Si la fin de mon titre vous laisse quelque peu intrigué, je vous rassure en entrée de jeu, cette soirée a comblé mon appétit de spectateur de danse contemporaine. Le "mais vraiment" ayant la signification d'un titre qui vise tout à fait juste, surtout si on ajoute le sous-titre "surprising audiences".
Par conséquent, tenter de décrire ce que le spectateur aura la chance et le plaisir de découvrir dans cette soirée, sans en dévoiler les principaux éléments relève du défi comme de résoudre la quadrature du cercle. Mais à défaut de le résoudre, je me permettrai d'y apporter des touches de descriptions qui ne remplaceront pas le plaisir d'y être.
Ainsi donc, pour cet avant-dernier programme au Monument-National, Tangente présente un beau programme en apparence éclaté, mais qui au final avait une certaine uniformité.
En entrée de jeu, "The only reason I exist is you, also why dogs are successful on stage" de Maria Kefirova. Accompagnée "sur scène" par Karen Fennell, Kelly Keenan et Sara Hanley, elle nous propose une réflexion sur la notion de distance et de position et aussi de perspective. Après une introduction verbale avec son accent fort agréable, nous sommes invités à y mettre du nôtre et ce, de différentes façons. Intelligemment amené, ce qui suivra, captivera, amusera et qui aussi saura faire réfléchir. Les moyens utilisés sont, somme tout, modeste, mais brillants. Je dois confesser que si sa dernière proposition à Tangente, "The paradise", m'avait laissé "quelque peu" dubitatif, cette fois, j'ai été tout à fait séduit et surtout conquis par son univers cérébral. En plus, j'y ai même mis ma touche personnelle à cette oeuvre !
Photo de Karen Fennell par Vivien Gaumand
Pause après des applaudissements d'une salle pleine et qui a manifestement fort bien reçu cette proposition utilisant "l'art relationnel", dixit Dena Davida.
Retour devant une scène vide avec comme seul accessoire, un micro. Nous serons présentés des "Pavlov Morceaux" de Natacha Filiatrault, reliés par des "Radio Danses" de Gaétan Leboeuf. Ainsi donc, arrive un animateur de scène (et de foule), David Cormier (interprété par le toujours aussi pétillant David Strasbourg) avec son verbe en ébullition et son regard accéré, sans oublier son sourire moqueur. Nous aurons droit en première partie à un discours portant sur la danse contemporaine et son quatrième mur avec quelques applications pratiques pour les spectateurs. Le tout pourrait s'avérer quelque peu didactique, si ce n'était de la façon "Strasbourgienne" qui devrait plaire à tous.
Photo de David Strasbourg par Julie Artacho
Présentation du premier épisode de "Radio danses" qui s'incarne sous la forme d'un objet ou d'un vieux poste de radio (selon moi). Il est désigné pour l'occasion "La machine à faire vieillir qui est brisée", qui se met à émettre les choses d'une autre époque, soit une description d'une oeuvre chorégraphique avec des interprètes "étoiles" qui pour certains font parti de de notre patrimoine culturel. Ma mémoire défaille et par conséquent, je m'excuse à tous ceux et celles qui y performaient de ne pas les nommer. Le tout est décrit par la comédienne Danièle Panneton et n'ayez crainte, vous aurez l'impression d'y être. À ce point que lorsque tous les interprètes finissent leurs prestations "tout nu", vous aurez sûrement le réflexe comme moi "de fermer les yeux". Bon OK, j'exagère un peu, parce que la nudité en danse contemporaine ne fait plus frémir, mais voyez-y une marque d'appréciation du réalisme de ces moments décrits.
Photo: Gaétan Leboeuf
Retour sur scène de notre maître de cérémonie, toujours en grande forme, qui nous demande de nous mettre à la dance avec en prime, deux prix pour celui et celle qui l'impressionneront. Et, allez savoir d'où il vient, mais sur scène se retrouve un homme qui allie performance et prouesse, wow ! et il gagne un beau prix que j'aurais eu grand plaisir à avoir et à porter.
Retour de la machine et deuxième épisode de "Radio danses" tout aussi réussi et intéressant que le premier. "Reretour" de notre symphatique et électrisant animateur. La suite prend une tournure imprévue, parce que les ordres s'émoussent. Le personnage nous entraîne dans sa fuite, dévoilant ce qui se cachaient sous le vernis du personnage avec des gestes sentis et fort en émotion. Je dois avouer qu'il m'en fallait peu pour me diriger vers lui et le prendre dans mes bras pour le consoler. Sachez que la description ne vaut pas le fait de le voir là devant nous. Et lui qui nous indiquait que la danse, ce n'était pas pour lui ! Sacré comédien David, ce qu'il est vraiment d'autre part !
Au final, une superbe soirée, "signée" Dena Davida qui permet au spectateur d'aller "Au delà du regard" and to "Surprising audiences".
Aucun commentaire:
Publier un commentaire