dimanche 22 mai 2016

Sur mes pas en danse: à la génèse au "Studio libre"

C'est avec mes pas "explorateurs" à l'aveugle, que je me suis dirigé vers le 5445 de Gaspé. À l'aveugle, parce que de "Studio libre", je n'ai aucune idée de ce que cela pourrait être, sinon que Tangente s'est occupé de l'invitation. Aidé par une âme charitable, j'ai trouvé l'entrée, le numéro civique de ce grand building était absent ou inacessible à mes yeux. Il a toutes les allures d'un ancien édifice industriel dans un quartier de même nature converti en lieux de créations de toutes sortes. L'ascenceur lui est droit devant et je me rends au sixième étage vers un lieu (je le suppose !) se nommera "La Mirage". À l'opposé de son homophone masculin, dès la sortie de l'ascenceur, le lieu s'avère réel et surtout ne s'évanouit pas devant mes yeux à mon approche. Tout au contraire, il y a là, Lynda Gaudreau, responsable du "Drama Space take 2" de ce Studio Libre, ainsi qu'une responsable de Tangente qui m'offre un feuillet et aussi un verre de vin.

                                         Photo : Lynda Gaudreau

Le temps n'étant pas encore arrivé, la lecture du feuillet m'aide à m'y retrouver. "Drama Space Take 2 explore la mise en espace dramatique d'un projet artistique, la place du performeur, celle du spectateur et puis finalement le lieu même de la performance." Toujours selon le très utile feuillet "Lynda Gaudreau a invité les chorégraphes Maria Kefirova, Brine Noeser, Karina Iraola, ainsi que le critique en art, Sylvain Verstricht, à interroger l'espace dramatique et leur lien avec le public. " Si l'intention était clairement annoncée, "Drama Space Take 2 est l'espace du drame à redéfinir", je dois avouer que ma compréhension de ce que j'ai vu, durant et l'idée que je m'en suis fait après, l'est beaucoup moins ! Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié pour autant.

Question de vous présenter en quelques mots les quatre présentations au programme qui sont les débuts d'un processus de création qui pourront fournir des pistes d'extrapolation d'une oeuvre à venir (ou non !) dans l'imagination des spectateurs curieux et explorateurs comme moi.

Le tout commence avec une performance "intime" de Brice Noeser dans un très petit local qui peut contenir à peine une dizaine de personnes. Il emplit la salle des mots de Roland Barthes sur le langage et il les présente en geste. Le mariage des mots énoncés et des gestes proposés, dans ce contexte si intime, s'avère surprenant mais prometteur.

Prochaine étape, dans un studio au troisième étage, Maria Kefirova nous demande, une fois déchaussé ( et mes bas blancs exposés !!!) de faire un cercle, juste à la bonne distance, autour d'une pierre suspendue à un fil. Le propos oral et gestuel portera sur l'exploration du "concept de distance et de nondistance".  Comme pour sa dernière présentation à Tangente, "The paradise", je dois avouer que je suis resté quelque peu dubitatif devant ce qui m'a été présenté, même s'il y avait là, une prémisse intéressante. Quand même curieux d'en voir la suite prochaine ou lointaine, de cette exploration.

Retour au sixième étage, pour encore une fois se rendre dans une salle très petite pour écouter Sylvain Verstricht qui nous présentait le résultat d'entrevues avec une galerie de personnages qui se sont avérés, tout au long de sa présentation, intéressants, d'autant qu'ils étaient différentes ou différents de moi. Le tout commence par une phrase qui a une résonance particulièrement pour moi, lui qui tient un blogue dit en entrée de jeu, que toute personne s'adonnant à cette activité, se dévoile. "Rien à ajouter !". Il nous parlera donc aussi de lui dans une suite d'épisodes de vie de près de dix personnes avec point de départ l'année 1996. Sur une touche plus personnelle, il nous indique que pour lui Saint-Jean-sur Richelieu est l'épicentre de l'enfer. Dit comme cela, l'affirmation semble un peu "grosse", mais si on la situe de ce qu'il nous présente, difficile de le contredire. Il ose nous confier et c'est la simplicité de l'exercice qui touche. Le tout, selon moi, mériterait la production d'un livre de ces destins, avec cette écriture que les habitués de son blogue "Local Gestures" sont déjà familliers.

Une fois sortie de cette salle, Karina Iarola tente de nous orienter pour découvrir "d'inquiétantes étrangetés" qui se produiront autour de nous. Où porter notre attention ou notre regard à ce carrefour de corridors au son des rénovateurs en pleine action pas très loin, voilà le défi des prochaines minutes. C'est Amélie Rajotte et Angie Cheng qui seront les vecteurs de ces inquiétantes étrangetés avec lesquelles nous deviendront peu à peu habitués. La fin est annoncée par une porte qui se ferme sur la prestation d'Amélie Rajotte, sans que les applaudissements d'usage ne résonnent dans ces lieux. Étrangeté en conclusion donc. L'heure de quitter est arrivée et c'est avec mes pas d'explorateur que je reviens à la maison, satisfait d'avoir pu apprécier la genèse possible d'oeuvres à venir, parce que tout doit avoir un début, un alpha avant l'oméga, donc.

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