vendredi 24 mai 2019

Mon retour sur "Terrien" de Nate Yaffe présenté à Danscussions & Co, le 24 mai d'un printemps qui se fait discret !


Merci beaucoup Maud et bonjour à vous tous,

Heureux de revenir pour faire une petite saucette avec vous dans les ondes estivales de Danscussions & Co en cette saison de festival.



Je voudrais, aujourd’hui, revenir sur une de mes plus récentes sorties danse pour vous partager mes observations et mes impressions, fort positives, par ailleurs. Sortie pour laquelle, j’étais accompagné par deux de mes trois petits-fils pour découvrir « Terrien » de Nate Yaffe présenté par Tangente. J’avais écouté avec intérêt les différentes étapes de la création de cette œuvre pour jeune public qu’il a présentée au cours de l’émission du 10 mai dernier. Ce fut le déclencheur pour proposer à mes trois petits-fils de m’y accompagner. Mais lorsque je leur mentionne que ce spectacle sera interactif, cela les convainc moyennement. Malgré tout, sûrement pour faire plaisir à leur grand-père, les deux plus jeunes, de 8 et 4 ans, presque 5, ont accepté de m’accompagner.

Au moment d’aller les chercher, le plus jeune hésite, et c’est un euphémisme. Malgré tout, il accepte et nous nous rendons jusqu’au Wilder. Devant la porte de l’Espace Vert, se retrouvent des petits-fils incertains et un grand-père rassurant. Nate, je compte sur toi! me dis-je intérieurement. Tout autour de nous, plein de parents accompagnés par leurs enfants et des adultes seuls aussi.

Le moment venu, Nate nous invite à entrer et à examiner attentivement les trois « sculptures », intrigantes, suspendues au milieu de l’espace Vert. Si le grand-père est en territoire familier, ce n’est pas le cas du plus jeune qui exprime dans cet espace une certaine crainte, sinon une crainte certaine. Rien à faire, l’examen des trois sculptures suspendues ne fait pas parti du programme de sa journée. Nous nous replierons donc sur un banc pour apprivoiser le lieu et faire l’examen de ces objets suspendus, pendant que la salle fait son plein de spectateurs de tout âge fort curieux. Je le sens, je devrai composer avec différents rôles, celui de spectateur, celui d’observateur et aussi celui de grand-père attentif et rassurant. Puis débute la représentation, dirigée par Nate Yaffe qui nous demande de choisir notre « sculpture » préférée en nous rassemblant au-dessous. Ce que nous ferons, quoiqu’en périphérie, pour participer à ce qui suivra.

Nous serons invités à définir ce que peut être un « terrien », d’un être humain à une roche, en passant par les animaux et les bactéries. Les jeunes y contribuent avec un grand enthousiasme!
Et la suite est fort bien pensée et habilement amenée. Une fois trouvée la nature de notre sculpture, nous sommes invités à lui trouver un nom et les mouvements pour l’animer. Ce que nous devrons faire en groupe, d’abord pour ensuite le présenter aux autres. Puis tous, sont invités à danser, d’abord en groupes et ensuite, tous ensemble. De notre côté, mes petits-fils et moi, choisirons une position défensive, soit celle du repli et de l’observation. Ce qui me permet d’observer que les autres, plus jeunes comme plus vieux, de tout le spectre des âges, embarquent dans la proposition.

Et puis nous sommes invités à nous replier derrière le cercle éclairé pour découvrir les trois interprètes, Angie Cheng, Pénélope Gromko et Lauren Semeschuk qui prennent possession de ce cercle éclairé que nous libérons de notre présence. D’abord, elles dansent, ensuite, elles dépouillent graduellement de leurs attraits les sculptures qui à tour de rôle, descendent proche du sol. Fort fascinant de découvrir la suite. De la sculpture à l’interprète, qui l’utilise et le partage avec une autre pour, ensuite le laisser en bordure du cercle à la portée des spectateurs. Et tout naturellement, jeunes et moins jeunes en prennent possession et les utilisent pour s’en parer. De ma position en repli avec mes deux accompagnateurs fort attentifs eux aussi, je peux constater que graduellement les jeunes commencent à occuper la place, sans qu’aucune directive ne soit formellement donnée, et ainsi participer à l’œuvre. Et pis arrive le moment, où tous sont invités officiellement à participer à l’œuvre en dansant.

Le tout se termine lorsque Nate Yaffe, « maître de cérémonie », nous invite à nous asseoir et à partager nos impressions, Ce que j’entends des jeunes et des plus vieux est fort intéressant et me confirment qu’ils ont bien compris l’intention de l’œuvre, avec des mots comme rencontre, évolution et mutation.

Voilà, selon moi, une œuvre intelligemment construite qui amène les spectateurs de tout âge à participer sans que les mots ne soient nécessaires.

Une œuvre fort intéressante, qui s’adresse aux enfants, mais pas pour tous les enfants, si je me fie à la réaction de mes petits-fils. Il en reste qu’au retour à la maison, ils m’indiquent qu’ils ont bien aimé, même si, à leurs parents, leur réponse est plus tiède !!! Gentils et protecteurs, mes petits-fils ! En conclusion, pour un chorégraphe qui a dit « je ne sais pas faire cela » en début de processus, Nate Yaffe et tous ses collaborateurs peuvent dire mission accomplie. Et ils devraient poursuivre dans cette voie, celle de l’inclusion ! Merci Tangente de lui avoir permis d’aller à la rencontre d’un plus grand public.

Et à vous toutes et tous, bonne saison de festivals !

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