Ça y est, peu importe ce que mère Nature nous propose comme degré Celcius, la saison automnale en danse est arrivée et c'est à l'Agora de la danse que cela s'est passée. Anecdotique, peut-être, mais avec la lettre A, l'Agora de la danse semble prédestinée à "casser la glace" de cette saison. Et moi, j'y étais pour la première. Pour cette occasion, plein de monde du milieu, illustrant fort bien l'importance du moment qui constitue le premier début de saison complète de ce fort beau lieu qu'est l'Édifice Wilder.
Photo de Michael Slobodian tirée du site de l'Agora de la Danse
Au programme, Anne Plamondon et son deuxième solo "Mécaniques nocturnes". Son premier solo, d'inspiration personnelle, "Les mêmes yeux que toi", portaient un "regard" sur la maladie mentale vécue par un des membres de sa famille proche. Cette chorégraphe interprète que j'avais découvert, avec grand plaisir, avec le Groupe RUBBERBANDance avait aussi, et cela je ne le savais pas, un passé avec les Grands Ballets Canadiens de Montréal. Ces deux informations, sur son passé d'interprète, sont fort utiles pour comprendre la raison de la présence des éléments que nous retrouveront sur la scène, une fois que les projecteurs dissiperont les noirceur des lieux. Mais j'y reviendrai.
C'est par la porte tout en haut des estrades qu'on nous invite à entrer, pendant que la scène est plongée dans ses atours nocturnes. Deux projecteurs dirigés droit sur nous, en protège l'intimité. La salle peu à peu se remplit et le moment venu, elle est comble et, cette même salle, tout comme moi, sera comblée une fois le point d'orgue de cette pièce arrivé.
"Mécaniques nocturnes" est de ma perspective une autre oeuvre auto-biographique qui porte le regard sur l'interprète-chorégraphe et sur son passé. Provenant de l'ombre, juste à côté du seul projecteur allumé en début de présentation, l'interprète se présente à nous et nous aussi découvrons cet échafaudage, de son univers "urbain" et cette barre à ballet, de son univers "classique". Impossible de ne pas penser que nous nous retrouvons dans son histoire, ses souvenirs qu'elle déplace et qu'elle met en place avec ces sacs de sable qui consolideront la base de ses propos. Parce que tout au long de la présentation, elle nous présentera comment elle a fait fie des contraintes (l'échafaud), sous lequel elle nous propose un tableau fort éloquent, "sortir du cadre" qui lui permet d'en tirer une leçon de vie pour tous. Elle utilise aussi la barre autrement comme un signe d'affranchissement. Le propos intéresse, mais les gestes eux, surtout, convainquent et captivent. Tout cela, appuyé par une bande musicale, des éclairages et des projections vidéo fort pertinents. Au final, une très belle rencontre qui augure bien pour l'avenir pour cette interprète dont la maturité et le talent se dévoilent en toute simplicité. Il a été dit que cet audace est le fruit d'une collaboration avec Marie Brassard qui lui a permis d'aller explorer des territoires nouveaux. Comment ne pas espérer qu'elle se poursuivre !
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