lundi 1 juillet 2019

Sur mes plus récents pas au Gym du lab littéraire: des exercices fort révélateurs !

C'était ma quatrième visite au "Gym du Lab Littéraire" qui lui en était à sa cinquième édition. Pour cette fois, nous étions plus nombreux autour de la table dans le sous-sol du Resto Vego (rue St-Denis), soit neuf participant.es. Au "menu", café à la main, trois exercices dont le dernier sera partagé avec tous. Mais pour vous, chère lectrice ou cher lecteur, voici le résultat de mes trois "travaux" qui vous permettra une incursion "exclusive" en moi.



Premier travail, écrire librement d'abord de la main droite pendant cinq minutes et ensuite, écrire de la main gauche pendant la même durée. Si la contrainte du sujet est absente, l'anticipation d'écrire de "ma main gauche" m'apporte une certaine angoisse. Ce qui me fait réaliser que dans un "Gym", ce qui est synonyme d'effort l'est donc d'amélioration, donc au travail !

Voici le résultat, inspiré de la touchante chanson de Danielle Messia, "De la main gauche"  (1982) que je me chanterai intérieurement tout au long !

Donc de ma main droite, en voici les traces:
"Je t'écris de la main droite, celle que tu m'as un jour pris, celle qui a les caractères faciles avec les doigts agiles avec le pouce-mine. Celle qui teint adroitement le stylo pour transmettre de toute mine noircie, ce que celui qui la tient réussit à aligner dans sa tête de droitier "scribesque". Une main droite qui est aussi forte pour être tendue franchement vers l'autre. Cette main droite fort peu habile pour toutes autres tâches que d'aller vers l'autre, quel qu'il soit. Une main droite qui porte l'espoir dans sa paume de main. Une main droite toute droite devant la tâche ...." Fin des cinq minutes !!!

Et nous voilà reparti, de ma main gauche qui peine à la tâche et qui ralentit le flot des mots sur la feuille. Il faut prendre conscience de la façon d'écrire correctement chaque lettre.
Donc voici ce que la feuille a pris note avec des caractères qui ont tout de l'enfantin !

"Je t'écris de la main gauche, celle qui sait si bien lancer, mais qui peine à écrire. Je t'écris de ma main maladroite tout comme je peux l'être si souvent..." Fin des cinq minutes !!!! Ben oui, juste ça, mais tellement vrai !!!

Une fois terminé l'échange sur le réchauffement que nous venions de terminer, nous entreprenons un autre exercice préliminaire à celui qui suivra, comme l'indique notre animatrice Patricia Rivas. Nous devrons écrire, juste pour nous, la liste de nos angoisses et de nos peurs. Mais, encore juste pour vous, en voici ma liste (dans le désordre d'importance mais dans l'ordre où je les ai écrit), de mes "j'ai peur".
- de voyager,
- de ne plus être à la hauteur,
- de mourir,
- de vieillir
- de perdre l'autre,
- de dévoiler mes pensées intimes,
- de m'envoler,
- de manquer d'idées,
- d'être malade et diminué,
- de la fin du monde,
- de souffrir
- de me perdre (tous les sens confondus !)
- de me faire prendre en défaut,
- d'arriver en retard,
- de ne plus voir,
- de ne plus parler,
- de perdre la mémoire,
- de la bêtise humaine,
- de me tromper,
- d'avoir raison !

Fin de l'exercice et pour le prochain, à faire sur une page en trente minutes, en choisir un pour en faire un texte avec un certain nombre de contraintes dont certaines, même répétées, j'oublierai ! Ce qui m'inspire la suite, mon angoisse suprême (!) soit "J'ai peur de perdre la mémoire!"

"Du plus loin que je me souvienne, encore que là !, je ne sais pas depuis quand, j'ai toujours eu peur de perdre la mémoire. Déjà qu'elle m'a souvent joué des tours, me laissant en plan devant des gens qui pourtant, j'avais déjà rencontrés plus d'une fois déjà ! Ou m'abandonnant à un carrefour d'une ville, me forçant à choisir au hasard la direction à prendre pour revenir à mon point d'origine, comme si les différentes rues devenaient les allées d'un labyrinthe sans issues. Mais attendez que je me souvienne, je suis où là et vous qui êtes vous ?. Et toi, là (Note au lecteur: à ce moment, je regarde fixement, une des participantes !) dont le regard étrange me regarde fixement pendant que moi, je retourne toutes les cellules grises de mon cerveau comme des pierres à la recherche d'un indice. Qui es-tu ? Et moi, qu'est ce que je fais ici ? Ce lieu m'est inconnu. OK, sourit Robert ! Trouve le "reset" de ta mémoire plus du tout vive, pour la remettre en fonction. Le lieu se rétrécit, m'oppresse, me coupe la respiration. Mais que dois-je donc faire avec ce crayon que j'ai là, à la main ? Et ces mots que veulent-ils dire ? Ces traces de graphite sur la cellulose sont tout sauf sens, sans sens, sans dessus-dessous de significations. Devant moi, là !, le sens disparaît, devient abstraction, idées dépassées, envolées vers des horizons depuis longtemps disparus. Si la vie avait un sens, c'est à l'inverse et dos à lui que je semble maintenant l'aborder. Voilà que j'étouffe, aspiré par la recherche d'oxygène de mes repères devenus perdus. Je suis rendu là où plus rien ne me revient, abandonné à tout jamais par ma mémoire dans un immense trou noir galactique, tout gourmand !"

Voilà ce qu'une trentaine de minutes ( plus proche de vingt-cinq pour moi !) m'ont permis spontanément et bien accompagné de produire.

Par la suite, les angoisses et les peurs des autres partagées m'ont permis de constater comment, entre autres, un appel raté (quel beau texte !), la peur de finir sa vie dans un CHSLD tout vert, de ne plus être qu'un tablier ou la crainte d'un garde-robe à demi vide peuvent inspirer de beau (texte) !

Sur le cristallite du sujet bien choisi, le cristal qui se déploie peut prendre différentes formes et couleurs, tout aussi beau à apprécier. Mais le temps a passé et nous devons repartir avec pour ma part, une promesse intérieure de revenir. Ça fait tellement du bien et cela je m'en rappellerai !




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