Je dois me le concéder encore une fois, j'apprécie énormément les œuvres chorégraphiques qui ont un propos (dans la partie U.V. du spectre d'une oeuvre !), mais qui aussi me laisse de la place pour mon interprétation. Je me souviens encore des pas sur scène de Caroline Laurin-Beaucage avec sa pièce "Intérieurs", il y a quelques mois. Parcourant le "monde", elle a rempli sa mémoire et a construit une oeuvre où elle nous avait présenté son "carnet" chorégraphique de voyage fort riche, pendant que moi j'y voyais mon histoire !
Photo tirée du site de l'Espace libre.
C'est dans la perspective de découvrir ce même type de démarche que mes pas m'amenaient jusqu'à L'Espace Libre à la rencontre de Rhodnie Désir qui nous proposait avec "BOW'T TRAIL Retrospek". Oeuvre construite depuis le "cristallite" de sa démarche, soit "BOW'T", créé et présenté en 2013. Depuis, comme le programme de la soirée sur le site du lieu de présentation nous l'indique, elle a cristallisé son propos "entre autres, à partir du jungo (Brésil), du danmyé (Martinique), de la danse vaudou (Haïti), du son jarocho (Mexique), du blues (Nouvelle-Orléans) et du gospel croisé aux rythmiques Mi’kmaq (Canada). Je dois ajouter que de Rhodnie Désir, j'avais grandement apprécié sa proposition "Dusk Society" présentée dans le cadre de la plus récente édition (en juillet 2019) de "Danses au crépuscule", présentée à Repentigny. Une proposition dans laquelle j'avais vu une ouverture aux autres et de la destruction des barrières entre humains.
C'est avec tout cela en tête que j'attends que la salle se remplisse et que le "voyage" commence. Et qui commence d'une façon que j'apprécie beaucoup ! Soit tout lentement, tout en douceur, avec devant moi, une forme qui a des allures d'un rocher avec projeté sur l'écran, "le monde devant moi"!
Et pour la suite, j'y trouve mon plaisir d'interprétation face aux différents tableaux. L'éveil, la libération, l'affirmation et la transformation de cette femme en action que je sens parfois affronter l'adversité. Accompagnée par deux musiciens (Engone Endong et Jahsun) en symbiose avec ce que je vois, je me sens libre d'interpréter ce que je vois. Cette femme utilise aussi des objets et des vêtements dont le sens que j'y donne, évoluent dans le temps. Cette "robe" blanche que je voie passe d'un symbole d'espoir en un autre d’enfermement ! Ces petites tables qui s'emboîtent et qui sont utiliser, pour entre autres tenter d'enfermer les idées dans sa tête. Et aussi cette pierre qui agit sur elle mais aussi sur le sol et qui résonne en moi !
Sa présence est forte et ses gestes sont fort beaux mais surtout, porteurs de significations. Et lors de la discussion d'après représentation, je suis fort heureux de découvrir qu'elle nous avait laissé toute la latitude pour que l'on puisse y trouver notre interprétation. De ces moments, comme un souffle connecté à la mémoire, je les ai ressenti comme des porteurs d'espoir.
Et encore, lors de la rencontre d'après représentation, je suis séduit par la beauté et la sincérité du propos de la créatrice, comme aussi du rayonnement de son regard et de sa réaction face aux questions et aux commentaires des spectateurs. J'ai aussi appris que cette oeuvre n'est pas la même tous les soirs et qu'eux, les musiciens, doivent être fort attentifs pour accompagner, tout en symbiose, cette femme. Les échanges de regard indiquaient bien qu'ils devaient rester fort alertes !
Et comme je l'ai mentionné, je me promets de la revoir, pour mon plaisir d'avoir à refaire une histoire !
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