samedi 23 juillet 2022

Sur mes pas en danse: "a cloud, a distance", comme les liens que l'on crée !

 À mon agenda, cette proposition était dans la case du jeudi, mais mère nature en a décidé autrement (lire ici trop grand risque d'orage). Parce que voyez-vous, dans un parc, la présentation d'une proposition artistique n'est pas une bonne idée. Bonne cependant est la décision de la reporter au lendemain sous un ciel manifestement plus clément. Me voilà donc, en ce vendredi soir", en "expédition" pour me rendre dans la partie ouest de l'île vers un coin peu achalandé par moi, soit un parc de la ville de Westmount. Une fois le parc trouvé, je me mets à la recherche du lieu de présentation que je trouve assez facilement (merci Noël et Arianne !).

Pause

Voilà une de mes angoisses estivales, celle de ne pas trouver le lieu de présentation d'une proposition lorsque la seule indication est le nom du parc et que celui-ci est assez grand. Ayant déjà raté le lieu d'une rencontre,"chat échaudé craint même l'eau froide" ! Cependant, le niveau de stress du spectateur s'abaisse fortement dès qu'il découvre ce lieu comme en cette soirée !

Fin de la pause

Arrivés à bon port, parce que bien accompagné, nous sommes accueillis par Noël Vézina, l'instigatrice de l'évènement qui nous invite à prendre place autour du lieu de présentation circulaire délimité par des bouts de branches plantés dans le sol. Elle nous remet aussi un bout de papier plié en deux qu'elle nous demande de conserver comme tel jusqu'à ce qu'elle nous demande de l'ouvrir durant la présentation. Il renferme une action que nous pourrons faire, à notre discrétion.

Une fois le survol de l'endroit où prendre place fait, nous trouvons et nous nous installons. Pendant qu'autour des gens prennent, à leur tour, leur place, les deux interprètes, Arianne Levasseur et Camélia Letendre sont étendues au sol immobiles. Le moment venu, elles se lèvent et se mettent "au travail" ! Tout en douceur, chacune d'elles prend un rouleau de fil parmi tous ceux de différentes couleurs tout autour. Après avoir attaché une des extrémités de ce fil à un des piquets, elles déploient patiemment un réseau, utilisant un autre rouleau, une fois le précédent en place. Difficile, sinon impossible pour moi de savoir si ce déploiement de fil est organisé selon un plan précis, mais le résultat donne une toile fort complète. Si au début de ce déploiement de fils, j'étais intéressé par le résultat, peu à peu, mon intérêt s'est déplacé vers leurs déplacements. Comme si pour moi, les gestes avaient, tout à coup, plus d'importance que le résultat. De ces fils de différentes couleurs (symbole qui a un effet sur ma perception de cette création éphémère) qui s'entrecroisent, tout en toile, on peut y apercevoir les vibrations respiratoires, comme si elle prenait une existence propre avec ces deux femmes qui l'arpentent avec agilité !

                                                            Crédit: Rozenn Lecomte

Une fois leur tâche terminée, voilà rendu le moment de notre contribution que je garde secrète, mais dont je peux dire qu'elle a une fonction d'unir le plus grand nombre. Le tout se termine par la reprise en charge de cette toile par ces deux artisanes qui ramènent le propos de l'oeuvre à l'essentiel, selon moi, soit les relations complexes entre deux personnes peu importe la nature et le nombre de liens qui les unit !

Au final, voilà une proposition qui m'a demandé, comme spectateur, de l'apprivoiser d'abord, mais dont, par la suite, le sens que je lui ai donné a émergé graduellement. Sommes nous conscient du nombre et de la nature parfois fragiles des liens qui nous relient ? De ceux et celles qui sont connecté.es à nous d'abord, mais aussi connecté.es entre eux et elles. De ma perspective, ce "a cloud, a distance" de Noël Vézina, propose une prise de conscience fort intéressante et réussie de cette nouvelle réalité infonuagique et de ses différentes déclinaisons actuelles. 



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