Mon agenda ne me le permettais pas vraiment, mais l'appel était trop fort et par conséquent, mes pas en ce début de week-end hivernal et neigeux de fin mars, m'amènent jusqu'au Centre Phi où je ne suis pas venu depuis un bon bout de temps ! Au programme "Espaces incarnés", décrites comme "des rencontres inattendues avec la performance, nuancées et captivantes, s'inscrivant dans notre recherche continue sur le storytelling contemporain.". Avec au programme, trois installations-performances de Laura-Côté Bilodeau, du duo Olivier Charron et Charbel Hachem et de Rozenn Lecomte, avec comme mentor Brianna Lombardo ! Le tout est présenté durant quatre heures soit de 13h00 à 17h00, le samedi et le dimanche.
Affiche de l'évènement tirée du site du Centre PhiPour ma part, lorsque mes pas entrent au Centre PHI je suis dirigé vers la droite où se trouve deux pièces avec quelques personnes. Peu à peu, je trouve mes repères et je travaille à découvrir le meilleur espace libre. Ce qui s'avère mission impossible compte-tenu du lieu et surtout de la nature des performances. Peu importe, je trouve un siège et chemin faisant, je suis interpellé par une spectatrice qui me donne une indication que je ne comprends pas. Une fois bien assis, devant l'espace de performance d'Olivier Charron et Charbel Hachem, devant lequel un affiche indique "Take it", je prends conscience des efforts qu'ils font (avec un ruban à mesurer longuement déployé jusqu'à moi) pour me donner un billet de 5 dollars (un vrai, oui oui !!!) que j'accepte volontiers. Intrigué, je reste là un certain temps pour découvrir la suite qui, une fois le billet donné, débute par un sourire de satisfaction des deux, suivi du début d'un rituel dans lequel, un autre billet est pris de cette frontière (tout en billets fort vraie) pour ensuite la remodeler. Une fois cela fait, ils se mettent à la recherche de la prochaine personne qui en général, comprend pas mal plus vite que moi !
Pendant ce temps, Rozenn Lecomte repose sur ses fort nombreux fils (électrique et de câblage) et entreprend tout en lenteur une tâche qui semble exigeante. Et comme lors de l'édition dixième anniversaire de "So you think that was danse", elle utilise ses fils, plus longtemps que les dix minutes de cet évènement !, pour me montrer comment une personne qui se déplace peut traîner et laisser aussi derrière elle un ensemble de relations avec d'autres et le poids des souvenirs qui y est associé. Pour y arriver, elle utilise sa "tonne de fils" et tout l'espace allant même jusqu'aux portes d'entrée du lieu.
Revenant, dans l'espace de mes premiers moments, je suis temporairement seul devant l'affiche de "Take it" par conséquent, je suis de nouveau interpellé (mais cette fois, le spectateur que je suis est averti et prépare une petite surprise !) Je tend la main pour accepter le billet, mais une fois donné, je redonne aussitôt le premier reçu, à la surprise de celui qui me l'a donné et de son partenaire de jeu. En résulte une explication de la performance qui en est une de dépossession (celle du cachet qu'ils ont reçu pour le week-end, comme je l'apprendrai plus tard, merci Camille !!!, suivi de retour dans ma main du billet redonné et d'une promesse de donner à des gens de la rue, des deux billets. Promesse qui provoque un grand sourire des deux.
Par la suite, j'expérimente différentes perspectives des performances avec aussi des écouteurs qui me font entendre une trame sonore qui effectivement rehausse l'expérience sensorielle (encore une fois merci Camille !).
Ainsi donc pendant un peu moins de deux heures, j'ai pu assister à deux des trois installations, la troisième étant présentée épisodiquement (avant mon arrivée et aussi après, dommage !), je la raterai.
Je reviens satisfait et chemin faisant, je rencontre une personne itinérante à qui je tends un des billets de 5 dollars en lui disant "take it" et qui me regarde autant avec surprise que gratitude.
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