mercredi 21 septembre 2022

Sur mes pas en danse: Un programme double de Tangente, fort riche en propos et en performances !

 Il y avait longtemps (une semaine, c'est bien long pour le spectateur que je suis !) que mes pas ne m'avaient porté vers un proposition chorégraphique. C'est donc fort heureux que je me rends jusqu'à la porte de l'Espace Vert, "un peu à l'avance !" pour découvrir le programme double présentant "Materia Prima" de Alejandro Sajgalik avec Jack Dexter et "D'une montagne sans sommet, (ponos II)" de et avec Lauranne Faubert-Guay.

Une fois sur mon siège en première rangée et les mots d'accueil énoncés, le tout débute de façon fort originale. Un homme part de son siège derrière moi, surprise (!) et se rend sur l'espace scénique au-dessus duquel des micros pendent. Et par ces micros, les sons de ses sifflements, de sa voix et de ses pas seront captés et métamorphosés pour être répercutés dans tout l'espace. Je suis particulièrement captivés par la réappropriation des sons de ses pas. De ce que je découvre de ce qu'il fait là, juste devant moi, j'y vois une question de posture ! Je découvre le parcours saccadé, mais libérateur d'un être humain nerveux, à la limite possédé (!), jusqu'à sa libération dans son état le plus simple. Comme pour la première fois avec ce chorégraphe (septembre 2018 à Danses Buissonnières), lorsqu'il nous avait proposé "Nimporte où hors du monde", j'ai ressenti l'existence difficile d'un être humain et sa résillence. Il en reste que je dois avouer que j'ai été surpris par l'importance de la trame musicale ou sonore, selon le chorégraphe, lors de l'échange après la présentation. Pour ma part, c'est la performance de Jack Dexter qui a surtout capté mon attention. Cependant si la trame sonore n'a pas attiré mon attention, c'est fort probablement parce qu'elle a réussi comme l'oxygène de l'air pour ma respiration à faire vivre l'oeuvre et porter le propos de façon fort efficace.

                                            Crédit Mariana Frandsen fournie par Tangente

Il s'en suit une pause, une sortie de salle et un retour dans la même salle pour d'abord découvrir, une grosse roche au milleu de l'espace scénique (une plus petite semblable sur mon siège !) et tout au fond, à droite, de la salle en haut d'une longue échelle appuyée sur le mur, une femme de dos, immobile. Une fois le tout prêt à débuter, cette femme (Lauranne Faubert-Guay) descend et entreprend une course sur place dans un rythme de plus en plus effréné. Intrigué au début, je me demande où cela m'amènera en cherchant le sens, jusqu'au moment où je me laisse aller et j'embarque dans sa quête ou sa course ! Arrive de courts moments où j'ai l'impression qu'elle nous appelle à l'aide et moi tenté de répondre à son appel!

Pause

Sensation pas nouvelle pour moi puisque lorsque j'avais assisté à sa proposition précédente "Ponos-à l'épreuve du poids" en octobre 2019, j'avais écrit "J'aurais bien aimé me lever et aller à sa rencontre pour la réconforter !".  

Fin de la pause

De ce rythme effréné, il sera maintenu durant la première partie (plus de la moitié) de l'oeuvre jusqu'au moment où nous sommes "amenés ailleurs" avec cette femme différente ! Et s'en suit son retour tout en haut qui je croyais concluait l'oeuvre, mais non ! Parce qu'elle redescend, mais pour reprendre le rythme de façon plus pausé. Ce qui me permet de comprendre qu'il est possible d'envisager se remettre dans la "parade de la vie" à un rythme humain, parce que la montagne n'a pas de sommet de toute façon! Impossible de rester indifférent face à cette performance hors norme et des sueurs fort visibles de cette femme !

                                           Crédit Mariana Frandsen fournie par Tangente

Au final, deux propositions différentes, mais qui ont pour moi, une coloration autobiographique (confirmée lors de la discussion d'après représentation), mais aussi et surtout qui sont pourvues d'une déclaration (un "statement"). De quoi faire réfléchir sur notre place ici-bas et du rythme effréné que l'on peut être tenté de prendre pour atteindre un objectif, au final, inateignable !


Aucun commentaire:

Publier un commentaire