vendredi 26 juillet 2019

Sur mes deuxièmes pas au ZH Festival: Frappé de plein fouet par "Les avalanches" !

C'est connu, une avalanche dans le magnifique endroit qu'est un flanc de montagne entraîne la destruction. C'est une version toute humaine de ce phénomène que nous propose Julie Artacho en abordant de front la question des agressions sexuelles. Et pour cela, elle nous propose, en collaboration avec Natacha Filiatrault, une courte oeuvre d'une trentaine de minutes qui une fois rendue "dedans", semble interminable. Non pas qu'elle soit ratée, oh que non, tout au contraire ! Parce que les différents tableaux sont percutants et difficiles à voir, ce qui me rappelle un des tableaux très fort de "La Pornographie des âmes" de Dave St-Pierre durant laquelle, il nous suggérait une scène de viol sans qu'on la voit. Mais avant d'aller plus loin, reprenons l'oeuvre par le début.

                                                                  Photo de Julie Artacho

Julie Artacho et sa pièce sur l'après #moiaussi, "Les avalanches", était la raison de l'achalandage de la hall de la Maison de la Culture Maisonneuve pour cette troisième soirée du ZH Festival. Une fois les portes ouvertes, je me dirige comme "d'hab" première rangée pour découvrir sur la scène sombre, des chaises disposées en "V" avec cinq femmes habillées en noir qui sont assises (Gabrielle Boulianne-Tremblay, Marilyn Daoust, Chanel Mings, Julie De Lafrenière, Zoé Lajeunesse-Guy), tandis qu'une autre, vêtue en noir aussi, danse sur un rythme endiablé (Claudia Chan Tak) dans l'espace entre elles. C'est pour elle, manifestement la fête et nonchalance et désinvolture sont à l'ordre du jour !

La salle se remplit et puis arrive le moment, que l'avalanche se produise. Parce ce que nous verrons, "tout classique peut-être est-il !" le moment où un humain décide de s'arroger le droit de s'en prendre à un autre pour le dominer sexuellement ! Si ces gestes sont innommables et inacceptables, il en reste qu'ils sont trop présents et représentent une épée de Damoclès sur la tête des femmes et des hommes. Par conséquent, le fait de le voir fait par une autre femme ne rend pas la perspective plus facile. Je serais même tenté d'affirmer l'inverse, comme s'il s'agissait d'une trahison comme pour un père, un frère, un proche, un ami, un collègue, si mis au masculin!

Impossible pour moi de rester impassible (et je n'ai sûrement pas été le seul !) durant la suite qui nous montre, entre autre, sur scène cette femme qui nous implore (et moi, à quelques pas d'elle dans la première rangée !) en disant "mon frère" pendant que les autres tentent de la faire taire. Ou aussi le moment le plus fort, pour moi, durant lequel les autres détournent le regard ! Ce qui représente notre responsabilité collective lorsque "tout le monde sait" et se tait ! Et aussi, avec la contribution musicale et vocale de Fanny Migneault-Lecavalier qui rehausse le propos et qui aussi nous énonce ceux qui sont responsables des ces abominations.

Le dernier tableau pourra être vu comme un espoir avec l'émergence de la femme de ce magma noir de la "réalité" ! Je perçois le message, c'est par solidarité et compassion qu'il faut aller de l'avant et en grand nombre, tout sexe ou genre confondus !

 Julie Artacho écrivait par après "J’ai le corps mort et le cœur gros gros. Nos avalanches ont ébranlées et ont fait réfléchir. Je suis incroyablement fière de tout ça et suite à la belle réponse du public, je peux affirmer que ce n’est pas la fin de ce spectacle-là." 

Je partage ses propos et je souhaite aussi, comme elle et bien d'autres que ce ne soit que le début. Parce que selon moi cette réalité sur ces abominations, "on veut pas le savoir, on veut le voir et avec "Les avalanches", nous l'avons bien vu, mais surtout bien ressenti tout en dedans de nos trippes. Ce que j'en entendu, derrière moi, durant la présentation me l'a confirmé ! Longue vie à cette oeuvre ! Nous nous le devons bien !





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