lundi 8 juillet 2019

Sur mes pas en danse: Une autre belle sortie à la rencontre des "Danses au crépuscule".

C'est devenu pour moi une tradition annuelle, soit d'aller assister aux "Danses au crépuscule", dans la région de la Lanaudière. Pour cette édition, la quatrième, nous sommes invités à nous rendre au Parc de l'île-Lebel (que je découvrais pour l'occasion) dans la ville de Repentigny. Le montréalais que je suis, trouve facilement une des entrées du Parc et aussi "eureka !" une place de stationnement. Suivant les indications d'un des membres du personnel du Parc, nous traversons le pont d'un marécage pour ensuite tourner à gauche et nous diriger, en suivant les indications jusqu'au lieu d'accueil. Des bénévoles, bien identifiés, nous accueillent, avec un programme pour un et du maïs soufflé pour un autre. À notre arrivée la foule est assez clairsemée, mais nous sommes assez tôt.

Les "Danses au crépuscule" c'est  d'abord depuis vingt-cinq ans"Dusk Dances de Toronto, une heureuse initiative de Sylvie Bouchard, montréalaise d'origine et torontoise d'adoption depuis 1983. L'objectif de ce festival est d'amener la danse dans les parcs et d'aller donc à la rencontre d'un grand public. Voici donc pourquoi, c'est environ cent cinquante personnes de tout âge qui pourrons, comme moi, apprécier, durant une superbe soirée estivale, cinq propositions dans ce beau parc tout au bord du Fleuve St-Laurent.

                                        Photo de Joseph Michael tirée du site de Dusk Dances

Mais avant de partir à la découverte dans le parc, nous sommes invités par Mélissandre Leblanc-Beaudoin à une classe de danse traditionnelle dont bon nombre de spectateurs acceptent volontiers de participer. Moi, en retrait, j'assume sagement mon rôle d'observateur. Peu à peu la foule se gonfle pendant que les pas des participants se font aussi nombreux que beaux. Une fois les derniers pas faits et les applaudissements bien mérités terminés, vient se présenter à nous l'animateur de la soirée, "Coach Tanguay" (Vincent Leblanc-Beaudoin) fort reconnaissable avec son uniforme de baseball. Nous sommes avertis, c'est lui qui nous guidera d'un but (de baseball) à l'autre. Tel un releveur au baseball, il vient prendre la relève à "Madame Rose" et de son sifflet, animatrice des deux dernières années.

Une fois, tout le monde bien prêt, nous entreprenons notre longue marche jusqu'au au bout du parc à une pointe gazonnée entourée d'arbres. Nous y retrouvons une corde indiquant l'espace de prestation avec juste devant des bancs pliables que nous pourront transporter d'un lieu à l'autre. Une fois "la longue traversée" du parc effectuée, notre animateur nous demande de sortir nos téléphones pour d'abord le prendre en photo dans des poses typiques d'un joueur de baseball et ensuite nous demander de le mettre en mode "muet" pour le bien=être de tous !

Et débute la première oeuvre de la soirée, "Fall" de Hanna Kiel, interprétée par Michael Baboolal, Sierra Chin Sawdy, Mairi Greig, Gavin Law et Brandan Wyatt. Une oeuvre qui, selon le feuillet de la soirée "explore le tourbillon d'émotions que provoque le flèche de Cupidon". Tout habillés avec un haut blanc et des shorts gris, symbole de nos similitudes et des bas de couleurs différentes (rose, bleu, jaune, vert et mauve), symboles de nos différences. Une oeuvre en trois temps qui débute par une série de solo et de duo durant lesquels les interprètes nous apparaissent à tour de rôle avec des mouvements fort amples et athlétiques, occupant tout l'espace et l'attention des spectateurs présents.

Il s'en suit le deuxième tableau qui s'avèrent une illustration des relations en groupe sur fond de branches d'arbre au vent comme les événements de la vie. La dernière partie avec les cinq personnages "front à nous" a tout du "happy ending" avec la rencontre d'une spectatrice qui est invitée à participer, ce qu'elle a fait volontiers.

À peine les applaudissements terminés, "Coach Tanguay" est déjà bien en marche vers le deuxième but. Nous reviendrons donc sur nos pas pour prendre place autour d'un cercle délimité par une corde jaune. Une fois tout le monde en place, débute "Dusk Society" de et par Rhodnie Désir (chorégraphie, interprétation et composition vocale), ainsi que Engone Endong (composition musicale et interprétation). Le tout débute avec cette femme, tout de rouge habillée, provenant du boisée juste à côté avec deux contenants à la main, pendant que l'on entend une voix qui s'exprime. Elle débute en prenant possession du cercle en en faisant tout le tour, comme pour établir contact avec nous. Ses gestes sont fort expressifs et captivants. Et puis arrive le moment ! Celui durant lequel, elle enlève la corde qui nous séparait, comme pour briser la frontière entre elle et nous. Un fort beau et rafraîchissant symbole, selon moi, de l'ouverture à l'autre et de son acceptation en "nos" terres ! Il s'en suit de son invitation à ceux qui étaient de "l'autre côté" de venir au centre et de participer. Ce qu'accepteront de faire un peu plus de cinq spectateurs, à qui elle laissera toute la place pendant que elle, se repliera.

