vendredi 15 février 2019

Sur mes pas de spectateur: Une mise à l'épreuve qui me "frappe fort" " avec l'homme de Hus !


Merci Klara et bonjour à vous tous,

Je dois vous faire une confidence, jamais je n’aurais pensé que la prise de risque, dont je vous parlais en début d’année, prendrait un jour, une tournure premier niveau, oui, oui ! Et comment donc, me demanderez-vous ? Pour répondre à votre question, je veux revenir sur ma rencontre fort marquante avec « L’homme de Hus » incarné par Camille Boitel au Théâtre La Chapelle. Cette rencontre qui s’est transformée en une mise à l’épreuve du spectateur.

                                         Photos tirées du site du théâtre La Chapelle

Donc en ce lundi de février, je me suis rendu, intrigué, à la rencontre de cet homme de Hus, « Hus » qui en norvégien signifie « maison », pour les intéressés. Présenté en partenariat avec la TOHU, il était écrit dans le ciel, et dans le feuillet aussi, que les mouvements seraient fort circassiens et oui, ils l’ont été, mais aussi et surtout fort casse-cou.

Toujours difficile de mettre en mots, toutes les sensations, certaines, extrêmes, que j’ai ressenties sur mon siège première rangée, tout au long de la présentation en découvrant cette œuvre surprenante et fortement originale. Mais avec un alphabet de 26 lettres, si je m’applique bien, je devrais y arriver.
Ainsi donc, au départ, nous apparaît cet homme avec quelques objets en bois, pour qui la manipulation n’a rien de facile. Ils sont peu nombreux, mais déjà, il est possible de ressentir que les choses sont habités par un esprit de révolte. Déjà, la manipulation d’un simple tréteau apporte son lot de difficulté. Imaginez donc, la suite lorsqu’il doit composer avec toute une « tonne » de ses bêtes de bois toutes aussi rétives que passives. Dans sa façon de faire le tout s’enchevêtre et le désordre devient inévitable. Ses péripéties toutes périlleuses me fascinent, me font rire, mais aussi font beaucoup rire tout autour de moi. Dans ces empilements de tréteaux qui se font et se défont et qui ont tout du désordre organisé, il évolue avec une maladresse manifestement maîtrisée. Donc jusqu’ici tout va bien pour lui et pour moi ! Mais rien à faire, tous ces objets, individuels ou regroupés ne tiennent pas en place ou ils ne semblent pas vouloir garder leur place. Rien ne semble sous contrôle. Mais il survit, intact même. Mais moi, suis-je à l’abri ? Ces objets qui semblent hors contrôle, sont-ils menaçant pour le spectateur, surtout s’il se trouve au beau milieu de la première rangée, jusqu’à le mettre à l’épreuve. Rien n’en est moins certain et lorsqu’un de ces tréteaux est projeté fortement du derrière de la scène et se dirige droit devant, dans ma direction, mon cœur s’arrête. Le temps se fige comme mon sang. Mais il s’arrête à mes pieds et revient promptement à son propriétaire, par un fil invisible, auquel il était attaché. Plus tard, mon sang froid sera encore mis à l’épreuve, parce que devant moi, il fait tourner un autre tréteau, excité de son énergie centripète par une suite de révolutions sans fin. Suis-je à l’abri ? Je pars ou je reste ? Tétanisé, je reste, tout comme le tréteau dans sa main, ouf !!! J’ai vraiment eu peur !!!

Une mise à l’épreuve qui avait toutes les allures d’une mise en danger. Si lui, il le sera, en danger, tout au long de la représentation et il y survit bien, je suis encore plus heureux que cela ait été aussi mon cas.

Pourtant, pour peu, j’en aurais été averti si j’avais pris la décision de lire le feuillet de la soirée, puisque on pouvait y lire « Puis vient l’attaque frontale d’une machinerie des objets devenus des monstres moyenâgeux et cela se termine par un dédale. ». Cependant, même si j’avais su, jamais, j’aurais pu organiser ma défense. Ce qui, au final, s’est avéré une bonne décision. Je reviens soulagé et très satisfait de cette intense expérience menée par un interprète fort talentueux, appuyé par une équipe discrète mais très efficace. Mais une fois le tout terminé, je te dis merci Camille !

Je m’arrête là. Bonne prochaine semaine de danse!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire