vendredi 29 juillet 2016

Sur mes pas en musique: "Portrait" enchantant (de Ludovico Einaudi) par Angèle Dubeau & La Pietà

Il m'arrive régulièrement de faire de belles découvertes musicales, mais plus rarement d'avoir un coup de foudre. Évidemment, sans qu'ils soient mis à l'agenda. Ma dernière en date s'est produite lorsque j'étais au volant pour une série de destination pour ravitailler mon frigo. J'étais donc en route, avec la radio syntonisée à ICI Musique (mon poste chouchou !) et voilà, sans présentation, une pièce musicale débute. Dès les premiers instants, je suis conquis, mais tellement !, que je décide "tout de go" de m'arrêter pour pouvoir avoir une première fois à la hauteur de ce qui m'était présenté. Soyez rassurés, je me suis à l'arrêt dans un endroit permis et en toute sécurité pour les trois minutes qui ont suivi. Le tout s'est terminé et comble de bonheur, l'animatrice donne les informations sur cette pièce, "Life" de Ludovico Einaudi par Angèle Dubeau et La pietà.



À ce moment débutait une course contre la montre, parce que sans crayon ni papier, ma mémoire tiendrait-elle le coup ? La réponse vous la connaissez et avec l'album CD je me suis retrouvé. Depuis, cet album occupe l'espace sonore de mon salon le plus souvent possible. Difficile de décrire le bienfait de ces pièces qui entraînent notre esprit dans un état de bien-être et de réconfort. C'est sans parler des flots d'émotion que transmettent les notes que les violons nous proposent tellement efficacement. Je ne pourrais pas (encore, parce que d'autres achats sont en vue) comparer les versions arrangées d'Angèle Dubeau, mais de ce compositeur que je ne connaissais pas, elle en fait une oeuvre qui invite à la découverte. Ce qui n'est pas une première pour moi, qui possède aussi ses autres CDs qui visaient le même objectif.

Pour dceux et celles qui ne connaissait pas cet album et pour  pouvoir l'apprécier dès maintenant, je vous propose le lien avec la premièere pièce, "Life". Le vidéo je vous l'indique permet une perspective 360 degrés. Bonne écoute !

https://www.youtube.com/watch?v=c8bIMfBlWn8

mercredi 27 juillet 2016

Sur mes pas estivals en danse: "Le Petit chaperon rouge" revisité dans la pénombre

À défaut de la grandeur de la scène du Théâtre de la Verdure dans le Parc Lafontaine, depuis quelques étés, nous avons droit à des oeuvres sur le gazon avec les spectateurs tout autour. Lors de ma plus récente visite dans ces lieux, l'oeuvre (La Fanfare Pourpour et les soeurs Schmutt) débutait à 19h00 et se terminait avant le coucher du soleil. Rien pour faire peur aux enfants ! Cette fois, nous étions conviés pour 20h30 ou 21h30 dans le même endroit, sous les arbres. Le soleil, lui, se dirigeait tout de go vers son coucher, nous laissant dans la pénombre juste avant l'arrivée d'un gros méchant loup. Mais soyons courageux, parce que nous étions nombreux, très nombreux, même, assis tout autour du lieu de la rencontre entre ce gros méchant loup (Mark-Eden Towle) et la si gentille et innocente (!) Chaperon rouge (Lucie Vigneault). Bon arrêtons ici, parce qu'il est important de rappeler que ce qu'on nous proposera sera une version revisitée de Tony Chong en danse contemporaine et non la version classique. Il la présente (sur son site) comme un "duo d’une durée de 20 minutes (qui) est une lecture freudienne de ce conte de fée des Frères Grimms" et c'est exactement l'impression que j'ai ressentie. 

Dans la noirceur de la nuit naissante, le Chaperon rouge va à la rencontre du gros méchant loup. Le tout débute lentement et est chargé de tension entre les deux. La dent accérée et le bras long du loup nous la ressentons, mieux même que le Chaperon délesté de son apanage rouge. Pendant la première partie, nous assisterons à une course poursuite en allers retours, durant laquelle la fuite n'est pas une option. Viens ensuite le moment durant lequelle la relation se trouble et bien malin dira qui domine qui. Les gestes sont éloquents et le talent de les interpréter bien présent. Mais comme toute bonne histoire, habilement présentée, la fin reste ouverte et nous laisse la chance de la compléter. Ce que nous tenterons de faire en revenant sous les arbres, sans que nous puissions nous entendre. Ce qui me fait redire que l'important souvent n'est pas la destination, mais plutôt le chemin pour y arriver et pour cela Chaperon et Loup nous l'ont bien montré.

