L'amateur de danse que je suis reprend peu à peu ses expéditions vers de nouvelles propositions non virtuelles. Je retourne avec grand bonheur, avec toutes les mesures d'hygiène nécessaires à la rencontre de propositions chorégraphiques dont il réussit à prendre connaissance du moment et du lieu de présentation. Néanmoins, il est toujours un peu frustré lorsqu'il apprend, par après (évidemment !) qu'il a raté telle prestation, soit qu'elle n'était pas annoncée ou qu'elle l'était à la toute "dernière minute", lire ici dans les dernières vingt-quatre heures !
Voilà donc pourquoi à l'atelier de danse avec la compagnie Ballet de ruelles, dont la proposition-déambulatoire "Dôme" m'avait beaucoup plu (deux fois plutôt qu'une !), présenté par l'arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie sous le kiosque du Parc-Molson, tout près de "mon" Cinéma Beaubien, j'ai dit présent sans hésiter, lorsque annoncée. Même si, d'habitude, je préfère et de beaucoup ma posture de spectateur observateur, en retrait !
En ce lundi matin de rencontre lorsque je quitte la maison, le ciel menace de déverser son lot de H2O liquide. Et c'est ce qu'il fera, chemin faisant ! Mais le kiosque a un toit et nous serons "juste pas trop nombreux" avec notre masque, soit huit, pour pouvoir accompagner les quatre membres de cette compagnie (Sarah-Ève Grant, Nicolas Labelle, Lola O'Breham-Rondeau et Gabrielle Surprenant-Lacasse) dans une exploration du mouvement fort riche en enseignement. C'est donc avec un couvre visage que je participerai à cet atelier fort agréable pour les cinquante ans et plus !
Atelier sous le toit du kiosque, pendant que le parc autour reçoit une bonne ration d'eau que la verdure, elle, apprécie beaucoup ! Après les présentation d'usage des membres de la compagnie et des participants, le tout débute avec un réchauffement qui me permet de prendre conscience de mon corps. Ce même corps qui me permet de courir sur des parcours de plusieurs kilomètres sans que je n'en prenne conscience ! Il s'en suit une autre prise de conscience, celle de l'espace que j'occupe, de celui que je partage avec d'autres. Un peu plus tard, je devrai, sans le dire, "suivre" un autre personne et ensuite, "éviter" une autre. Tout en apparence simple, je réalise que dans cet espace, ce que l'on me demande n'est pas évident, compte-tenu que je dois rester à distance de toutes et tous, "because" la pandémie ! Je suis, mais jamais seul dans un espace public, à moi d'en prendre conscience ! Et pour cela, la gang de Ballet de ruelles, le message est bien reçu !
Il s'en suit le principal moment de cette rencontre. Celui qui nous permet, à tour de rôle, de proposer un mouvement. Je devrai être honnête ici, je me suis senti un peu, sinon pas mal nerveux de proposer un mouvement pour tous. Mais, le spectateur plonge et propose un mouvement proche de ceux qu'il fait lorsqu'il court. Et peu à peu les mouvements se présentent et je les apprivoise tout autant maladroitement qu'avec plaisir ! Le tout se construit et évolue sans le regard critique d'un chorégraphe, ouf, jusqu'au moment du déployé complet ! Déployé qui nous permet de prendre nos distances et d'y apporter notre touche personnelle. Et au final, nous pourrons prendre le mouvement qui a nous le plus touché et l'effectuer dans l'espace en tenant compte des autres tout autour.
Au final, j'y ai retrouvé une belle démonstration du comme vivre en société, en s'exprimant en tenant compte des autres, à "écouter" les autres, et à pouvoir utiliser ce qu'ils me proposent et, pourquoi, prendre leur proposition pour qu'il devienne mienne ! En moins d'une heure, la compagnie Ballet de ruelles nous propose une douce et enrichissante leçon de vie ! Et cela, même à mon âge presque vénérable est toujours utile. D'autres appelleraient cela de la formation continue |
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