À cette proposition, on m'y a convié et je l'ai accepté. De toute façon, j'avais promis que la prochaine oeuvre de Johanne Gour j'y serais, j'avais raté la précédente. Profitons de cette entrée en la matière pour clarifier un point, mise au point, je vous rassure qui est faite et doit être prise sur un ton humoristique. Je ne vais pas voir tout ou presque tous les spectacles de danse. J'en vois quelqu'uns, OK plusieurs, mais j'en "échappe" trop, selon ma perspective et cela me désole. Fin de la mise au point.
Ainsi donc, c'est au Studio multimédia du Conservatoire que je me suis retrouvé pour découvrir "L'imprévisible forme des corps aux lendemains de la vie" de Johanne Gour. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, déjà, le titre laisse entrevoir des horizons d'interprétation. Cette forme qui peut être prise à notre arrivée au monde, celle que nous développons volontairement ou non durant notre vie et celle aussi lorsque notre passage sur terre sera complété. C'est sur cette réflexion en ébullition que la porte s'ouvre et que j'entre dans la salle et que je m'installe en première rangée. La scène est vide, la chorégraphe est assise tout près de moi et derrière, j'entends le chuchottement des interprètes, les volutes de leurs discussion se rendant jusqu'à nous. Comme un avertissement (volontaire ou pas ?) de cette vie prête à prendre forme devant nous. Le message enregistré du Fringe se fait entendre et le tout commence.
Photo tirée du site du Fringe
Arriveront d'abord graduellement huit interprètes (Alexandra Maclean, Ariane Pirela Sànchez, Lauren Buchardt, Cindie Cantet, Emmanuelle Martin, Mattew Brunel, Vicky Gélineau et Citlali Trevino). Ils nous proposeront, effectivement, leurs corps déclinés sous différentes formes. Ces corps seront seuls et inanimés. Ils seront aussi animés par des mouvements parfois frénétiques des bras et des pieds. Il y aura ce trio qui à tour de rôle s'appuient les uns sur les autres, là juste devant moi, mon moment préféré. Cette ballerine aux pas lourds, mais à la démarche légère qui s'affirme pendant que les autres autour s'activent. Elle reviendra plus tard par deux autres, comme quoi, la vie réserve des lendemains surprenants. Les gestes parfois surprennent, les voix aussi, comme la vie parfois peut nous réserver des surprises. Je sens le propos de cette chorégraphe. Arrivera aussi sur scène, une chanteuse (Marlène Drolet) qui telle une sirène illustre la dernière phrase de la présentation de l'oeuvre dans le feuillet, "Voyageurs du corps, empreints de poésie, tantôt réalistes, tantôt abstraits, toujours fidèles à l'être humain !" qui voguent sur les vagues de leurs destins, suis-je tenté d'ajouter !
De ces moments, j'en retiens une diversité qui s'exprime fort, que la différence peut être seule ou avec d'autres, que les corps et les voix (celles des interprètes) peuvent "dérailler" et se répéter, mais que la vie continue, peu importe. De ma réflexion sur le titre avant la présentation, j'en ai retrouvé quelques éléments, mais quelques autres qui l'ont élargi vers de nouveaux horizons. Et comme l'écrivait fort justement Marion Gerbier sur le site de DFdanse, " L’imprévisible forme des corps aux lendemains de la vie est la dernière création collective de cette artiste plurielle, dont l’art lutte contre la maladie, le handicap ou toute forme d’obstacles entravant la vie et le geste." Cette intention nous la ressentons bien.
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