                                Photo : Nans Bortuzzo, tirée du site du chorégraphe

L'été diront certains, n'est pas une saison pour la danse contemporaine. Évidemment, je ne partage pas ce point de vue, d'autant que je serais d'opinion que dans l'espace public, certaines oeuvres de danse contemporaine s'enrichissent d'une dimension supplémentaire qui les rendent plus rayonnantes. Et en cette soirée, j'en ai eu un autre exemple.




mardi 26 juillet 2016

Sur mes pas estivals en danse: La "Trame" réussie de Atypique-Le Collectif

L'été est l'occasion pour la danse d'investir les places extérieures, d'autant que les nuages nous en laissent la possibilité et "tonight, is a good night" au Square Cabot. Dans ce lieu devenu "gymnase de Pokemons" et, par conséquent, terrain de chasse des très nombreux et très présents adeptes de cette nouvelle réalité augmentée, il y avait, gracieuseté d'un arrondissement de Montréal (Ville-Marie), une proposition dansée, "Trame" de Atypique-Le Collectif. N'ayant pas de téléphone intelligent, ni non plus d'intérêt pour la chose (trop vieux, peut-être !), je m'y suis dirigé pour la danse. Malgré les mouvements cette foule imposante, juste là, téléphone à la main, c'est à la danse que je me suis intéressée.



C'était la troisième fois que j'assistais à une présentation de "Trame", mais ce soir, comme la fois précédente, c'était comme la première fois. Cette gang allumée, (avec une distribution toute féminine pour ce soir) s'adapte à l'environnement pour nous proposer une oeuvre polymorphique, adaptée au milieu qui sais être toujours captivante. La première fois, c'était au Théâtre Mainline devant une assistance familière avec la danse. En toute complicité avec la gang de "Dans mon salon", elle avait habilement investi la place dans tous les racoins. Plus tard, dans une bibliothèque de Montréal, loin de chez moi, avec la compagnie Mouvement Perpétuel, cette gang encore, devant un public manifestement moins familier avec la danse, avait séduit les gens présents en nous avait faisant découvrir l'espace avec leurs armes de séduction massive. Là, je vous sens intrigué par cette expression et c'est bien normal ! Parce que voyez-vous, les accessoires sont leur signature. Dans ce Square comme avant, cette gang a encore réussi à intéresser et à captiver les personnes présentes, très jeunes, jeunes et un "peu plus vieilles", mêm ceux pas nécessaire là pour la danse, en grande partie grâce à leurs accessoires.

Pour mieux vous faire comprendre pourquoi, il faut que je commence par le début. Une musique festive remplit le Square avant le moment de débuter et à l'heure prévue, elle se fait discrète et l'annonce officielle se fait entendre. Les gens passent ou occupent l'espace sans encore vraiment réaliser, que le "show va commencer". Le premier tableau, habilement interprété par Jessica Viau, permet d'investir la place et d'établir les limites des mouvements à venir. En allant au devant des spectateurs, tout sourire et yeux allumés, la résistance est inexistante, l'adhésion instantanée et l'espace libéré pour les mouvements à venir. Une fois cela fait, Vanessa Bousquet et Élise Bergeron avec leur "nid-nuage", vont à la rencontre du public présent, établir les liens, avec une préférence pour les tout-jeunes, mission accomplie ! L'espace et le public étant acquis et conquis, elles nous entraînent vers d'autres espaces de ce Square, à la découverte des personnages qui les habitent. Les mouvements nous indiquent que cet espace est bel et bien le leur. Les prochains tableaux nous permettent de découvrir que les espaces (accessoires arrimés aux arbres de la place) peuvent devenir des lieux occupés par des personnages intrigants qui captivent les yeux.  Il y aura d'abord cette femme (Corine Crane) reliée à un arbre, la tête toute recouverte d'un tissu blanc.  Il y aura aussi la célébration du moment aux sons et aux mouvements entraînants qui nous amènent plus loin de l'autre côté du monument tout au milieu. Parce que, voyez-vous, sans que nous nous en rendions compte, nous avons voyagé, nous avons fait le tour des lieux. Dans les derniers tableaux, qui utilisaient leur accessoire de séduction massive, cette "tresse" qui a servi à ce personnage mystérieux (Élise Bergeron) avec une colonne vertébrale et de queue qui la mettait en contact autant avec la terre que le ciel (mon tableau préféré). Il y a eu aussi ce tableau avec le même type d'accessoire qui enchaînait deux interprètes dans une danse "face à face" qui ne faisait de gagnant que le public présent.

