Jamais deux sans trois, voilà qui pourrait être le thème d'une prochaine soirée du collectif, Les Intimistes (ou une variante qui pourrait être "Jamais deux sans toi !"). L'avenir, je ne le connais pas et je ne suis pas non plus dans le secret des dieux, par conséquent, cette expression, elle s'applique à moi pour ma troisième rencontre avec elles et leur chapitre 7, "Ça n'arrivera plus". Cette rencontre a eu lieu au Café Les oubliettes plutôt qu'au lieu habituel, le Sporting Club (pas disponible pour cette soirée). Lieu différent, dynamique différente avec une "loge" qui donnait directement sur le local de prestation, augmentant le caractère intime de la rencontre. Lieu sans micro, ni estrade, mais qui au final s'est avéré, selon moi, fort agréable et approprié. Au programme, cinq textes avec en prime une liste de "Ça n'arrivera plus" en rafale des cinq intimistes (Audrey Lavigne, Tania Arana, Laurence A. Perrault, Sarah Keita, et Sandrine Quynh). Le tout sera complété par la contribution du public présent au thème de la soirée, tradition fort intéressante.
Tirée du site de "Les intimistes'
Le début approche et le café commandé étant bu, on nous informe qu'il faut se préparer et prendre place. La salle est presque pleine et la maîtresse de cérémonie, Sandrine Quynh s'adresse à nous. Elle nous demande qui en sont à leur première fois. À ceux qui lèvent la main, elle les rassure que bien que nous soyons rendus au chapitre 7, les chapitres sont indépendants les uns des autres. Ce à quoi, je serais tenté de mettre un petit bémol. S'il est vrai que toutes les prestations de cette soirée s'appréciaient sans connaître les précédentes, il en reste que certains textes avaient une valeur ajoutée si nous avions entendu les confidences précédentes de certaines d'entre elles ou que nous les connaissions mieux. Sur ce point, j'y reviendrai.
Nous avons donc en levée de rideau, "Être locataire" de Audrey Lavigne qui nous présente, d'abord les aspects plus sombres d'être locataire, avant de nous amener là, dans une relation propriétaire-locataire différente et tout à fait touchante. Il est difficile, sinon impossible de rester impassible devant ce qu'elle nous dit et de la façon de nous le livrer. Et lorsqu'elle fait le lien avec un élément qu'elle nous dévoilait dans "Dall'Italia con amore" (le vendredi 28 juillet 2017), il me semble que je la ressent plus, sa confidence.
Suit Tania Arana, avec "Les chutes de ma vie" qui sont au total de deux qui, heureusement ne feront pas de gros "dégats", sinon des leçons de vie indélibiles dans sa mémoire. Impossible de ne pas faire de lien avec notre propre vie et des souvenirs enfouis tout au fond de notre mémoire pas toujours propre.
Arrive ensuite, avec un déhanchement rythmé, Laurence A. Perrault qui comme son texte précédent et très percutant, "Le Parté", nous présente avec une fausse innocence (fort bien livrée), "La dernière fois que j'ai vu Sarah", tout aussi percutant. Avec des éléments psychologiques et une candeur fort efficace, elle réussit à nous émouvoir et surtout nous sensibiliser à la fragilité de ses jeunes filles en perte de repères, après nous avoir fait rire. Applaudir, nous le devions, malgré le trouble laissé par sa conclusion fort troublante.
Arrive le moment des rafales des cinq dont malheureusement, je ne retiens que le plaisir de les avoir entendues. "Maudite"! mémoire.
La soirée se poursuit avec "Les leggings, plus jamais !" de Sarah Keita qui s'avère le plus sérieux des textes de la soirée. Au final, j'en retiens que dans la vie, il faut faire régulièrement des bilans réalistes et choisir ce que l'on garde et ce que l'on laisse derrière. Cela tient autant pour les vêtements que pour les amis. "One fit all for ever" est une belle illusion, sinon un mirage qu'il faut mettre aux vidanges ! Et cette leçon de vie, je la partage totalement.
Le tout se poursuit avec "Monstre d'amour" de Sandrine Quynh, avec une finale fort touchante par sa totale franchise. De celle qui m'avait ému avec "Madame Pipi" (vendredi 31 juin), elle en a remis une "couche" avec ses confidences sur tous ses personnages qui l'habitent. De cette cohabitation, pas toujours facile et de ses relations avec ses parents, il est impossible de rester indifférent. Autant par le fond que par la forme, elle m'ébranle et m'interpelle. Cette femme en apparence solide et tellement sûre d'elle, a comme bien d'autres autour de moi (j'en suis certain), a une faiblesse qu'elle nous a avouée avec honnêteté. Ce qui la rend plus forte à mes yeux.
De cette soirée, je peux dire qu'elle est celle qui m'a semblé la plus "vraie" (sans rien enlever aux autres). Les regards de ces femmes avec les membres de leur famille présents, pendant et après leur prestation amplifiaient l'effet de leur texte. Comment rester insensible à autant de sincérité. Je serais tenté d'affirmer que je passe du côté intime de leur relation.
Le tout se termine avec les phrases du public qui nous permettent de revenir "sur terre" en rigolant sur des énoncés de toute nature, dont la dernière nous demande de maîtriser la double négation. Et cette double négation qui devient donc une affirmation fort positive pour dire que des soirées de "Les intimistes", il faut y revenir. Et pour ceux et celles (nombreux, je vous rassure), qui n'ont pas suivi, il faudra être du prochain rendez-vous, le 27 octobre prochain au Sporting Club.
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