Pendant que nous supputons sur la grande question du moment, "Y aura-t-il, oui ou non une deuxième vague", les possibilités de découvrir des propositions chorégraphiques "live" sont de plus en plus fréquentes. Cependant, il n'est pas toujours facile d'en être informé, question de prévention en temps de pandémie. En étant attentif et surtout, de recevoir les infos confidentiellement, comme au temps de l'Inquisition (!), il est possible de se retrouver là au bon moment pour apprécier le mouvement fait chair, si l'agenda le permet.
Il en reste que pour ma sortie "danse" en ce mardi soir, tout est "legit", puisque je m'étais procuré mes billets et que je serais le seul spectateur. Oui, oui !!! Karine Ledoyen (Danse K par K) et l'Agora de la danse nous proposait en cette fin d'été, particulièrement aride en propositions danse des solos de dix minutes à l'aveugle avec "Osez ! en solo. Et vite, j'ai pris mes deux premiers rendez-vous, les plus proches de chez moi, en cette première soirée de prestations. Le lieu m'était indiqué vingt-quatre heures à l'avance et je devais le garder juste pour moi et c'est évidemment ce que j'ai fait. Tel que convenu, vingt-quatre heures avant, on m'indique où me rendre et comme je suis prudent, le délai entre les deux est confortable, malgré les défis que représentent les multiples chantiers routiers de Montréal !
Ainsi donc en ce début de soirée de mardi, je me rend à mon premier rendez-vous, quelque peu à l'avance et surtout fébrile. Nous serons dans un lieu extérieur, mais la rencontre sera néanmoins intime. Je ne dirai rien sur le lieu, ni sur l'interprète, mais sur les moments passés, voici un court compte-rendu.
Je prend place sur un banc surélevé relativement à la rue juste là à côté. On me donne un lecteur mp3 que j'apprend à utiliser. Une fois le "cue" donné, se présente devant moi, le personnage d'une jeune femme qui sort de son panier ce qu'il faut pour nourrir mon imagination. Durant les prochains moments, elle se transformera à l'aide d'accessoires fort habilement utilisés en cette femme mature. Impossible de rester impassible lorsqu'elle me regarde droit dans les yeux, comme si j'étais son destin. Impossible pour moi de ressentir ce qu'elle a ressenti, mais moi je suis touché par cette rencontre intime dans ce lieu public, je le rappelle !
Un titre me vient en tête lorsqu'elle me quitte et c'est "Métamorphose". Parce que voyez-vous devant moi, c'est la métamorphose d'une jeune femme en une plus âgée que j'ai vue. Et cela m'a touché ! Ce n'était pas pour moi une première fois que j'étais le seul spectateur d'une prestation chorégraphique, mais je dois avouer que cette fois encore, je me suis senti privilégié. Merci à toi, interprète et chorégraphe, de ce moment d'intimité. Une fois, l'échange fort instructif entre elle et moi juste après, je me dois de quitter.
Après avoir réussi à me rendre au lieu du deuxième rendez-vous, malgré le parcours du combattant (comprendre ici les multiples chantiers routiers de Montréal), je me retrouve dans un parc de Montréal.
C'est sur un banc public d'un parc, écouteurs aux oreilles, que je me prépare à ma deuxième rencontre qui sera elle aussi avec une femme. Nous ne serons pas les seuls dans ce parc, mais à ma surprise, cette femme dont les gestes m'intriguent, me déboussolent aussi, il me semble que je suis le seul que cela intéresse. Un œil sur elle avec parfois un deuxième tout autour, ses déplacements ne semblent capter que mon attention. Il y aura bien ses yeux furtifs des autres qui parfois se dirigent vers elle, mais si moi, j'étais là, par hasard, cette femme m'intriguerait pas mal plus. Mais bon, je ne suis pas l'autre et je reviens à ma posture de spectateur attentif à la prestation. Pourquoi, ce foulard laissé, pourquoi cette roche enlevé du soulier, ces allers et retours à la recherche, voilà quelques unes des questions qui me viennent en tête lors de ces trop courtes dix minutes de prestations qui en mériteraient plus. Heureusement lors des quelques minutes de rencontre après, j'en obtiens certaines. Mais au final, n'est-il pas plus satisfaisant de repartir avec son lot de mystère et de se faire sa propre histoire ?
Retournant de par chez nous, je me promet de prendre rendez-vous pour les trois autres propositions montréalaises, mais le temps que je me décide et que je trouve de la place dans mon agenda, tout est complet ! Grande déception pour le spectateur que je suis, mais tellement heureux pour les artisans qui ont su viser juste.
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