Il y a eu la longue traversée du désert pour l'amateur de danse contemporaine que je suis et qui veut voir cela en personne. Depuis quelques temps, découvrir une proposition chorégraphique "live" est devenue possible, mais les oeuvres ne sont pas pas annoncées et il faut être au bon endroit et au bon moment, aussi bien dire mission impossible pour moi ! Mais le "ciel" est devenu plus clément et c'est une journée à l'avance que j'ai pris connaissance d'une proposition fort intéressante et mon agenda le permettait !
J'étais donc invité, vingt-quatre heures à l'avance, à aller redécouvrir "Ground" de Caroline Laurin-Beaucage au Parc des Faubourgs, tout à côté du pont Jacques-Cartier. J'avais découvert et bien apprécié le sens et l'interprétation de cette oeuvre pour cinq interprètes et cinq trampolines, il y a presque deux ans à l'Agora de la Danse. Cette fois, elle serait présentée à l'extérieur par un temps estival sous l'éclairage fort présent du soleil avec quatre interprètes.
Photo de la chorégraphe tirée du site de l'Agora de la Danse
Arrivé, un peu à l'avance, je cherche le lieu de prestation dans ce parc tout en longueur, mais vite je découvre au loin les quatre trampolines bleus qui deviennent l'objectif de ma marche. Déjà présents, les interprètes et la chorégraphe que je suis tellement heureux de revoir et saluer. Je sens rapidement à mon arrivée, malgré leur concentration d'avant prestation, que les artisans sont libérés et sont surtout heureux de pouvoir s'exprimer. Arrivé un peu à l'avance, j'assiste aux préparatifs et le spectateur que je suis est tellement heureux. Chacun son tour, les quatre interprètes (Kimberley De Jong, Brianna Lombardo, Louis-Elyan Martin et David Rancourt) endossent leur costume (pantalon orange et chandail gris). Se joindront à moi, un public, composé du milieu de la danse, des passants et aussi des jeunes de camp de jour, un public fort hétéroclite, quoi ! Et une fois les avertissements d'hygiène une xième fois répétés, la représentation commence.
Je dois l'avouer, mon attention, de ma place un plus éloignée que souhaitée mais à l'ombre, sera un peu interférée par ce qui se passe tout autour. Mais le plaisir de revoir en personne une performance chorégraphique est très grand. Donc devant moi, se retrouve les quatre interprètes sur leur trampoline qui pendant un peu plus de trente minutes me présentent une oeuvre qui prend pour moi, un tout autre sens, compte-tenu de cette époque de pandémie et de confinement.
Ces quatre personnes sur leur trampoline reprennent vie et se mettent à flotter sur un magma métaphorique d'espoir et de frustration, pendant que tout autour, la vie continue ( les véhicules vont vers ou viennent du Pont Jacques-Cartier et que les véhicules d'urgence se font fort expressifs ). Une métaphore fort éloquente qui illustre de façon fort éloquente que la danse peut et doit exister, malgré ce qui peut se passer dans nos vies. Et moi, mes yeux et mon attention passent de ces quatre interprètes aux événements tout autour ! Les humeurs humaines, je les voient devant moi, interprétés différemment. L'urgence d'agir, les frustrations, les pulsions de réagir en ce temps de pandémie sont là devant moi, tandis que la vie continue tout autour. Il arrive que je m'y retrouve dans ces gestes que je redécouvre sous un jour nouveau. Même si assis par terre, assez loin (selon mes critères), le sens de l'oeuvre de Caroline Laurin-Beaucage me touche et me fait grand bien.
C'était il a cinq mois, autant dire une éternité, que j'avais assisté à une oeuvre chorégraphique en direct et j'ai redécouvert en ce jeudi après-midi le plaisir d'assister en personne à une représentation de danse. Merci à l'arrondissement Ville-Marie de cette opportunité. Et, de grâce, diffuseurs, informez moi de vos propositions. Je souhaite que ma traversée du désert s'achève !
D'accord: "informez-moi de vos propositions". C'est agréable de le savoir à l'avance pour le mettre ds l'agenda qui est complètement vide! et non il, ne va pas y avoir un rassemblement de plus de 250 personnes!!!
RépondreEffacerTout à fait d'accord !
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