Aveu de spectateur pour débuter !J'ai des regrets culturels que je conserve tout au fond de moi ! Parmi ceux-ci est de n'avoir jamais assisté à "Poésies, sandwichs et autres soirs qui penchent" de Loui Mauffette. Et cela malgré que les opportunités de la découvrir aient été nombreuses. En effet, ce happening poétique a été présenté régulièrement sur un intervalle de dix ans ! Mais le regret, tamis en soi, rend le spectateur plus attentif et lorsque j'ai entendu qu'il récidivait avec "Chansons pour filles et garçons perdus", j'ai fait de la place dans l'agenda en "tassant mes sorties danse et "embrigadé" ma blonde.
Photo de Valérie Remise tirée du site du Devoir
Voilà donc pourquoi, nos pas nous ont porté jusqu'à la Cinquième Salle de la Place des Arts dans lequel, il y avait déjà une foule fort nombreuses plus de trente minutes avant le début de la représentation. Il faut dire que c'était admission générale, mais quand même ! Il en reste, c'est avec une longue file tout en boucles, question que l'on puisse la faire tenir dans le hall que les portes de la salle s'est ouverte et que chacun et chacune trouve une place à son goût. Ce qui sera plus facile pour les premiers entrées puisque la soirée affichait complet. Pour nous, après un examen des places encore libres et quelques tractations, j'entends les paroles sages de ma blonde, "c'est parfait ici" ! C'est donc dans une rangée surélevée sur un des côtés de la scène, tout en long, derrière le piano que nous découvrirons avec enchantement ce qui suivra pendant les trois prochaines heures !
Tout s'ouvre sur l'arrivée d'un jeune garçon (Luc Papacotsia) qui lance la soirée avec un extrait da pièce "Alphonse" de Wadji Mouawad. Et qui sera suivi par la présentation fort enthousiaste, autant pour tous les interprètes qui prennent possession des lieux et de notre attention que pour les spectateurs de "J'en appelle à la poésie" de David Goudreault.
C'est pendant plus de trois heures, mais qui passent si vite, que les quelques dizaines de textes nous seront déclamés ou chantés de façon fort colorée dans le ton et dans les gestes. L'alternance de longs textes avec d'autres plus courts ou des chansons permet, selon moi de reprendre notre souffle d'attention. Il m'est très difficile de choisir parmi les textes, tous québécois, un ou même des moments forts, mais j'ose ! "On arrivera à l'école quand on arrivera" de Marjolaine Beauchamp par Émilie Gilbert, "La jeune fille et la lune" de Claude Gauvreau par Mylène Mackay tout de blanc vêtue, "La nuit" de Marie Uguay par Émilie Gilbert et aussi "Fais moi danser François Hébert" de et chanté par Marie Jo Thério sont parmi mes coups de coeur de la soirée. Une soirée durant laquelle la parole prend place et nous investie totalement. Le plaisir de découvrir ou redécouvrir de si beaux textes, forts surtout (!) et si bien portés.
Merci Loui Mauffette, Benoit Landry, Nathalie Breuer, Guido Del Fabbro, Kathleen Fortin, Émilie Gilbert, Benoit Landry, Roger La Rue, Pierre ebeau, Jean-Simon Leduc, Gabriel Le mire, Macha Limonchik, Mylène Mackay, Catherine Paquin Béchard, Jean-Philippe Perras, Adèle Reinhardt, Marie-Jo Thério, Luc Papacotsia, Florence Bourbeau, Félixe Savage, Simone Noppen et Samuelle Gaudette.
De cette soirée, j'en reviens avec plein de souvenirs, de projets de lecture, mais aussi avec une photocopie de la première page du Journal de Montréal du vendredi 9 octobre 1970 avec le gros titre "Radio-Canada a cédé" et qui reproduit le texte du manifeste du FLQ qui nous a été lu. Un petit sac de papier qui a contenu du mais soufflé, distribué dans la salle et qui m'a été remis par Mylène Mackay en début de deuxième partie. Et aussi, heureuse initiative des créateurs, une copie papier indiquant les titres des poèmes et des chansons présentés durant la soirée. Je me suis résigné et j'ai laissé derrière moi, dans le hall d'entrée en quittant, le verre ayant contenu une boisson remise par Macha Limonchik !
Au moment où j'écris ce texte, les représentations font partie du passé, mais, je suis convaincu qu'il faut rester attentif parce que d'autres occasions se présenteront, je le souhaite ardemment, pour voir ou revoir ces "moments magiques" ! "J'en appelle à la poésie" !!!! qui est baume sur notre coeur et notre âme ainsi qu'éveil de notre humanité souvent mise à mal !
Aucun commentaire:
Publier un commentaire