Mais le tout s'est terminé, au son des applaudissements de ce public comblé, qu'il soit de passage ou venu comme moi, pour cela. Il y a même eu un spectateur qui a insisté pour se faire prendre en photo avec les interprètes, vive le "in-situ" !

Voilà une oeuvre accessible qui peut être facilement apprécié dans un parc par un public de tout âge. Allez responsables culturelles de ville ou d'arrondissement, osez et vous verrez que la danse peut investir la place et le coeur de tous les publics, incluant les chasseurs de Pokémons !

lundi 25 juillet 2016

Sur mes pas en musique au Festival Juste pour rire: "Les Petites Tounes" en famille

Une fois devenu père, il y a des endroits et propositions culturelles que j'ai pu fréquenter de nouveau légitimement. Le temps a passé, mes enfants ont grandi et par conséquent, certaines portes se sont refermées. Mais de père, je suis devenu grand-père et, ces portes, se sont réouvertes. Un film pour enfants, une pièce de théâtre et il y a quelques jours, un spectacle musical. J'ai accompagné mes petits-fils pour découvrir le spectacle musical "Les 4 saisons" du groupe Les Petites Tounes, présenté en scène extérieure du Festival Juste pour rire.



Je dois avouer que ma dernière visite sur un site extérieur ou en salle à ce festival, date de bien longtemps. Le "rire" n'est pas ma tasse de thé. Mais accompagnés par mes trois petits copains, main dans la main, le chemin se fait agréable sous mes pas. Ainsi donc, l'automobile bien stationnée tout proche dans un endroit à parcomètre, hors des moments de tarification, tout augurait bien. Je vous rassure tout de suite, tout s'est bien passé et ça s'est bien terminé. Il faut donc se rendre à la Scène Vidéotron sur la Place des Festivals, trouver une place confortable, assise et qui permette à tous de bien voir la scène, mission accomplie ! Le public est jeune et les jeunes familles, poussettes incluses, sont nombreuses, cela ne surprendra pas personne. Mais il y avait aussi des adultes seuls, sans un plus jeune comme justification de présence (j'en prends bien note !).

L'heure arrive et le groupe entame sa représentation tout en dynamisme, reprenant les principales chansons de leur répertoire (information que j'ai eu de mon plus vieux dont c'était la troisième présence à un de leur spectacle). Soleil, pluie, boue, moustique, pirate, mexicain et améridien font l'objet d'une chanson. Les quatres membres animent habilement la foule et les entraînent dans leur univers tout coloré de paroles et de musique. Pendant que jeunes et parents les accompagnaient en chant et en mouvements, mes accompagnateurs, eux, étaient très sages, attentifs. Appréciaient-ils, voilà la grande question ! Le tout terminé, sur le chemin du retour, le temps était venu pour moi de vérifier. Et les garçons, vous avez aimé ? "Oh oui, grand-papa" avec un grand sourire pour accompagner cette réponse fort audible qui a masqué mon soulagement. Parce que moi, j'ai bien aimé les chansons de ces joyeux lurons qui m'ont permis de me sentir un peu moins vieux et un peu plus heureux. Mes pas de retour en furent juste plus légers.

