lundi 4 avril 2016

Sur mes pas en danse; Troisième et dernière Passerelle 840 pour cet hiver encore bien présent

Juste après l'expérience "Indeep" et juste avant les grandes manoeuvres de Marie Chouinard, la Passerelle portait bien son nom, le week-end passé. Une heure durant laquelle quatre oeuvres nous étaient proposées et qui chacune, à leur façon, m'ont bien plu et qui surtout étaient intéressantes.



En lever de rideau, ou plutôt à notre arrivée dans la salle, était présents les quatre danseurs et les trois musiciens pour nous entraîner dans "Duende" de Marine Morales. Accompagnée par Andréa Corbeil, Maggie Sauvé et Alexis Trépanier en mouvement et Antoine Marquet, Blanche Moisan Méthé et Nick Wroe en musique, la chorégraphe nous propose une oeuvre sur le rythme. "Duende", terme espagnol sans équivalent en français est surtout associé au flamenco et à la tauromachie et selon ce que le Net nous indique, est aussi "un savoir sur l'expérience subjective". Ma curiosité quelque peu rassasiée sur ce terme mystérieux, ces informations concordent assez bien avec ce que j'ai vu. Les quatre interprètes rythment leurs mouvements, d'abord individuellement, pour peu à peu se mettre en phase et pour nous proposer un crescendo de mouvements, bien alimenté par les musiciens. J'y voyais une majestueuse locomotive à l'assaut d'une montagne et de cette ascension, j'en aurais pris encore longtemps. Voilà une pièce que j'espère revoir en version allongée.

Suivait "Abrasion" de et avec Alexandra Kelly et Miriam Arseneault qu'elles décrivent par la simple phrase "C't'une fois deux filles en studio, le cerveau à off". Pour des filles avec le cerveau à off, elles m'ont semblé pas mal allumées. Le tout commence par de courts tableaux qui ont tout du conte de fée, fleur bleue, mais le tout se transforme, comme si le rêve se dissipait, dépouillant, au sens propre comme au figuré, les interprètes de leurs illusions. L'abrasion de la réalité n'arrive toutefois pas à faire en sorte que l'avenir soit teinté à l'eau de rose.

Par la suite, "Somewhere out of flatland" de et avec Martine Castera et Lola Coinaud est directement inspiré de "Flatland: a romance of many dimensions" de Edwin Abott Abott publié en 1884. "Chaque objet physique est susceptible de changer de couleur, de forme, de position, d'espace et de temps" peut-on lire dans la présentation de cette oeuvre et cela concorde avec ce que j'ai vu et bien apprécié. Oeuvre athlétique d'abord individuelle, elle se transforme en un duo cohérent et dans lequel les interrelations deviennent fortes et marquantes.

En fin de programme, "Et... What next ?" de et avec Emmanuelle Martin est une oeuvre éminemment engagée dont la phrase de présentation annonce bien le propos "lorsque nous partons à la dérive....", quoi que..... La danseuse se présente à nous avec des allures de guerrière avec la bouche recouvert d'une bande adhésive. Elle semble en mission et elle intrigue. Tout à coup, elle s'effondre et par la suite, l'écran prend la relève avec des images montrant les excès "côté noir" des hommes. Elle se relève et peu à peu reprend le combat jusqu'à ce que ce que l'espoir renaisse et se traduise par un geste que je ne trahirai pas, parce que j'espère qu'elle sera reprise ailleurs et que vous le découvrirai.

De ce laboratoire-galerie de recherche et de création en est sorti quatre belles oeuvres intéressantes porteuses d'avenir, quatre expériences réussies, en ce qui me concerne.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire