dimanche 30 mars 2025

Sur mes pas sur la Passerelle 840 pour découvrir cinq propositions chorégraphiques toutes porteuses de message !

 Pour ma dernière sortie culturelle d'une semaine fort riche, mes pas m'amènent, en ce samedi soir, jusqu'à la porte du département de danse de l'UQAM, rue Cherrier pour découvrir les cinq propositions du Collectif 841 du Festival d'hiver 2025 de Passerelle 840. Je ne reviendrai pas longuement ici sur ce qu'est Passerelle 840, mais en résumé, c'est une activité dite parascolaire des personnes étudiantes au Département de danse de l'UQAM pour présenter, en toute liberté, une création de leur cru !

                                           Affiche de la soirée tirée du site FB de l'évènement

Et encore une fois pour cette soirée, il est évident pour moi d'affirmer qu'autant l'imagination, le talent et le travail ont été mis dans une "marmite" pour produire des œuvres fort différentes tout autant engagées que réussies.

Mais commençons par le début, soit mon arrivée dans le hall d'entrée dans lequel peu à peu les gens arrivent. Et une fois, du haut de l'escalier, les paroles d'accueil prononcées, nous sommes invité.es à entrer dans le lieu de présentation. Une fois bien assis.es, le tout débute avec "Qui résiste ? de Sacha Gautier-Benmahmoud, interprétée par Kamélie Fournier. Du noir émerge un corps qui de ma perspective, semble se débattre pour résister. Ce qui me frappe le plus est l'ampleur et l'expression des mouvements de ses bras tout au long, mouvements dans lesquels je vois une résilience déterminée ! Et en relisant chez moi, la phrase descriptive, je ne peux qu'être d'accord. "Une question. Qui résiste? Une gestuelle à la fois élastique et sous tension. Un vertige, une lutte, une traversée. De soi à soi. De soi contre soi."

Il s'en suit dans un tout autre registre, "Bitch by choice", création de Sandrine Dupont en collaboration avec les interprètes, Charlotte Beaulieu, Jade Leblanc, Anissa Nadeau, Carolanne Marguerin, Camille Mongrain, Anabelle Petit, Marie-Anne Rahimi, Hannah Surette.

Avec une scénographie fort audacieuse, utilisant les différents accès pour se présenter devant nous et repartir, elles, toutes colorées, investissent l'espace scénique avec une gestuelle frontale qui ne peut laisser indifférent ! Il s'en suit différentes déclinaisons de l'image de la "femme", de aguicheuse jusqu'à fort sage, sinon soumise. De leurs déplacements avec une approche frontale, il y aura bien des moments "de faiblesse", ces moments durant lesquels, la pose est difficile à tenir (!), mais vite, elles reprennent pied et elles poursuivent "leur chemin" ! En ces jours "troubles" durant lesquels les acquis dont ceux des femmes sont mis en péril, par le retour de normes d'une autre époque que l'on pensait révolue, comme l'indique le descriptif de la proposition, " L'œuvre invite à reprendre possession de son corps et à défier ces normes.". Moi je dis "yeah" !

Pour la prochaine proposition, nous sommes invités à nous avancer dans le lieu pour découvrir "Chienne dans le salon bleu" de Julia Fafard, interprétée par Leila Hébert.

Pause

Décidément, à l'image du titre de la proposition précédente et même de la première, les titres indiquent fort bien l'audace de ces jeunes. Voilà ce qui est rassurant pour moi en ces temps où on veut nous imposer une docilité toute uniforme !

Fin de la pause

Débutant avec elle, immobile sur sa chaise. Et puis ensuite se levant, appuyant ses gestes aux propos des hommes politiques, tels que ceux de Justin Trudeau qui "continue" et de Donald Trump qui "drill", nous avons droit à une proposition fort à propos en ces temps, "Quand la peur s’installe, elle se transforme en gestes incontrôlables, inconfortables, parfois incarnés." Et pour ma part, j'y vois aussi, une réflexion sur le sens de sa vie avec ses déplacements dans cet espace vers une destination qui semble quelque peu utopique, mais néanmoins obligée !

Le tout terminé, nous sommes invité.es à quitter la salle pour une courte pause. À notre retour, nous découvrirons "THIS IS NOT WHAT I MEANT" de Florence Letourneau en collaboration avec les interprètes, Charlotte Beaulieu, Julia Fafard, Jade Leblanc et Marie-Anne Rahimi. Comme annoncée, cette proposition, "née d’une envie incontrôlable de crier à l’injustice au féminin", nous présente en entrée de jeu, ces corps immobiles par terre. Et trois ensemble et une autre seule, elles arrivent lentement vers nous jusqu'au moment durant lequel elles se dressent debout, le regard affirmé, dirigé vers nous. Si le propos chorégraphique est somme tout calme, sa teneur, elle montre une détermination fort bien démontrée, par les gestes et les déplacements. Et de ce que je découvre tout au long du "chemin", m'amène à une finale surprenante qui me plait bien !

Et pour terminer, après mis le lieu à leur convenance, soit les rideaux repliés et le matériel acoustique installé, débute la présentation "La consolation" de et avec Jacynthe Desjardins et Rozenn Lecomte. Dans ce qui suivra, je découvre leurs pas et leurs mouvements sonores dans l'espace qui provoquent des résonances qui d'abord m'intriguent et ensuite me captivent. De ces deux personnages qui ne semblent pas contrôler les effets sonores de leurs déplacements, j'y vois une allégorie de la conséquence de nos propres vies sur notre environnement. En effet, si à certains moments, le tout semble harmonieux, à d'autres, le tout prend une coloration sonore toute distordue ! Impossible de tout contrôler, voilà le message que je retiens de leurs pas dans cet espace ! Avec une finale qui les montrent face à leur destin !

Avec cette dernière proposition, se concluait la soirée, mais comme nous étions samedi soir, nous avons eu droit à une période d'échanges. Période fort intéressante pour nous permettre de mieux saisir certains éléments de ce que l'on venait de découvrir, dont une présentation de "l'effet Larsen" pour expliquer comment le corps et du matériel de diffusion sonore peut s'avérer une association avec des aspects imprévus dans la dernière oeuvre au programme. Pour ma part, j'ai pu aussi découvrir de la part de deux interprètes, qu'il est possible de faire deux performances dans la même soirée sans que d'enjeux particuliers n'apparaissent !

C'est donc fort satisfait et heureux que mes pas me ramènent à la maison et en me promettant de revenir à la rencontre du Collectif 842, la semaine prochaine.

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