samedi 23 juillet 2016

Sur mes pas au cinéma: "Notre petite soeur" adorable, mais pas seulement

Quand mes pas me mènent dans une salle de cinéma, il arrive que ce soit pour espérer me faire dorloter par une histoire simple, mais toute colorée d'émotion, de sincérité et de beauté de la nature humaine. Une histoire dont la fin m'importera peu, mais que le parcours narratif me bercera d'émotions. Revenant du visionnement de "Notre petite soeur" de Hirokazu Koreeda au cinéma Beaubien, dont j'avais bien apprécié l'oeuvre précédente, "Tel père, tel fils", je peux affirmer que j'ai été conquis par cette histoire de famille, hors norme. Une famille composée de trois soeurs, presque orphelines, toutes aussi différentes (la responsable, la délurée et la spéciale) que complices, abandonnées par leur père et leur mère. Trois soeurs qui accueillent leur demie-soeur suite à un évènement. Le plaisir de cette histoire est d'en découvrir les tenants et les aboutissants, par conséquent, "nenni" sur les détails de cette histoire, mais je ne vous priverai pas de mes impressions.



J'ai d'abord été captivé par la découverte de la personnalité de ces quatre femmes (ou jeunes filles), interprétées tout en retenu et justesse. J'ai été subjugué par la beauté des différents lieux qui nous sont présentés. J'ai été touché, à en verser quelques larmes, sur les différents épisodes de leurs vies. Tout est présenté en toute simplicité, sans artifices, mais cela permet de mieux ressentir l'importance. Une sortie cinéma qui fait du bien à l'âme et au coeur et que je vous recommande.

Habitué de ce cinéma (le Beaubien), les bandes annonces se répètent  ("Les délices de Tokyo et "Kalo Pothi, un village au Népal", j'ai bien hâte !), mais aujourd'hui, de nouvelles nous été présentées dont celles du prochain opus de Xavier Dolan, "Juste la fin du monde" (prometteur) et surtout de "Les Innocentes" d'Anne Fontaine qui se base sur des faits vécus après la Deuxième Guerre Mondiale. Vous pouvez parier que mes prochains pas au cinéma (Beaubien) seront nombreux.


vendredi 22 juillet 2016

Sur mes pas en danse en Zone Homa: un "all the strings attached" introspectif

Depuis le début de la période estivale, l'amateur de danse avisé a pu facilement trouver à l'extérieur, dans un  parc ou un square de Montréal, des propositions danse toute aussi gratuites qu'intéressantes. Et ce n'est pas fini, loin de là ! Mais il en reste qu'en salle, il pourra aussi sustenter son intérêt. Il lui faut juste se rendre en Zone Homa qui présente plusieurs propositions "danse" entre le 19 juillet et le 27 août. Et comme je suis un amateur de danse, devinez ? Et oui, vous avez trouvé, je sortirai un peu ! J'ai examiné attentivement la programmation, je l'ai comparé avec mes disponibilités et à la Maison de Culture Maisonneuve (et quelques autres lieux périphériques) et mes pas me porteront en ces lieux, pas autant que je l'aurais souhaité, mais quand même et je vous ferai rapport, promis !

Il y a quelques années, mes expéditions en Zone Homa étaient peu nombreuses, mais. peut-être est-ce moi ou une programmation plus riche cette année, allez donc savoir, parce que pour cette 8e édition, elles seront plus nombreuses. Peut-être même que j'en profiterai pour joindre l'utile à l'agréable et distribuer des e3xemplaires de la programmation automnale de Tangente. Un mauvais jeux de mots que j'oserai, serait que je ferai peut-être un Témoin de Jéhovah de moi-même en distribuant les invitations aux beaux mouvements, mais la cause est si bonne ! À suivre donc !

Ainsi donc en cette deuxième soirée de festival, il nous était proposé "all the strings attached" de Geneviève Bolla et Susan Paulson et j'y étais. Ce n'était pas la première visite de Geneviève Bolla comme chorégraphe dans la Zone Homa, je me souviens encore de "Wonder", il y a quelques années, qui m'avait fait fort bonne impression. De plus, cette interprète, j'en apprécie toujours la présence intense sur scène. Je m'y suis donc rendu avec un certain niveau d'attente, "all the strings attached" et une fois les projecteurs éteints, je dois avouer que j'ai été quelque peu désorienté. Présentée comme "Danse/Théâtre", c'est effectivement à ce que nous avons eu droit. " S'inspirant de jugements, de commentaires, d'insultes et de "conseils d'amis" dont elles ont déjà fait les frais, cette pièce explore les traces laissé(es) par les mots, laissées, absorbées, consommées et écrits dans nos peaux." Cette description écrite annonce bien la suite.

