avec moi !

Depuis, j'ai eu l'occasion d'apprécier ses autres créations et avec "D'os et d'écorce" la magie fonctionne encore. Bien assis en première rangée, je découvre sur une scène toute blanche, dans le coin arrière gauche, une batterie avec juste à côté, un didgeridoo (un instrument de musique à vent qui vient de l'autre côté du globe). Une fois la salle bien remplie de spectateurs, les portes se ferment suivies juste après par les lumières qui deviennent à leur tour discrètes. 

Et puis nous apparaissent du fond les interprètes qui forme un cercle sous un rayonnement lumineux de même forme. Peu à peu, nous apercevons un bras tenter de sortir de ce cercle humain et qui y arrivera, tel de la fibre osseuse voulant sortir de son enveloppe osseuse. La suite, une fois les constituants libérés nous propose différents tableaux constitués de solo, de duo et de moments d'ensemble. Difficile de ne pas y voir des illustrations de pulsion, de pulsation et d'impulsions des relations humaines avec des gestuelles propres du chorégraphe.  Lorsque le chorégraphe vient sur scène en jouant l'un ou l'autre de ses instruments, j'y vois celui qui vient pour fédérer. Impossible de ne pas être touché par le déploiement de ses corps et de la musique, enregistrée ( de Katia Makdissi-Warren) et en direct (de Roger Sinha et Bertil Schulrabe), tout cela appuyé par des éclairages fort bien réussis. 


De ces tableaux sur la relation des individus seul ou en groupe, nous sommes amenés peu à  peu jusqu'au dernier moment, finale fort bien réussie selon moi, qui me montre un beau moment d'intégration. Mais tout au long, impossible de ne pas apprécier les présences du chorégraphe avec ses instruments, d'un des duos qui m'a particulièrement touché et aussi celui durant lequel une interprète (Marie-Ève Lafontaine), vient vers nous, juste en face de moi !, vient à notre rencontre, serais-je tenté de penser, illuminée par son expression faciale.

Assistant à la discussion d'après-représentation, plein d'informations j'ai appris dont une surprenante ! Si le chorégraphe joue du didgeridoo, c'est pour tenter de "contrôler" un problème d'apnée du sommeil et aussi que c'est le didgeridoo qui nous choisi et non pas l'inverse.

Au final, une oeuvre riche de son esthétique et de son message et qui m'a amené dans un monde dans lequel les êtres humains nous montrent des interrelations avec des mouvements fort éloquents. Pour en voir un aperçu, je vous propose ce vidéo avec une entrevue avec une des interprètes, Marie-Ève Lafontaine.



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