La saison danse débutait à peine, mais je peux déjà vous
dire que j’ai vécu mon premier coup de cœur de la saison. De quoi rendre le
spectateur, à sa première sortie, fort optimiste face aux semaines à venir.
Photo de Maryse Larivière, tirée du site du MAC
Merci Maud et bonjour à vous tous. La saison danse
débutait à peine, il y a une semaine, mais je peux déjà vous dire que j’ai vécu
mon premier coup de cœur de la saison. De quoi rendre le spectateur, à sa
première sortie, fort optimiste face aux semaines à venir.
Une première rencontre chorégraphique tellement
inspirante pour moi, que mon carnet ne se pouvait plus de tourner ses pages
face aux agissements de ma plume hyperactive, tout en gardant mes yeux sur l'action, évidemment !!!!
Mais quelle est cette œuvre Robert, avez-vous comme
question sur le bout de vos lèvres ? D'autant plus que la saison n'était pas encore ouverte officiellement !!
Et bien, c’était « Canopée » de Catherine Lavoie-Marcus, présentée seulement deux fois, au Musée d’art Contemporain dans le cadre de l’exposition de Françoise Sullivan. « Canopée » et moi, j’y étais pour la première. Et je n’étais pas seul. Dans cette trop petite salle du MAC, il y aura une trentaine d’interprètes au milieu et plusieurs dizaines de spectateurs, tous entassés autour. Et moi de « ma » belle place acquise grâce une arrivée fort hâtive, j’ai pu aussi assister au moment fort intéressant durant lequel la chorégraphe donnait ses dernières indications aux interprètes amateurs qui incluait un conseil fort beau, « On se donne à soi-même ».
Et bien, c’était « Canopée » de Catherine Lavoie-Marcus, présentée seulement deux fois, au Musée d’art Contemporain dans le cadre de l’exposition de Françoise Sullivan. « Canopée » et moi, j’y étais pour la première. Et je n’étais pas seul. Dans cette trop petite salle du MAC, il y aura une trentaine d’interprètes au milieu et plusieurs dizaines de spectateurs, tous entassés autour. Et moi de « ma » belle place acquise grâce une arrivée fort hâtive, j’ai pu aussi assister au moment fort intéressant durant lequel la chorégraphe donnait ses dernières indications aux interprètes amateurs qui incluait un conseil fort beau, « On se donne à soi-même ».
Avant de vous présenter
la symbolique que j’ai découvert dans cette œuvre, je vous rappelle la définition
de canopée qui est l'étage supérieur de la forêt. Pour
tous les spectateurs présents, au figuré, c’est vers le haut qu’il a fallu
porter notre regard, pour voir la canopée. Et c’est vers le haut, au sens
propre, que l’œuvre nous a amené, vers la lumière.
Une canopée, riche de
sa diversité humaine, j’en ai
découvert une belle illustration. Après l’avoir vu, je suis
certain que ce titre est celui qu’il fallait, pour symboliser ce que nous
découvrirons par la suite. J’ai
donc apprécié en cette soirée d’hiver au MAC, une œuvre d’une soixantaine de
minutes en deux temps.
Le moment venu, quatre
interprètes se présentent à nous, tenant à la main une grande feuille dorée,
portée tout haut, tel un offertoire. Les autres, peu à peu se joindront à eux.
Et rapidement, le sens de l’œuvre, mon sens, se construit devant moi. Devant
moi, donc ce que chacune et chacun porte, est son idée.
Ces idées qu’on
portent, donc. Que l’on donne aussi, Qu’on échappe. Qu’on partage, qu’on tient
ensemble, qu’on récupère, celle dont on ne se sait que faire. Celle qui nous
protège. Celle qu’on jette. Celle qui s’accroche à nous. Celle qu’on balance ou
qu’on laisse en plan derrière soi, celle qu’on foule sous nos pieds ou qui s’y
réfugie. Ces idées qu’on accumulent, celles qui nous recouvre, celle qu’on
brasse seul ou ensemble. L’idée qu’on offre ou qu’on souffle à l’autre ou celle
qui n’est pas la nôtre. Celle qu’on présente ou celle qu’on enlève.
Mais de la rencontre de
toutes ces idées que peut-on en faire ? Un choc des idées, une révolution, tranquille
? Comme l’a provoqué la publication du Manifeste du Refus Global, co-signée par
Françoise Sullivan.
Oui, nous en verrons
une suite intense qui a tout du volcan qui s’active et qui captive. Un volcan
alimenté par ces idées, dorées et aussi différentes, mauves, que chacun et
chacune des interprètes alimentent. Le tout se présente devant moi, tel un
magma bouillonnant qui passe d’états fort actifs à d’autres plus calmes. Au
rythme des percussions et de la harpe. Les idées sont célébrées et portées au
plus haut de la canopée. Elles alimentent le changement et l’exercice est
manifestement physiquement exigeant pour les interprètes, parce que maintenir
des idées vivantes est exigeant, surtout si on y ajoute de nouvelles idées. De
cet ordre anarchique et organique, présenté devant moi, je ne suis
qu’admiratif. Pendant que l’action se passe devant, les "idées" se distribuent tout
autour dans la foule. Et moi, j’ai droit à la mienne, merci Katia ! Et puis tout
à coup, l’activité diminue et peu à peu, les interprètes quittent leur rôle
actif pour devenir à leur tour spectateur, jusqu’au « last man
standing » qui sera le seul jeune garçon de la distribution, porteur de l’avenir.
Merci, Maude Blanchette-Lafrance, Olivier Boucher, Vincent Brault, Simon
Cardin, Émilie Cardu-Beauquier, Corinne Crane, Heather Croft, Jean-Marc Deschamps, Catherine
Duchesneau, Geneviève Dauphin-Johnson, Ariane Dubé-Lavigne, Laura Donohue,
Michel F. Côté, Anne-Julie Falcon, Annie-Joëlle Fortin, Anne Gauthier, Estelle
Grandbois-Bernard, Camille Havas, Charlotte Horny, Miori Lacerte, Vanessa
Landry, Anne Lardeux, Marna Mars, Katya Montaignac, Théo Durieux, Tim Powell,
Morena Prats, Anick Saint-Louis, Alanna Thain, Camille Trudelle, Audrey Wells et Sonja Zlatanova pour m'avoir fait vivre ce "beau brassage d'idées" qui représente bien ce que le Québec a vécu suite à la publication du "Refus Global" !
Merci Robert pour ce témoignage vibrant. Je le ferai lire à Théo ;-)
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