                                             Photo : Isabelle Germain

Quelles sont les cicatrices laissées de ces paroles et de ces regards assassins du passé, celles qui n'auraient jamais dû être prononcées ou lancés et, pourtant, qui l'ont été, voilà le programme de la soirée ! Première illustration, les deux interprètes nous apparaissent assises dasn le coin de la scène sur un banc de dos, immobiles de longues minutes accompagnées par une pièce musicale de piano. À défaut de réagir, elles semblent absorber stoïquement et en toute intimité les coups de langues. Par la suite, elles se dirigent à une table pour y prendre le "thé", face à nous cette fois, toujours en silence et avec une économie de mouvements. Le moment de "faire passer" en elles, j'imagine, le flot de ces mots et le spectateur pourra voir que tout ne passe pas bien ou par "où ça devrait".

S'en suit une suite de tableaux durant lesquels, elles échangent (en anglais !), elles ingurgitent un gâteau lancé par terre, tel le passé revenu s'écraser sur la scène devant elles et devant nous, aussi, tel un élément du passé que l'on prend plaisir à se remémorer, à petites doses. Il y aura aussi un autre tableau de corps longuement immobiles, un autre aussi de danse tellement éloquent ("et que j'en aurais pris beaucoup plus de ces mouvements dansés !"). Le tout se termine simplement sans que l'on puisse déterminer l'importance des cicatrices sur le vécu actuel ces deux femme. Au final, il est difficile aussi de prendre la mesure de l'effet sur les spectateurs de cette oeuvre "toute en intimité". Pour ma part, les effets d'attente et de surprise ne m'ont pas permis d'avoir le niveau de réceptivité, sur le moment, mais je continue de prendre la mesure de l'oeuvre et du sens probable des deux créatrices. Et deux jours plus tard, les traces sont encore présentes, comme quoi, mes pas ont été récompensés par ma patience.


mardi 19 juillet 2016

Sur mes pas au cinéma: voir "King Dave" et se prosterner

Lundi soir, 21h30, tous les sièges sont occupés dans la salle du Cinéma Beaubien pour assister à la projection de "King Dave". Un buzz s'installe-t-il ? Juste à écouter autour pour découvrir que, comme nous, certains ont vu la pièce (pièce culte dira même mon voisin à la personne qui l'accompagne) et d'autres non. L'objectif de Podz, le réalisateur, et de son équipe est de présenter autrement, à travers la lentille d'une caméra, ce personnage (Alexandre Goyette, époustouflant) encore ado une fois l'âge passé, dans ses tribulations de matamore de façade. Avant de s'y rendre et de se risquer au royaume de King Dave, il faut savoir, comme l'a écrit Marc Cassivi dans La Presse que cette oeuvre "est une proposition radicale (et excessive, serais-je tenté d'ajouter), à laquelle on adhère ou pas.". Une fois les lumières éteintes, la suite le confirmera, impossible de rester neutre face à ce qui nous sera présenté. La réaction vocale du public présent à cette représentation me permet de dire que comme la mienne, l'adhésion a été forte et voilà pourquoi.

Si la pièce de théâtre était un monologue à un personnage, le film s'en éloigne un peu, mais garde présente la relation constante et intime entre le personnage et le spectateur. La technique du plan séquence largement publicisé pour présenter le récit et les prouesses techniques évidentes mériteraient à eux seuls le déplacement, mais ce serait oublier le plus important. En effet, c'est King Dave qui règne en maître sur l'écran et sur notre attention, "oh yeah man". Parce qu'en entrée de jeu, il met les mains dans la porte pour nous entraîner dans une suite d'évènements qui ont tout du dérapage sur fond d'égo surdimensionné et d'émotions non contrôlées. Combien de fois, sommes nous tentés de nous exclamer "attention man !" ou "non man !" ? Il n'y que l'écran qui nous en empêche et, encore parfois, il arrive qu'on l'oublie.

Alexandre Goyette peut dire adieu à son "King Dave" avec tous les honneurs. Ce film est une oeuvre marquante qui mérite sans aucun doute qu'on s'y déplace, "oh yes man !".