Mes pas m'amenaient en ce mercredi soir de septembre, dernier jour complet de l'été, à la première soirée de la première proposition de l'Agora de la danse pour cette année. C'était donc soirée de double première avec au programme "Hâltérité" de Zab Maboungou (Compagnie danse Nyata Nyata). Cette proposition, comme celle présentée, il y a quelques mois ("Cabaret noir" de Mélanie Demers), donnait tout son sens, à mes yeux, au mot, "agora". En cette soirée, je serai témoin d'une prise de parole et de position dans ce lieu qui a tout les allures d'une place publique, d'un agora, qui a, pour l'occasion, regroupé une diversité de personnes, autant pour les "performers" que pour les spectateurs.
À mon entrée en salle, on me remet une carte sur lequel, on retrouve un plan des lieux et des différents endroits avec des noms tel que "Parc des Dignitaires" dont je découvrirai le sens un peu plus tard et au verso, les crédits de l'oeuvre. Ainsi donc, c'est par des échanges présentés, sur grand écran ou en direct que nous pourrons entre autre réfléchir sur le sens de la couleur, celle de la peau. Et puis arrive le moment de l'inversion des rôles, ceux ou celles " tout blancs ou blanches" (!) qui nous sont amenés et qui sont livrés à notre regard. Si le sens de ce tableau m'échappe au début, vite leurs expressions neutres et de leurs gestes mécaniques, me ramènent dans le droit chemin. Et lorsque de la foule, émergent d'autres personnages, cela illustre fort bien l'inversion de perspective.
Crédit: Marie-France Coallier tirée du site du DevoirAu même moment, j'ai un flash puissant sur une proposition cinématographique, "Vénus Noire" d'Abdellatif Kechiche qui illustrait un épisode fort peu glorieux du voyeurisme et exhibisioniste occidental "blanc".
Fin de la pause
Donc dans cette salle, je me sens convié à prendre conscience sur une réalité (celle du racisme) qui provient de bien loin dans l'histoire du monde et qui est encore présente aujourd'hui. Si sur le fond de la proposition, je n'ai que des points positifs, sur la forme cependant, j'ai quelques réserves. Dans ce lieu sans siège (ou presque), avec des sites de présentations qui changeaient de place, le déambulatoire dans ce parcours pouvait faire en sorte que je sois loin du lieu de présentation tout derrière en position debout qui pour moi, diminue ma concentration sur les propos surtout, fort riches et interpellants par ailleurs et diminue ma perspective visuelle, moi habitué à la première rangée ! Il en reste que ce type de proposition demeure fort pertinente et toujours actuelle tout en permettant de reconnaître les racines historiques et ethnoculturelles du racisme.
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