Mon premier rendez-vous avec la Passerelle, je l'avais raté, mais pour la deuxième de la saison, j'y étais. Mes pas m'ont donc amené vers la rue Cherrier, mais dans une autre salle que la "Piscine" habituelle. Juste plus haut, le K-1150, celle qui accueillait Tangente, il y a de cela une éternité, il me semble.
Mais revenons au propos de ce texte soit la présentation des premiers pas en création d'étudiantes et étudiants en danse, mais pas seulement. Sur ce dernier point, j'y reviendrai dans le paragraphe de la première oeuvre. Pour cette soirée, c'est le thème de la dualité qui s'imposé à moi après avoir vu et apprécié les oeuvres et d'avoir écouté la période d'échanges après.
La dualité absence/présence en entrée de jeu, compte-tenu qu'une des oeuvres annoncées n'a pas pu être présentée, une blessure ayant changé les plans. Charles-Alexandre Lévesque dans une très belle et complète présentation de la soirée nous indique qu'elle sera reportée à la prochaine (2 au 4 décembre prochain).
Le temps est venu de découvrir les mouvements qui seront présentés derrière les sculptures (de Michaëlle Sergile et Gabrielle Morin) qui sont là devant la scène, encore une dualité annoncée, soit statique/dynamique pour la pièce "Corpuscule" d'Alexia Quintin qui l'interprétera accompagnée par Alice Blanchet-Gavouyère et Kali Trudel. Corpuscule lumineux comme pour photon et de sa dualité complémentaire onde/particule. Effet amplifié par la projection en arrière scène de projections vidéo fort bien réussies de Thomas Vibert. Cette interaction entre les différents média, sculpture/musique/projection avec les mouvements des interprètes était intéressante et plaisante à regarder. Se faire entretenir de physique optique, pour moi plutôt amateur de chimie, a été très agréable. Pour faire écho à un commentaire entendu en discussion d'après présentation, je serais tenté d'appuyer la proposition de mieux intégrer les sculptures dans l'espace de danse. Un peu de travail pour cette grosse équipe de création, mais elle me semble capable de faire progresser cette oeuvre prometteuse.
Deuxième partie, "La peur, l'amour, stupeur, tambour" de et avec Giverny Welsh accompagnée d'Adam Provencher. Cette fois la dualité s'exprime par la transformation de la vulnérabilité des créateurs en des gestes pour les exorciser et en faire des forces. Comme la peur de tomber ou d'avoir le coeur à vif peuvent se transformer en objet de création. Autre défi, relevé selon moi, comment conserver intact cette vulnéabilité sur scène après des heures à l'exprimer et l'apprivoiser ! Nous aurons droit à la discussion à une belle et éclairante explication de la chorégraphe. Je dois avouer que j'ai eu un coup de coeur par la fougue et la transparence de ses propos. Comme elle l'écrit dans le feuillet de la soirée, moi aussi, j'ai eu un "Boom of love".
Troisième partie, "Parking" de Marie-Pier Laforge Bourret accompagnée à l'interprétation par Frédérique Savoie et Natacha Viau. Bon, je ne sais pas pour vous, mais le titre à première vue semble un peu beige, mais cette impression serait fausse. Encore une fois, il illustre bien la dualité de présence/absence. L'amorce de ce projet (dixit le feuillet de la soirée) est la destruction de la maison de sa grand-mère pour faire place à un parking "jamais utilisé"! Un cratère dans une vie familiale que la chorégraphe comblera par des gestes inspirés de la vie quotidienne de cette grand-mère. Que peut-on faire pour tenter de refermer une plaie, sinon utiliser du fils. Et bien c'est exactement ce qui nous est proposé dans une série de tableaux. À défaut de pouvoir revenir dans le temps, la cicatrice sera tolérable et permet comme la chorégraphe l'indique, nous explorons des manières de "ré-habiter" la maison sur l'espace scénique. Quelle belle sagesse exprimée !!!
Encore une fois, une belle Passerelle qui me permet de dire que mon agenda devrait se remplir dans les prochaines années.
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