samedi 25 mai 2019

Sur mes pas en danse: Découvrir avec ravissement "Les danses de mai, Opus 2019" des finissant.es de l'École de danse contemporaine de Montréal !

Le spectateur que je suis, est en général, assez prévoyant, et se procure son billet bien à l'avance. Et spectateur avisé, ais-je été pour cette occasion ! Parce que deux semaines avant la première représentation du spectacle des finissant.es de l'École de danse contemporaine de Montréal, il n'y avait plus de billets de disponible pour toutes les soirées !!! Et encore plus heureux, ais-je été pendant et après, parce que la soirée, "programme triple", m'a ravi et je n'ai pas été le seul !

                              Photo tirée du site de l'École de danse contemporaine de Montréal

Au programme donc, "Vie et mort de l'élégance" de Marie Béland, "Lupercales" d'Alan Lake et le "Cri du monde" de Marie Chouinard qui nous ont permis d'explorer univers chorégraphiques très différents, incarnés avec grand talent par des jeunes femmes et des jeunes hommes au seuil de leur vie professionnelle.

Une fois, chaque siège occupé et les portes refermées, nous voyons apparaître de derrière la scène, une jeune femme avec sa belle robe et dotée d'une grâce de "belle" légèreté et d'élégance. Elle se déplace pied nu à talon haut, oui, oui !!! Il faut juste un peu d'imagination pour les voir ces souliers, mais la démarche nous aide. Elle sera seule, le temps de capter notre attention. Et ensuite, elle sera rejoint par lui, d'un bel habit revêtu ! Et peu à peu les autres personnages arrivent. Et nous assistons par la suite à la lente et inexorable évolution décomposition des apparences et de l'élégance ! De ces gestes élégants que l'on répète, mais dont le vernis se fissure peu à peu sans que le moment qui l'a précédé ne l'annonce. De cette rencontre, d'abord courtoise et tout sourire qui se décompose, jusqu'à devenir même "claque à la figure" (une vraie, de ma position en première rangée !!!). De ce choc aussi, qui gagne en force entre deux devant une troisième. De cet objet de convoitise, langoureusement désiré, mais duquel d'abord, on se retient seul, mais ensuite avec de l'aide. Voilà quelques uns de ces gestes d'élégance qui se présentent devant moi. Le tout demande un effort physique manifeste et un travail de synchronisation très précis. Et les interprètes nous le présentent dans une "élégance" chorégraphique ! Le tout ayant débuté sur une trame musicale discrète, nous ressentons bien avec sa présence plus intense et assourdissante que le tout se terminera avec éclat. Et c'est ce qui arriva, avec ces gâteaux de blanc vêtus et de cerise couronnés qui devinrent conclusion "explosive" de cette élégance mal contenue devenue décadente !

Bravo à Chanelle Allaire, Rodrigo Alvarenga-Bonilla, Constance Gadan, Simone Gauthier, Lorena Salinas, Jade Dussault-Lapointe, Chéline Lacroix et Brian Mendez pour avoir fait un "plongeon tête première dans les craques du vernis des apparences", dixit le feuillet de la soirée et de l'avoir éclaboussé jusqu'à nous !

Privilège de spectateur, lors de l'entracte, j'ai pu être présent lors d'un échange entre la chorégraphe et certains interprètes, finissant.es de 2012 qui avait présenté cette même oeuvre. Un retour en arrière pour elles et lui, plein de souvenirs et une mise en perspective fort intéressante durant laquelle, j'ai aussi appris qu'un tout petit détail scénique sans importance était différent. Une oeuvre "grand plateau" de Marie Béland qui mériterait une plus grande diffusion pour la beauté et la clarté du propos!

Après une courte pause, "Lupercales" d'Alan Lake nous présente avec, entre autres, miroirs déformants et semi-transparents ainsi que bassins d'eau sans oublier la pâte "glaiseuse", chère au chorégraphe, une perspective actuelle de ces fêtes païennes de la Rome antique. Les finissant.es, Catherine Ally, Solène Bernier, Angélique Delorme, Raphaëlle Kennibal Cox, Lucie Lesclauze, Mathilde Mercier Beloin, Abe Mijnheer, Audrey Thériault et Leah Tremblay réussissent à faire corps avec les différents accessoires, fort nombreux. Ils prennent à bras le corps (et de gestes) cette oeuvre esthétique et pleine de ses symboles. Ces festivités, "garantes de nouveaux printemps ..." et qui se conclue sur un tableau fort puissant sont aussi garantes d'avenir pour ces finissant.es !

Après l'entracte, toutes et tous, les 17 quoi !, reviendront sur scène, pour nous présenter des extraits d'une oeuvre de Marie Chouinard, "Le cri du monde", habilement adapté et reconstruit par Isabelle Poirier. Impossible pour moi de rester insensible devant une oeuvre de Marie Chouinard et cette fois n'a pas fait exception. Tout au long des différents tableaux, on retrouve fort bien présentée la signature de la chorégraphe. Voir juste devant moi, dix-sept interprètes dont les mouvements, ceux des bras et des mains, particulièrement bien exécutés et porteurs de cet univers dans lequel la tension se transforment en pulsion et en cris, est un pur plaisir de spectateur. Je voudrais ajouter une mention spéciale à Sarah Dubé pour l'adaptation des costumes originaux pour en respecter la nature originale plus dépouillée.

C'est donc sur la scène de l'espace Orange du Wilder qui leur a servi de tremplin que ces diplômés feront leur envol vers une carrière professionnelle que je leur souhaite fort bien remplie comme ceux et celles que j'ai croisé dans le salon attenant à cette salle durant l'entracte. Et à leurs profs qui les ont préparé à cet envol, l'ancien prof que je suis vous dit que vous avez surpassé l'objectif d'un programme collégial qui est d'amener un diplômé au seuil du "marché du travail".

Aucun commentaire:

Publier un commentaire