Une fois, ma réunion de comité complétée au moment prévu (une exception !) et quelques formalités complétées, mes pas m'ont amené, en fin d'après-midi, à la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal, pour ma première sortie au OFFTA. Au programme, deux oeuvres en développement, "Kaleidoscope" de Kim-Sanh Châu et "Bodies/Buddies" de Mélissa Merlo, Étienne Lambert et Marilyn Laflamme (projection vidéo) qui terminaient leur résidence au même endroit. Il sera possible de rester après leur présentation pour discuter et échanger nos impressions avec les créateurs de l'un ou l'autre de ces oeuvres. Ce que je ne pourrai faire cette fois, étant un peu trop serré dans le temps, mais la prochaine fois, promis, je le trouve ce temps.
Nombreux est le public, dont plusieurs semblent particulièrement intéressés par le travail de Kim Sanh Châu, la suivant depuis un certain temps, ce qui n'est pas mon cas, dois-je l'avouer. Mais voilà, l'occasion se présente que je me dis. Pour la première partie, nous sommes séparés en deux groupes d'une vingtaine de spectateurs, et c'est un groupe à la fois que nous irons découvrir "Kaleidoscope". Pourquoi, me demanderez-vous ? Tout simplement que pour la découvrir, il faut être muni de lunette spéciale qui nous sont faites et fournies par la chorégraphe et qui sont en quantité limitée. Je suis dans le deuxième groupe, celui qui devra attendre une quinzaine de minutes (la durée de l'oeuvre). Cela m'a permis de faire connaissance avec les organisateurs du Festival (multiculturel) Accès Asie qui vient de se terminer (2 au 28 mai) et que j'ai complètement raté. (Note à moi-même: être plus attentif l'an prochain, parce que dans ce festival, il y a de la danse). Bon, le temps passe, vite et c'est à notre tour de suivre les indications (Prendre place autour de la zone de présentation sans marcher "dessus", prendre les lunettes spéciales. Et aussi échanger, si n le souhaite, pendant la représentation la paire de lunettes avec le spectateur à côté, deux types de lunettes étant disponibles).
Bon, nous y voilà, nous prenons place pour "Kaleidoscope" qui vient de la combinaison des noms grecs, kalos signifie « beau », eidos « image », et skopein « regarder », ce qui est fort approprié pour ce que nous découvrirons par la suite. Déjà sur la scène, se retrouve une interprètre immobile et qui porte déjà des lunettes. Les portes se ferment, les lumières s'éteignent et venant de derrière moi, une autre interprère arrive en se déplaçant tout en douceur. Ses bras retiennent mon attention, d'autant plus que les lunettes les démultiplient et de façon différente, selon la façon que je la regarde. De ses mouvements, j'en ai une perspective qui changent et surtout, avec une importance numérique très variable. Quelle belle allégorie de mes propres perceptions des autres. La suivant du regard baladeur, je prends tout à coup conscience que l'autre interprète immobile ne l'est plus. Il y en a une d'un côté et une autre de l'autre et moi de ma place, je tente de les voir toutes les deux en même temps, ce qui, avec ces lunettes, produits des corps multiples. Cet effet, je l'ai vérifié quelques fois, n'est vrai que si je tente de les regarder en même temps. Voulu ou pas, j'ai beaucoup apprécié cet effet visuel.
Une des deux disparaît et l'autre au mileu de la scène, verra l'image de son corps démultiplié projeté sur l'écran derrière. Mais le tout prendra fin et les deux interprètes (Katherine Ng et Ariane Dessaulles) viendront en un seul mouvement recevoir les applaudissements. Et moi, au final, comme les autres autour de moi, laisseront leurs lunettes qui n'auront pas été échangé pendant la présentation.
Pause, sortie de la salle et changement d'installations.
Juste avant avant de rentrer, nous sommes invités à prendre un siège sur le côté et si nous le souhaitons, à nous déplacer dans des endroits "spectateur" pendant la représentation, sans passer devant l'écran, évidemment ! Moi, qui durant la pause indiquait à ma voisine de file que je m'assois "toujours" en première rangée, je prends place en deuxième rangée. ( Note à moi-même: travailler ma cohérence !) Les sièges sont déjà sur les côtés et une fois bien assis, nous découvrons deux panneaux semi-transparents légèrement séparés en avant de la scène avec à côté deux petits écrans de télé dont l'un présente en tout ou en partie le corps de l'interprète féminine . Pour l'autre écran, je ne saurais dire parce que de ma place impossible de voir. De par et d'autre, appuyés "tout azimuth" sur les murs opposés, lui (Étienne Lambert) et elle (Mélissa Merlo), tout de blanc habillés et la tête enveloppée. Le fond sonore est un son assourdissant, d'abord plus faible qui gagnera en intensité. Tout à coup, une voix "off" énonce un propos et s'en suit un court tableau dans lequel un des deux corps commence à bouger et se déplacer. Il s'en suit, toutes une suite de courts tableaux, précédés par une courte phrase. Je ne saurais dire si elle est en lien avec ce qui la suit, mon attention sur cet aspect ayant été trop tardif, comme certains autres moments de ma vie. Les tableaux présentent une relation entre les deux personnages, relation qui prend différents aspects, doux et parfois plus brutaux. Un de ces tableaux m'a particulièrement plus et c'est celui qui présente elle, qui avec son toucher provoque ses déplacements à lui et ceux-ci dépendent de l'endroit du corps qu'elle touche. Tout cela par petites touches, dans le sens de courts moments. Il y aura aussi pendant, des projections en arrière qui nous présentent les interprètes et qui, il me semble n'ajoutent rien au propos chorégraphique. Le tout se termine avec lui qui se recouvre la tête tout de blanc et qui se place au milieu des panneaux pour devenir l'écran pour montrer la projection de l'autre, maintenant disparue de la scène. Une finale intéressante, mais un peu courte, mais qui me semble pourrait être mieux et plus longtemps exploitée. Voilà un des points que j'aurais aimé partager avec les créateurs à la discussion d'après représentation.
S'en suit les applaudissements des spectateurs qui comme moi, n'ont pas bougé de leur siège tout au long de la présentation. Deux en deux pour les offres aux spectateurs que ces derniers (moi y compris) n'ont pas profité.
Au final, deux oeuvres en cours de création qui ont du potentiel et que je tenterais de revoir, lorsque prêtes.
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