dimanche 11 septembre 2022

Sur mes pas (fort nombreux) en danse: Une journée en trois temps qui a eu raison de mon enthousiasme de spectateur ! (Deuxième partie)

Mes pas fort enthousiastes se sont déplacés du côté est de la ville vers le côté ouest (oui, oui quelque peu, parce que la rue Bleury, c'est presque au centre de la ville !) pour aller à la première soirée de Tangente. Au programme cocktail de bienvenue, suivi de deux propositions, "A SAFE(R) SPACE" de Nicholas Bellefleur et "Sabor de mi corazón, chapitre I : cumbia" du Collectif VÍAS (Diana León et Paco Ziel).

À mon arrivée, je découvre une atmosphère très festive et ce retour à la normale est beau et réjouissant à retrouver. Le temps venu de prendre la dernière gorgée, nous nous rendons par le côté nord pour prendre place dans la salle. À mon arrivée, les interprètes de "A SAFE(R) SPACE" ( Chéline Lacroix, Jontae McCrory, Brian Mendez, Caroline Namts, Elle Roy, Noël Vézina) sont déjà là, en plein réchauffement et moi je dois choisir. Sur chacun des côtés de l'espace scénique deux rangées de coussins avec derrière, une rangée de chaises. Je choisis rapidement une chaise derrière, mais presque aussi rapidement je me déplace sur un coussin, première rangée (!) à côté d'une femme remarquable (lire ici Dena Davida). Peu à peu les gens arrivent et remplissent la place. Bon nombre reconnaissent un.e ou des interprètes et les salutations sont fort chaleureuses. Et le tout commence, une fois les mots dits par deux des commissaires de Tangente. 

                                               Crédit: Denis Martin fournie par Tangente

Dans ce qui suivra, c'est exactement ce que les premiers mots du descriptif de l'oeuvre indiquent, soit "Un safe space n’est pas un lieu. C’est une manière d’être, un état qui émerge et qui se propage." Dans les différents tableaux, ielles nous présentent de le rendre "safer" ce monde en brisant l'étanchéité entre spectateurs, interprètes et ceux du soutien technique pour laisse place à une certaine porosité, sinon une porosité certaine. À titre d'exemple, dans un des premiers tableaux, les interprètes accueillent des spectateurs dans l'espace scénique qui font partie de l'oeuvre. Par la suite, on découvre que les corps prennent des vêtements différents, à l'image, de la perception, de nos personnalités et nos "êtres" aux contours variables. Comme si la nécessité de tout compartimenter de façon statique n'étais pas la seule. Et qu'elle ne faisait que contraindre et menacer, loin d'un safe space. Par son propos chorégraphie, Nicholas Bellefleur propose de s'ouvrir à nos personnalités diverses et aux autres pour créer un safer space !

Une oeuvre qui me fait du bien et qui propose de reconsidérer notre façon de définir notre moi et les frontières très artificielles entre les un.es et les autres.

Et puis les applaudissements bien mérités envolés, nous sommes invités à sortir de la salle pour l'entracte qui de ma perspective n'en finissait plus de finir ! Et une fois les portes réouvertes, c'est très lentement que les gens reviennent et prennent place dans l'espace tout à fait ouvert pour "Sabor de mi corazón, chapitre I : cumbia" du Collectif VÍAS, de et avec Diana León et Paco Ziel).

                                                  Crédit: Pierre Tran fournie par Tangente

Point de chaises et c'est dans un espace ouvert sans point de référence pour prendre place que j'entre. Et une fois que le tout commence, nous découvrirons le point de départ de la performance par le projecteur allumé ! Et tout au long de ce qui suit, appuyé par une musique toute festive, l'un.e ou/et l'autre des interprètes déploiera les gestes. Moi, en cette fin de journée, fort sinon trop occupée, mon attention peine à suivre le rythme. Certaines performances parfois fort loin de moi, m'échapperont, toutes cachées derrière les autres. Celles que je vois, j'en vois la beauté sans en ressentir l'émotion ! Lorsqu'on nous demande de participer et que la majorité des gens présents répondent oui, moi, je me mets en position de repli. Réflexe de spectateur habitué à être assis ou debout et regarder. Je prends aussi conscience que dans ce parcours culturel entrepris quelques heures plus tôt, je frappe un mur, comme celui d'un marathonien. Donc devenu peu sensible à ce qui m'est présenté, à peine la représentation terminée, mes pas se sont mis en marche pour retourner à la maison vers un repos dont le spectateur profitera !

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