mercredi 15 décembre 2021

Sur mes pas en danse: Une soirée en trois parties riche en diversité avec les "Les danses à mi-chemin" de l'École de danse contemporaine de Montréal

La soirée avait fort mal débuté, mes pas pour me rendre au Wilder ont été immobilisés sur le quai du métro Pie-IX à cause d'une panne "interminableeeeee" !!!! de 45 minutes pour être plus juste. Suffisamment longue, à tout le moins pour ne pas pouvoir découvrir la première partie de cette soirée. Il en reste que les avantages des programmes multiples est la présence de pauses entre les oeuvres afin de pouvoir prendre place dans le lieu de présentation. 

C'est donc dans la salle attenante de l'Espace Orange que j'attendrai avec "quelques autres personnes" toutes aussi "chanceuses" que moi, la fin de "Mascarade" de Katia-Marie Germain. Chanceux malgré tout dans ma malchance, la soirée est captée en vidéo et je pourrai me reprendre. C'est ce que je ferai devant, mon trop petit écran !

Allons y, donc, dans mon ordre de découverte, soit d'abord "Ce qu'il nous reste" de Edgar Zendejas avec les élèves de deuxième année, Méanne Belisle, Gabrielle Boudreau, Laura Brisson, Alec Charbonneau, Sphynx Church, Meggie Cloutier-Hamel, Émile de Vasconcelos-Taillefer, Coralie Fortier, Camille Huang, Sara Kurz-Martin, Mya Métellus, Audric Raymond, Tommy-Lee Salvas. 

                     Crédit Maxime Côté fournie par l'École de danse contemporaine de Montréal

Le tout commence avec celui que semble seul, comme nous pouvons l'être toutes et tous, et qui sera rejoint graduellement par les autres. Comme l'indique de façon fort juste le programme de la soirée, je découvre "Revenir à l’essentiel, réaliser ce qu’il y a au bout du compte, essayer de se comprendre collectivement, partager ce que nous ressentons, une pause de notre vie, le temps d’un rassemblement, ce qu’il nous reste vraiment." 

Le tout se fait dans une proposition toute poétique dans laquelle je retiens surtout des vagues de mouvements et des gestes qui se propagent par ondulation par ces jeunes habillés tout en couleur (avec leurs bas rouges), alimentés par une musique "portante" et en crescendo ! Je ressens bien, et avec émotion, ce qui peut animer collectivement ces jeunes toutes et tous différent.es dans des épisodes plus ou moins heureux de leur vie en groupe. Mais ultimement dans la vie, comme la fin me le rappellera, nous sommes seuls, mais sans que l'ombre ne nous vainque. Une oeuvre qui m'a fait du bien.

Après la pause, revient la même gang pour "Nos corps périodiques" de Stacey Désilier qui nous amène dans territoires chorégraphiques tout à fait différents. Un début avec des êtres aux costumes sombres dans un "monde" qui le semble tout autant. Une proposition, plus viscérale à mes yeux, qui réservera des surprises fort surprenantes dont la première durant laquelle, en choeur, nous les voyons "chanter". Comme dans la nuit, ces êtres évoluent, prenant peu à peu leur identité propre (lire ici des vêtements différents). Les gestes reflètent des pulsions humaines mais pas coupables, justes normales ! Un de mes moments favoris, arrive lorsqu'en groupe, elles et ils deviennent, tout aglutiné.es, un tout pour former un choeur et chanter au son de la guitare de l'une d'elle, la chanson ""Surf" de Mac Miller. Le contraste avec ce qui a précédé est fort grand, mais créé une brèche de lumière dans cet univers jusqu'ici fort sombre de ses ombres. La fin sera, tant qu'à elle, percutante pour ouvrir de nouveaux horizons prometteurs (opinion de spectateur !!!) parce que peu importe les "sparages", la parole toute simple et légitime doit s'affirmer et se faire entendre. Bravo Stacey !

                    Crédit Maxime Côté fournie par l'École de danse contemporaine de Montréal

La suite pour moi, mais la première partie de cette soirée, je la découvrirai devant mon écran.

"Mascarade" de Katia-Marie Germain dans le cadre du laboratoire de création Fly (projet qui vise à l'insertion professionnelle des diplomé.es de cette école, mettra sur scène, Elisa Barrat, Madeleine Bellefeuille, Jasmine Bouchard, Julianne Decerf, Luce Lainé, Caroline Namts. 

De cette chorégraphe, je me souviens encore sa proposition précédente "Habiter" présentée dans le cadre du offta 2018 ( https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2018/05/sur-mes-pas-en-danse-au-offta-2018.html).

                     Crédit Maxime Côté fournie par l'École de danse contemporaine de Montréal

Cette fois avec "Mascarade", la chorégraphe fait "éclater" la table, pivot de l'action pour la faire éclater en divers lieux d'une même maison. Dans cette maison, six femmes que nous suivons dans une série de tableau entrecoupés de noirceur. En ce sens, la chorégraphe continue d'exploiter le filon fort riche de sa proposition précédente, celui des relations humaines, parfois fort complexes. Seules avec d'autres, l'histoire, celle de la chorégraphe et/ou la nôtre, se fait devant nous. Tout est important dans ce que je découvre, même le regard furtif et le changement de perspective. Le tout évolue jusqu'à une finale dans laquelle les parties deviennent le tout, ensemble.

La proposition de cette chorégraphe "hors norme" de ma perspective poursuit l'exploration de ce qui est dévoilé par la lumière et de ce qui doit rester dans l'ombre, laissant au spectateur une grande marge de manoeuvre pour y faire sa "lecture". Pour ma part, j'abaisse bien bas mon chapeau aux interprètes qui doivent performer tout en retenue tout au long de l'oeuvre. 

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