Ce soir, j'ai vécu une première, sinon même deux. Tout cela lorsque mes pas m'ont amené au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts pour assister à la présentation de "Monumental" par The Holy Body Tatoo avec neufs interprètes aux mouvements et le groupe Godspeed you ! Black Emperor à la musique, live !
Photo: Site internet de la Place des arts
Pour la première fois comme spectateur en danse, j'ai été interpellé deux fois plutôt qu'une par un revendeur de billets dans le couloir pour la Place des Arts. Ouais, il y a des signes là que l'évènement pour bien son nom, des revendeurs de billets d'un spectacle de danse. Il y avait bien ce chroniqueur culturel à la radio d'état qui annonçait qu'il ne restait qu'une dizaine de billets pour cette représentation, mais quand même !
Le lecteur attentif constatera que les points d'exclamation sont assez présents jusqu'ici, mais ils réflètent bien l'étonnement que j'ai ressenti (tout aussi grand que le plaisir) durant toute cette soirée. Bien assis sur un siège un peu plus éloigné qu'à mon habitude (rangée C), le moment est arrivé et les lumières se sont éteintes. Les rideaux fermés, la musique a pris son envol dans une introduction créant l'anticipation des moments à venir.
Les rideaux s'ouvrent et nous découvrons sur chacun leur bloc ou leur socle, les neuf interprètes. Chacun sur son petit territoire, l'individualité de chacun sur scène se présente à nous pour se fondre dans une collectivité plus ou moins cohérente. Appuyés par des parties musicales tout en crescendo, les mouvements sont forts et je les ressens tout en moi et pour la première fois, "que j'aurais voulu être parmi eux sur scène et m'exprimer" avec leur talent et leur intensité. Comme le chantait l'homme d'affaires dans Starmania (avec une légère variation), "j'aurais (tant) voulu être un danseur / pour pouvoir faire mon numéro / pour pouvoir dire pourquoi j'existe."
Toujours bien assis sur mon siège (et quand même très content d'y être), aux moments musicaux (avec le groupe bien discret en arrière scène) alternent des moments durant lesquels les silences sont comblés par les halètements et les pas des interprètes. Arrive le moment où chacun quitte son petit lieu et que tous occupent tout l'espace dans une série de tableaux présentant des relations de toute nature. Vivre avec les autres, faire sa place, prendre sa place, se faire entendre, entrer en relation tout en douceur , mais aussi avec, parfois la violence du contact ou de l'indifférence (diable que cela m'interpelle !!!). Voilà ce que l'on nous présente avec tant de talent et d'intensité. Interprétés par bon nombre de danseurs d'ici, dont Caroline Gravel, Kim de Jong, Louis-Elyan Martin, Esther Rousseau-Morin et Jamie Wright, comment ne pas l'apprécier et constater qu'en danse ici au Québec, nous sommes vraiment choyés.
Mais le tout se termine et mes pas me ramènent à la maison. Et pour répondre au questionnaire de la Place des arts qui me demandait, si je recommanderais cette oeuvre, j'ai répondu très certainement, avec le plus grand espoir qu'il soit représenté de nouveau et que j'y retourne.
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