Une proposition dont le message m'a beaucoup plu et particulièrement touché et qui a bien atteint son but, soit d'être "un porte-voix faisant raisonner et résonner l'expression du peuple." Ce fut mon moment fort de la soirée !

Après les applaudissements, mmarche pour revenir sur nos pas et se diriger à l'autre bout du parc, sur les pas du Coach Tanguay, jusqu'au troisième but, pour découvrir la proposition la plus amusante de la soirée, "Onward Ho, My love" de Julia Aplin, interprétée par Kaitlin Standeven et Brendan Wyatt (pour sa deuxième prestation de la soirée). Avant de débuter, Coach Tanguay se fait généreux, distribuant multiples friandises parmi la foule qui apprécie (de façon évidente !) ses gentillesses. Et moi, qui me rappelle cette époque à laquelle j'allais assister aux exploits de nos Expos et du lanceur-vendeur de peanuts, d'abord au Parc Jarry et ensuite, au Stade Olympique !

Nous sommes assis ou debout autour d'une allée constituée d'une longue bande de plastique avec trois arches avec chacune un sac de plastique plein d'eau, décrit comme "un long sentier, une sorte de périple que deux personnes ont choisi d'entreprendre ensemble." Au début, tout "chic" habillés, lui est en noir et elle, en rouge. Et c'est sur fond musical, tout "français" que se fera le long chemin de vie de ce couple. Au début, tout est beau peut-on constater, mais après "la noce" qui la vie réserve ses pièges habituels, sur cette étroite bande de vie sur laquelle l'orage déverse son lot de fluide aqueux et éclabousse le couple, mais il faut continuer ! Et ils le font de façon fort spectaculaire et amusante avec le public qui réagit fort et bien jusqu'à la fin spectaculaire ! Voilà l'oeuvre la plus accessible de la soirée et la plus amusante aussi.

Rapidement, nous voilà repartis, derrière Coach Tanguay, jusqu'au quatrième but (qui n'est pas le marbre, pour les spécialistes de baseball, nous sommes à une soirée danse, je vous rappelle !), tout là bas, pour découvrir "Mouvement Collectif" de Marie-Michelle Darveau (originaire de Lanaudière), interprété par Valérie Audet, Roxane Chénier, Ève Constantin, Marie Coutu Drainville, Gabrielle Doucet, Maude Laferrière, Lori Lizotte-Rouleau, Véronique Pharand-Gilbert et Emmy Robillard.

Les neuf jeunes femmes de la région de Lanaudière nous arrivent habillées "tout de bleu vêtu" de derrière le bâtiment bleu pour nous proposer leur "Mouvement collectif"qui s'intéresse à "la cohésion au sein d'un groupe". La pièce s'avère d'une forme assez classique, mais tout autour de moi, jeunes et moins jeunes sont tout attentifs aux propos chorégraphiques et, pour moi, aussi à l'application montrée par ces interprètes. Et lorsque le tout se termine, très beau de voir la physionomie d'une d'entre elles qui pouvait se traduire par "mission accomplie !".

Et nous, une fois les applaudissements faits, suivons notre Coach jusqu'au cinquième but, destination "Escadron volant: remix" de et avec Sylvie Bouchard (BoucharDanse) accompagnée, "sur scène", par Michael Baboolal, Mairi Greig, Gavin Law et Kaitlin Standeven. La prémisse de l'oeuvre, présentée devant les roulottes de l'organisation Dusk Dances, l'entraînement de pilotes d'un escadron sans avions, compressions budgétaires obligent. Dirigé par le commandant Klack (Sylvie Bouchard), les "pilotes" sont amenés dans une série d'exercices au rythme de coups de sifflet sur des paroles de différentes langues. Une oeuvre de couleur toute militaire composée de pas dont certains sont tout aériens, malgré l'absence d'avions !

Une oeuvre qui conclue la dernière soirée de cette quatrième édition de Danses au Crépuscule qui réussit à atteindre son but, soit d'aller au devant des gens pour leur présenter de la danse contemporaine de qualité et leur proposer le thème de cette année "Ouvrez votre coeur", fort essentiel en notre époque. Et moi, j'en reviens fort satisfait et fort heureux aussi de constater que la danse contemporaine peut être accessible à un grand public, hors de mon Montréal.

Je m'en voudrais de ne pas souligner que ces moments chorégraphiques sont possibles grâce à différents partenaires dont Diffusion Hector-Charland (Claude de Grandpré et Annie-Claude Coutu Geoffroy) et la ville de Repentigny. À l'an prochain, j'espère !






Aucun commentaire:

Publier un commentaire