dimanche 10 septembre 2017

Sur mes pas en danse: Et un peu plus tout autant intéressant

Le samedi de ce début septembre se présentait assez beau, ensoleillé, assez différent de celui que vivra les citoyens de Floride avec l'imprévisible Irma. C'est donc sous la présence de ce beau soleil, entrecoupé de quelques épisodes nuageux que j'ai assisté aux premiers moments du "Le déambulatoire" sur la Place de la Gare-Jean-Talon (juste à côté de la station de métro Parc et d'un supermarché, précision utile pour expliquer la présence d'un public non-averti) présenté conjointement par "Les Escales Improbables de Montréal et ma maision de la culture de Villeray-St-Michel et Parc-Extension.

                                          Photo tirée du site de l'arrondissement

Au programme, cinq performances suivi d'un pique-nique musical, animée par Amélie Poirier-Aubry avec pour "dessert" "15x LA NUIT" de Fortier Danse-Création. De ce programme fort invitant, je ne pourrai apprécier que les trois premières performances parce que mes pas de spectateur devront se métamorphoser en ceux de coureur pour une course nocturne de quinze kilomètres, juste après. Voici donc mes impressions de la prestation des "Buffalo Hat Singers" (chants de pow-wow contemporain), Erika & Jimmy (Cirque contemporain) et de Louise Bédard Danse (danse contemporaine et, par conséquent, était la principale raison de ma présence).

16h00 sonne et quelques minutes après, se met en branle "Le Déambulatoire" avec au milieu de l'espace gazonné face à la Gare, quatre percussionnistes qui entourent un tambour et deux femmes (la mère et la fille mohawk de Kahnawake) tout en couleur habillées, le Buffalo Hat Singers. Les gens approchent, peu à peu et s'en suit des pièces musicales, des danses et des chants amérindiens. Impossible de rester insensible aux rythmes effrénés des pièces musicales. Bien présentée, je suis captivé par la danse du corbeau qui pour l'observateur avisé que je suis, fait fuir tous les pigeons qui étaient tout en haut du toit de la gare et qui, et oui oui, reviendront juste après. Le tout se termine avec un magnifique tableau durant lequel, les deux femmes utilisent fort habilement des cerceaux pour nous présenter des formes, des objets et des symboles provoquant de chaleureux applaudissements dans la foule toujours plus nombreuse.

S'en suit tout proche et en toute discrétion Erika & Jimmy qui débutent le tout sur un drap blanc, entouré de plein de spectateurs. En début de présentation, nous remarquons leurs corps exposés tout de blanc recouverts. La suite a plus les allures de danse que de cirque, mais peu à peu sans qu'on le réalise, l'oeuvre se modifie en celle de cirque, comme cette boule dont on découvre la présence. Pâte à modeler grise qui deviendra instrument de percussion, qui se démultipliera en objets de jonglerie ou se réunifiera en un masque. Pendant un des tableaux, les spectateurs devront, à tour de rôle, choisir entre regarder lui sur le drap ou elle qui se présente tout proche, à quelques pouces. L'effet, juste à côté de cette rencontre imprévue entre l'artiste et un jeune enfant, est fort réussi. Au final, une oeuvre de cirque contemporain, surprenante et fort appropriée dans ce lieu de présentation.

Il faudra se déplacer un peu plus loin sur un espace de pavés unis pour la suite et découvrir "VU-Vibrations urbaines" de Louise Bédard avec Marilyn Daoust, Jason Martin, James Phillips, Gabrielle Surprenant-Lacasse. Tout en osmose avec le lieu de présentation, près d'une rue qui irradait de son activité, le lieu de prestation regorge d'objets, ballots de tissu, petits bancs en bois, vieilles chaies en métal et cubes de bois de toute dimension. Les interprètes chacun de leur côté en ont un, objet, et peu à peu se déplacent, en gestes saccadés ("Bédard style"), comme pour accomplir une tâche, pour se rejoindre. Les objets se déplacent, les vêtements (d'elles) se changent comme cette ville en constante métamorphose. Si en début de prestation la physionomie des personnages semblent fermée, tout à leur tâche, arrive le moment charnière durant lequel, elle devient plus ouverte, souriante. Au final, voilà, selon moi, une oeuvre ambitieuse, sinon exigeante pour être présentée sur une place publique, devant un public moins habitué, mais qui, je peux en témoigner a captivé et a gardé immobiles les cinq jeunes enfants juste devant moi. C'était la première de cette oeuvre (habilement habillée de la musique de Diane Labrosse et Michel F. Côté) et en extérieur ou en intérieur, il faudra qu'elle soit représentée. 

"Le déambulatoire" se poursuit, mais moi, mes pas se doivent de me ramener à la maison, le coeur déchiré, question de revêtir mes habits de coureur.


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