jeudi 14 septembre 2017

Sur mes pas au Festival Quartiers-Danses: "Lore" d'Anne-Flore de Rochambeau

Avec Anne-Flore de Rochambeau, interprète et chorégraphe, je ferai trois rencontres durant ce festival (Quartiers-Danses). D'abord, par le grand écran avec le court-métrage "Entrez dans la danse" dans lequel, elle et son collègue Kevin Lee, entrent en contact avec des hommes et des femmes par le mouvement et la danse. Rencontre humaine qui les transforme, les valorise, témoignages à l'appui.

Ensuite, lors de la présentation publique de "Lore" dans l'Espace culturel Georges-Émile-Lapalme. Soyez avertis, dans la suite, il sera question de rencontres. Pour cette oeuvre, présentée en première, le thème du lien entre de deux personnes qu'elle présente sur son site de la façon suivante, "explorant la nature sociale de l’individu, ses compositions reflètent les mécanismes inconscients qui caractérisent nos interactions." Pour "Lore", l'approche retenue est celle de la rencontre intime entre un interprète et un spectateur, rencontre qui sera multipliée dans le temps et dans l'espace avec les quatre interprètes.


                                          Photo de Hani Debbache tirée du site du Festival Quartiers Danses

Me voilà donc me dirigeant vers le lieu de présentation dans les corridors assez vides du métro Place-des-Arts. La présentation débutera dans une dizaine de minutes et le lieu de prestation semble bien vide de monde. Il y a bien cette femme qui ne semble pas avoir apprécié son passage près du lieu de présentation et qui conclue son passage par un juron tonitruant, mais sinon tout est calme, à part la fébrilité des interprètes. 

L'heure arrivée, il y a les présentations formelles, suivies par la mise en place des chaises, huit au total dont quatre seront occupées par les interprètes (Marine Rixon, Gabrielle Surprenant Lacasse, James Phillips et Marijoe Foucher) et des accompagnateurs tout autour (Kevin Lee et Stephanie Fromentin). En face d'eux, la chaise est libre et le public présent, de plus en plus nombreux, est invité à prendre place. Tous hésitent, sauf quatre jeunes femmes qui, déterminées, prennent place face devant l'un ou l'autre des interprètes. Il y a échange d'une petite fiche et d'une instruction verbale qui n'est pas audible pour les autres spectateurs. Il s'en suit un moment de danse juste pour la personne devant, mais aussi pour tous les autres spectateurs-observateurs, moi surtout, qui ne savent pas ou donner de la tête. L'interprète vient se rassoir et parle avec son vis-à-vis qui quittera pour aller vers la "meneuse de jeu" (Anne-Flore de Rochambeau) et parler dans un micro. Ce qui s'y dira, nous ne l'entendons pas non plus. Décidément, que de mystères ou de secrets, c'est selon !

Les chaises face aux interprètes redeviennent vides et il semble évident que d'autres spectateurs moins audacieux pourront s'y rendre. Moi, d'habitude audacieux en temps normal, je reste bien à ma place, immobile près d'une grosse colonne. État temporaire, puisque vers moi se dirige, d'abord le regard et le beau sourire d'une des interprètes (Marine Rixon) et elle-même juste après. pour une invitation qu'il m'est impossible de refuser. Et évidemmement, je l'ai acceptée avec grand plaisir. Je me retrouve donc sur cette chaise, face à elle, qui me remet une petite fiche bleue sur laquelle je découvre, un poème de quatre vers. Quatre vers dont est écrit les débuts (Une maison de /proche de/ dans /illuminée par /habitée par ) et qui se complètent par trois petits points (...), que moi je devrai compléter. Ce que j'ai fait, un peu pris au dépourvu avec l'inspiration du moment. Peu importe, elle, devant moi, m'écoute, semble touchée et inspirée par mes mots, pour ensuite entamer une danse qui manifestement me le démontre. Ce court moment fort intense terminé, elle revient s'assoir et me parle de sa vision de ce qu'elle vient de me danser, juste pour moi. Elle m'invite, si je le veux, à me diriger  là-bas, pour conserver les traces orales de mon poème, invitation que j'accepte. Malgré ma mémoire qui de plus en plus me joue des tours, je réussi à me rappeller de mes quatre mots. Avec une certaine nervosité, sinon une nervosité certaine, je réussis avec une voix chevrotante et au deuxième essai (merci Anne-Flore !) à prononcer  "mon poème". Après cela, je reprends ma place (plus confortable) de spectateur.

C'est donc de cette place que je pourrai voir, par la suite, un public de tout genre prendre place. Jeunes, moins jeunes, un grand-père et son petit-fils (dans une poussette), une femme anglophone accompagnée qui comme moi, seront ravis de leur rencontre, pas besoin d'être bon observateur pour le constater. Le temps passe jusqu'au moment que les chaises sont mises de côté pour un tableau de danse de groupe. Belle conclusion englobante de cette oeuvre de danse.

Impossible de ne pas reconnaître la qualité de la proposition qui comme les Soeurs Schmutt (telle que "5 minutes avec ..."), va à la rencontre des spectateurs un à un. Et ce type de rencontre, je peux en témoigner fonctionne fort bien à rejoindre un public moins familier, une personne à la fois, avec la danse contemporaine. Pour moi, cela s'impose, elle devrait être reprise le plus souvent possible. Agents culturels, soyez en informés !

De mon côté, je me prépare pour la troisième rencontre à la Cinquième Salle de la Place des Arts pour son solo, "Fadeout", présenté le lendemain.






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