Pour moi, l'été est le moment d'aller à la rencontre des oeuvres qui me font découvrir ou redécouvrir des situations politiques, que ce soit des histoires, telle que "Lemon tree" ou "Les citronniers" d'Eran Riklis en 2008 ou des documentaires, comme "Mémoire d'un saccage" de Pino Salanas (en 2003). J'ai l'impression que l'on met devant moi sur grand écran, ce que les manoeuvres des dirigeants causent sur les citoyens, les conséquences désastreuses. Je suis donc attentif à ce que nos salles nous proposent.
Photo tirée du site du Devoir
Pour moi, question de conserver ma sensibilité, je me fais le devoir d'aller à la rencontre de ces propositions qui mettent "l'humain" au centre du propos. Et c'est exactement ce que Garry Keane et Andrew McConnell nous proposent avec "Gaza" que j'ai vu au Cinéma du Parc. Loin des enjeux politiques ou des aspects historiques, ils nous présentent, par petites touches, différents habitants de la bande de Gaza. Cette petite bande de terre où se retrouvent des Palestiniens emprisonnés, nous en découvrons différents habitants. Ils nous sont présentés en toute franchise, nous parlant de leur situation, de leur espoir et surtout de leur désespoir en un avenir meilleur ! Le tout est entrecoupé de leurs actes de rébellion et des conséquences dramatiques qui en résultent. Nous avons le temps de mieux connaître, entre autres, ce jeune garçon qui préfère dormir sur la plage parce la "maison est trop petite" pour toute la famille, ce chauffeur de taxi qui peine à joindre les deux bouts, ce chanteur de rap qui a trouvé sa façon de survivre aux balles de fusil qu'il a reçues, ce père de famille de quarante enfants (avec trois femmes), cet ambulancier qui n'en fini plus de transporter les victimes, cette femme qui organise une parade de mode et cette jeune fille qui joue du violoncelle pour tenter de s'exprimer sur ce qu'elle vie.
Les réalisateurs ne prennent pas position, mais impossible de rester impassible face au sort de gens bien ordinaires qui ne se voient pas d'avenir. La misère humaine est sobrement présentée, peu importe qui en sont les responsables.
À l'ombre des nouveaux conflits, le sort des Palestiniens passe du côté de notre oubli. Voilà pourquoi, il est essentiel d'aller sur place pour voir. Et les deux réalisateurs l'ont fait pour nous et nous reviennent avec des images qui sont fort troublantes et interpellantes. Peut-être que si vous aussi, vous allez la la rencontre de cette oeuvre, vous n'apprendrez rien ou si peu, mais de voir, entre autre, ce qui arrivera à cette toute jeune fille si souriante en début de la présentation, lézardera possiblement notre indifférence face à ce conflit dont on ne voit pas, ni n'espère la fin.
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